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Législatives : Lutte ouvrière, l’éternel combat
Par Jérôme Bois • Publié le 20/05/22
La crise, les crises, les travailleurs, travailleuses, le patronat, le capitalisme, les prix qui flambent… La terminologie ouvrière est la même à mesure que les décennies passent. 2022, le combat n’a pas varié, les classes s’affrontent pour que le travailleur devienne (enfin) le centre de l’attention et de la réflexion sur ce qu’est notre société. Lutte Ouvrière assume cette régularité des termes comme de l’idéologie. Les législatives ne feront pas exception à toutes les joutes électives précédentes, LO sera là, bien là, à battre le pavé pour faire entendre la voix des travailleurs (et des travailleuses, inclusion oblige).
Quatre binômes engagés sur la Savoie, huit personnes au parcours différent mais rattachés par un même discours, celui, collectif, porté au national depuis des décennies. Il sera même difficile de leur faire parler d’eux, de leurs histoires respectives, difficile de les sortir du dogme porté aujourd’hui par Nathalie Arthaud, « nous défendons le corps des travailleurs ». Ainsi, de Myriam Rahalia à Pascale Trouvé, de Marie Ducruet à Adrien Casejuane, les mêmes expressions reviennent dans les échanges, le capitalisme, la lutte des classes, le patronat, ces figures honnies…
« Faire face »
Les temps changent, l’esprit reste. A la Base, nichée sous Malraux, le lieu est on ne peut mieux choisi : sur les murs, face à nous, un tableau présentant un porte-container maritime, baptisé « Black Friday », « pratique représentative du consumérisme excessif » , indique la vignette descriptive. On y est, le capitalisme roi, l’ennemi, est clairement identifié, on est à la maison. Et inlassablement, avec une rigueur et une régularité rares, ils sont toujours là, les militants LO, de toutes les luttes, à chaque échéance, en ordre de bataille, prêts à marcher sur la France, eux les éternels sacrifiés en quête de reconnaissance, de meilleurs salaires, allocations, pensions « pour faire face ». Les têtes changent, l’esprit de lutte reste.
« Vivre dignement du travail, c’est avoir de dignes conditions de travail, explique Marie Ducruet, jadis candidate aux municipales sur Chambéry, en préambule à la présentation des binômes, et une juste rémunération. Nous ne faisons pas la manche, il faut suivre la hausse des prix, et les seules solutions qui nous sont offertes c’est la chasse aux promotions et les aumônes du gouvernement ». Elle cite une étude conduite par Cofidis, le baromètre du pouvoir d’achat réalisée en mai qui démontre qu’il manque aux Français près de 500 euros chaque mois… pour finir le mois. Un montant en hausse de 23 euros par rapport au dernier baromètre publié en septembre 2021.
« Pas un salaire ne doit être inférieur à 2 000 euros » , renchérit Marie Ducruet. Comment ? « En répartissant le travail entre tous ». Ça coûte de l’argent… « Oui mais il y a des milliards à puiser dans les poches des grandes entreprises ». Robin des Bois n’aurait mieux dit.
« Notre courant perdure en disant la vérité »
Alors il ne suffira pas de réclamer des comptes, « il faudra carrément contrôler les comptes de ces entreprises car la règle, c’est le secret des affaires comme il existe le secret bancaire. Ces mesures de contrôles, nous devrons les imposer ». Elle pointe Orpéa, dernier grand scandale en date, manifeste du canyon d’écart entre gros profits et service minimum. Autre responsabilité de la lutte ouvrière, juguler les divisions créées pour et par les démagogues d’extrême-droite. Son arme ? « Les grèves et les luttes collectives. Voter pour le monde du travail, c’est lutter contre les marchands d’illusions ».
Dans cette optique, ils seront huit, sur les marchés, à la sortie des usines, dans les immeubles, les quartiers, à faire face et à vendre « une position que nous sommes les seuls à imposer ». Adrien Casejuane, sur la 1re circonscription, enseignant, tombé dans la lutte à la fac, accompagné de Marie-Christiane Ducruet, Myriam Rahalia, sur la 2e, enseignante, garante des « idées communistes révolutionnaires » et qui dit rejeter en masse « cet ordre social, cette société agressivité » , en duo avec Maxime Lesourd, Pascale Trouvé, sur la 3e, accompagnée de Rémi Côme et enfin Marie Ducruet, sur la 4e (avec Edgar Barraclough-Fernandez), agente administrative à Grenoble, « où les conditions de travail se sont dégradées » , voici les forces en présence.
Conscients de ne pas peser dans le jeu politique, pas suffisamment en tout cas pour espérer être élus, comme ils le confient sans ciller, ils continuent de porter haut leurs idées, années après années, décennies après décennies afin qu’elles s’insinuent peu à peu dans l’esprit des gens, ces idéaux sociétaux incarnés jadis par Arlette Laguillier au cours de six élections présidentielles, puis par Nathalie Arthaud. « On est toujours là, clame Pascale Trouvé, notre courant perdure en disant la vérité, c’est ce qui compte. Quand il y aura une remontée des luttes, ce jour-là, nous gagnerons. Les gens nous voient ». « Les mieux placés pour gérer la société sont les travailleurs, insiste Adrien Casejuane, ce sont eux qui font avancer le pays » et promis, le capitalisme « ne durera plus très longtemps » , prophétise Myriam Rahalia.
Pour plus d’informations : www.lutte-ouvriere.org/legislatives
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