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A 20 ans, Jean-Manuel a enfourché son vélo pour valoriser le travail des soignants du Mont St Michel à Paris
Par Laura Campisano • Publié le 22/07/21
Sans sponsor, sans bannière, sans requête particulière si ce n’est celle du partage et de l’humain avec les soignants, Jean-Manuel Léveillé est parti du Mont-Saint-Michel le 26 juin, et compte rejoindre la tour Eiffel le 1er août, sur son vélo. Cet étudiant en kinésithérapie à Caen et pompier volontaire, a posé sa petite reine à Chambéry le temps d’un reportage, de croiser sa famille, de recharger les batteries. C’est à cette occasion que nous l’avons rencontré, juste après sa descente du col de l’Épine. Épique.
3 000 kms à parcourir, c’est la distance que s’est fixée Jean-Manuel Léveillé, et sa motivation est solide, nous avons pu le constater. Réservé, généreux, courageux surtout, le jeune homme originaire d’une petite ville près de Granville a eu le temps de préparer ce long périple : deux ans de préparation de concours de kiné, un an de confinement… ça fait réfléchir. Et pour mettre en valeur le travail des soignants, professionnels et associatifs, pour entrer en contact avec chacun d’eux, ce passionné de sport et de nature va au bout de lui-même dans un tour de France des soignants, afin de souder cette « chaîne de la santé ».
« Un projet stimulant »
Chaque étape de 80 à 100 kms, du Mont-Saint-Michel à Bordeaux, de Carcassonne à Béziers, de Lyon à Chambéry, Jean-Manuel est hébergé gracieusement chez un kiné, ce qui lui assure au moins un repas le soir et un couchage pour récupérer et repartir le lendemain. Mais ce n’est pas tout, « en journée, je rencontre toute sorte de gens, avec lesquels je fais des petits reportages tous les jours, cela apporte une richesse professionnelle, permet de créer des liens. » Ces mêmes liens qui créent une « chaîne de la santé » du nom de son périple… et qui n’est pas sans rappeler sa mésaventure sur le col de l’Epine, où une autre chaîne lui a joué des tours : « Ma chaîne a cassé au pied du col, j’ai donc passé 3 heures à remonter et redescendre le col, pour arriver à Chambéry. Quand ça s’est cassé, je me suis dit » ne te laisse pas faire ! « un mental d’acier, quintessentiel.
« Porté par le côté humain prédominant »
Et pour ce faire, Jean-Manuel sait où puiser : dans le soutien indéfectible de sa famille, d’abord, extrêmement fière de lui, comme en témoigne son grand-oncle, Olivier Pantin, par ailleurs élu à la commune de Tresserve : « C’est très fort ce qu’il fait », sourit ce dernier, venu à la rencontre de son petit cousin, sur les hauteurs du lac du Bourget, « il vient du Mont-Saint-Michel ! Jean-Manuel a toujours été quelqu’un qui s’intéresse aux gens, qui donne aux autres. » Sourire gêné de l’intéressé mais touché en plein cœur, car il renchérit, « le côté humain est prédominant dans cette aventure, c’est ce qui me porte. J’ai le soutien de ma famille, des pompiers, de l’école de kiné… » Et de son parrain, « son plus fidèle soutien », le jeune homme, étant issu d’une famille de sportifs, peut s’appuyer sur lui. « Il me canalise dans mes efforts et dans mes échanges avec les autres ». Un soutien primordial aussi pour préparer cette épopée, tant sur le plan physique que mental, car quand les kilomètres défilent, il est parfois complexe de ne pas craquer. « C’est arrivé au niveau de la dune de Pila, où j’ai été touché par la rencontre que j’avais faite à Bordeaux avec les soignants sur place, leur gentillesse, leur disponibilité. Quand j’ai dû partir et reprendre mon vélo, à 22 heures, pour rejoindre Biscarosse, je n’ai pas pu retenir mon émotion », explique le jeune homme. Pendant presque un an, il s’est astreint à une préparation physique intense, alternant course à pied et vélo tous les deux jours, préparant son périple, son équipement, sans l’aide de qui que ce soit. Passer d’échanges sociaux intenses chaque soir à la solitude du vélo, « seul face à son destin », ça en fait des montagnes russes émotionnelles. Ce soir-là à Chambéry, comme chaque soir, Jean-Manuel avait un reportage à faire pour le mag de bord qu’il tient appelé « la chaîne », cette fois pour mettre en valeur le don du sang, tandis que le matin même il se trouvait à Hauterive pour parler de l’apport des chevaux dans la santé. Muni d’une go pro, d’un GPS, et grâce aux réseaux sociaux, il rend compte étape par étape du déroulé de son parcours, tout en appréciant la grande diversité des paysages « Toutes les régions ont leurs spécificités, leurs paysages », souligne-t-il, bien qu’il ait un coup de cœur particulier pour la Savoie, « j’ai des attaches familiales, et le lac du Bourget est magnifique, j’ai toujours eu envie d’aller y piquer une tête », ce que seul le chrono pourrait lui permettre.
Déjà des idées pour l’an prochain
Au-delà de sa famille, de ses amis, de ses collègues, il y a aussi les soignants au sens large, notamment ceux du collectif « Santé en danger », qui le soutiennent dans cette aventure, bien que l’initiative de ce tour de France des soignants lui revienne, indépendante et personnelle. Et pour cause, le cycliste n’a donné suite à aucune proposition de sponsoring qui « aurait terni l’image du projet ». Des valeurs, du cœur et de la volonté, tels sont ses mantras, à l’instar de la devise des pompiers « courage et dévouement » qui lui laissent d’ores et déjà envisager une suite à cet exploit physique. « L’an prochain, j’aimerais faire l’effort avec les soignants, pourquoi pas ? Créer un nouveau projet, autour de valeurs humaines. » Pour l’heure, l’étape du jour devait lui permettre d’arriver en fin de journée à Valserhône, avant le Jura, Besançon, Vesoul… de nouveaux visages, de nouveaux paysages, de nouvelles initiatives à mettre en avant, avec une go pro, de bonnes jambes, mais surtout beaucoup de valeurs.
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1 commentaire
Unknown
26/07/2021 à 10:56
Bravo et bon courage pour la suite de la part d'un ami franc-comtois de ton oncle Samuel