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Chambéry : avec Nazarée, Damien Traversaz veut vous faire marcher sur l’eau

Par Laura Campisano • Publié le 16/05/19

Chambéry a lancé en 2016 un partenariat avec la ville québécoise de Shawinigan, qui permet à de jeunes entrepreneurs de lancer leurs start-ups innovantes. Parmi les huit candidats cette année, Damien Traversaz a eu l’idée ingénieuse de créer une chaussure pour marcher sur l’eau… Un miracle technologique baptisé Nazarée.

 

Damien Traversaz, lors de la soirée High-Five de Technolac

« J’ai une question pour vous : qui n’a jamais rêvé de marcher sur l’eau? » lance Damien Traversaz au public présent à Technolac mercredi 15 mai, pour le High-Five, qui réunissait un parterre de partenaires et de collègues franco-québécois. Presque toutes les mains se lèvent et pour cause. Le jeune homme n’a rien d’un Icare fantasque et rêveur. Né à Chambéry et originaire de Saint-Badolph, il est étudiant en licence 3 STAPS à l’Université Savoie Mont-Blanc. Grand sportif lui-même, il sait que le sport peut être facteur de traumas pour le corps. Et c’est là que l’idée de génie vient à ce porteur de projet et ses associés, Anthony Vieria et Rémi Durand: créer une chaussure de sport permettant d’adoucir les pratiques pour les sportifs, en leur permettant de pratiquer les sports terrestres sur l’eau.

« On est en pleine réalisation du prototype, et c’est en bonne voie de développement pour que l’on puisse ensuite tester le produit, et qu’on aboutisse à un plan marketing », précise le Savoyard, qui travaille avec deux de ses collègues sur le dossier. « L’idée c’est aussi de permettre aux maîtres-nageurs de sauver des vies, en se déplaçant plus rapidement pour porter secours aux personnes en situation de noyade, avant même de penser aux bateaux » renchérit-il. C’est qu’il a de la suite dans les idées. Et un nom plutôt bien trouvé. Nazarée, on pense assez vite à une connotation quasi-divine, presque mythologique.

Marketing, commercialisation : Nazarée voit loin

 

La référence géographique se situe plutôt du côté du Portugal, spot privilégié des plus grandes vagues de surfeurs.« On a vraiment choisi ce nom pour signifier que ce serait une immense vague, un projet révolutionnaire dans le monde du sport. » souligne l’athlète, dont la spécialité sportive est le javelot. « Pour le moment, c’est encore un prototype et nous voudrions accélérer le processus, c’est pour ça que je participe au Bootcamp ces jours-ci », souligne Damien Traversaz « Disons qu’on a beaucoup de concepts technologiques, et que celui-ci nous tient vraiment à cœur, on mettra le temps qu’il faut pour le réaliser, on va s’entourer de spécialistes de la mécanique des fluides notamment, mais on y arrivera! » L’idée de Damien et de ses acolytes est bien sûr de créer des partenariats avec des enseignes, des clubs de loisirs et de sauveteurs, mais d’en garder la propriété. « On ne sait pas encore si on veut créer nos propres magasins pour commercialiser Nazarée, si on passera par des distributeurs ou si on vendra à des particuliers. On voudrait surtout créer un bureau d’innovations, et Nazarée serait notre produit phare. » conclut-il. Pour ne pas trop se mettre la pression, on n’aborde pas les délais, l’objectif pour ces jeunes innovateurs étant de réaliser le meilleur produit fini possible et permettre à ses utilisateurs de vivre une expérience exceptionnelle.

Présentation de la French Tech in the Alps

Vendredi 17 mai, Damien Traversaz sera en déplacement avec ses collègues porteurs de projet au sein du Bootcamp, sur le salon Vivatech qui se tient Porte de Versailles à Paris, un bon moyen de créer des liens avec les acteurs des filières de l’innovation.

Un développement accéléré pour les jeunes « start-uper », grâce au partenariat entre Chambéry et Shawinigan

En tous les cas, cette invention pourrait permettre au jeune entrepreneur de surfer sur la vague de l’incubateur de Chambéry Grand Lac Economie, instauré depuis trois ans entre Chambéry et Shawinigan, au Québec. Pour l’adjoint au numérique à la ville de Chambéry Aloïs Chassot, présent au cours de la soirée à Technolac, il ne fait aucun doute que les échanges entre des entrepreneurs entre les deux villes permettent de renforcer l’attractivité économique du territoire : « Pour changer, il s’agit ici d’un partenariat économique entre nos deux villes. C’est important surtout sur un territoire comme Chambéry où l’écosystème se développe, où le territoire est agréable, accueillant, et surtout où l’économie qui se porte bien, grâce à ce partenariat, se portera encore mieux ! »

Côté Québec, on se réjouit tout autant de ce lien privilégié entre les deux villes : « Nous on n’a pas de grandes montagnes, mais on a de la neige, plaisante Roland Garceau, conseiller en développement économique à Shawinigan, » notre ville née de l’énergie, avec l’hydro-électricité, tout est basé sur ça chez nous « L’énergie, ils en ont à revendre, dans la délégation québécoise, à en croire l’ambiance de folie qu’ils ont mise, des pitchs au concert guitare-voix. Un futur plein d’ondes positives se dessine donc entre les murs de ces pôles d’excellence sous la houlette de Territoire connecté et Chambéry Grand Lac. Affaire(s) à suivre, de près.

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