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Aix-les-Bains : avec Rodin, le musée Faure renoue les liens de l’amour pour la Saint-Valentin

Par Laura Campisano • Publié le 18/02/19

Jeudi 14 février, l’heure était au romantisme au cœur du Musée Faure d’Aix-les-Bains. Quelques temps après avoir été entièrement rénové au rez-de-chaussée ainsi que sur sa façade, l’imposante bâtisse, qui abrite la deuxième collection Rodin de France, s’était parée de ses plus beaux atours pour célébrer l’amour.

L’équipe du musée Faure a touché ses visiteurs en plein cœur, pour le retour des « Roméo et Juliette » en bronze de Rodin, après avoir séduit le public nordiste (www.louvrelens.fr/exhibition/amour/) durant plusieurs mois au Louvre-Lens jusqu’au 21 janvier dernier. « La vie en rose » accueille le visiteur dont les notes retentissent dans le hall et l’emmènent jusqu’au deuxième étage, par un escalier éclairé de rouge carmin et serti de cœurs bondissants. Dès l’entrée, on est happé par l’ambiance, le sourire est spontané, la douceur est de mise. Rien d’excessif pourtant, il ne s’agit pas d’aller trop loin mais bien de plonger dans une atmosphère feutrée.
L’éternel printemps est la première œuvre à faire son apparition, au rez-de-chaussée. Entrelacés, les corps de bronze, autour desquels des pétales de rose ont été disposés, sont seuls au monde, dans leur propre histoire. On se sent bien, on se laisse porter.

 

Au 2e étage, on pose devant les « Roméo et Juliette » de Rodin

 

Pas besoin d’aller jusqu’à Vérone pour admirer le fameux balcon de Juliette Capulet. Née des yeux et des mains de Rodin, l’œuvre tant attendue trône, au milieu des autres pièces du sculpteur qui semblent la couver du regard.

Le musée s’est paré de ses plus beaux atours pour célébrer les amoureux.

Une œuvre dont il faut faire le tour pour l’admirer sous toutes ses coutures, comme l’explique Elsa, notre guide, aussi enthousiasmante qu’enthousiaste : « C’est une œuvre qui fait partie d’un travail très important de Rodin, » la porte de l’enfer «, qui va lui prendre vingt ans, dont les thèmes sont tirés de la Divine Comédie, parmi lesquels, le baiser de Paolo et Francesca, dont Rodin va représenter le moment du baiser. Ce moment intense du baiser, avant le destin tragique des deux amants. Rodin était très attaché à la dimension de cette pièce, qui contrairement à la peinture ne se regarde pas de manière statique mais bien en en faisant le tour pour remarquer tous les détails. »

Ici, Roméo et Juliette sont également enlacés. L’intensité de leur amour est entièrement représentée par le baiser qu’ils échangent. Les muscles tendus de Roméo, la nuque rigide alors qu’il est en équilibre, sur la célèbre balustrade. Juliette, elle, est représentée dévêtue, abandonnée au baiser qu’elle échange avec l’homme qu’elle aime, que seul un voile vient chastement recouvrir. Les détails de cette miniature en bronze, dont l’originale est exposée au Musée d’Orsay, sont saisissants de vérité, comme l’idéal recherché par le sculpteur, admiratif de Michelange. Devant tant d’amour gravé dans le bronze, les couples sont invités à échanger un baiser, aussi fougueux ou pudique, qui sera immortalisé par une station photomaton géante, installée par le musée pour l’occasion. Un cœur en chocolat, pour fondre de plaisir, est offert après la photo, diffusée sur le site internet de la ville d’Aix-les-Bains, qui a joué le jeu de l’amour, pour cet événement, dont c’était la deuxième édition.

 

Des visiteurs Aixois… et d’ailleurs

 

Un public conquis par l’ambiance satinée de la St Valentin.

« La première fois que nous avons organisé cette soirée, c’était à l’occasion du centenaire de la disparition de Rodin, il y a deux ans, également à l’occasion de la Saint-Valentin », détaille Isabelle Couette, sous directrice du musée. « Les visiteurs avaient beaucoup apprécié et pour le retour de la sculpture, nous avons décidé de renouveler l’expérience, pour permettre aux Aixois de redécouvrir leur musée. » La plupart des visiteurs ce jeudi de Saint-Valentin, sont extérieurs à la station thermale. Certains sont en vacances, de passage par la Riviera des Alpes, et curieux sont venus jusqu’au Musée, éclairé de mille couleurs dans cette fraîche soirée de février. D’autres, Aixois, sont médusés devant les beautés des collections qu’offre leur musée. C’est le défi que souhaite relever Delphine Miège, responsable des collections. « On souhaite vraiment développer davantage le lien entre les Aixois et le musée, en créant des événements comme ce soir, en les faisant revenir à la culture. Nous sommes très épaulés en cela par la municipalité, sensible à l’art sous toutes ses formes. »

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