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La Ravoire : la semaine de 4 jours validée à l’unanimité… et non sans fritures

Par Jérôme Bois • Publié le 28/05/19

Il ne manquerait plus qu’un débat, a fortiori sur les rythmes scolaires, se déroule sans la moindre anicroche… Car même si la semaine de 4 jours, pour la rentrée 2019/2020 a été approuvée par le conseil, le débat n’en a pas été moins tendu.

Sitôt la clôture de la consultation publique, le résultat faisait état d’une volonté des parents des trois écoles élémentaires de La Ravoire de revenir à une semaine de 4 jours avec horaires normaux (8h30 – 11h30 et 13h30 – 16h30). Un verdict attendu que le maire, Frédéric Bret, souhaitait définitivement entériner en séance du conseil. Pas question, en somme, d’imaginer un autre destin à cette consultation, compte tenu des événements passés (lire notre article).

Le mépris

Le problème venait des modalités d’organisation de cette consultation, que n’ont pas apprécié les membres de la minorité. « Nous y étions favorables » , rappelait Robert Gardette, « mais nous nous interrogeons, comment ce comité de pilotage préalable a-t-il été créé et pourquoi, en tant que membre de la commission des affaires scolaires, je n’ai pas été invité ? Le mot est fort mais ça ressemble à du mépris pour notre groupe » , « un déni de démocratie » , ajoutera Viviane Coquillaux. Autre point dur, le vote devait être validé par le conseil selon le souhait exprimé dès le départ par le maire ; « si ce vote est une décision, c’est un mensonge » , soutenait Robert Gardette.  S’il s’avère que les élus de l’opposition ont été « oubliés » -faute avouée-, tout, selon Karine Poirot, en charge de l’organisation du comité de pilotage, a été fait en transparence, du moment d’échange en présence d’une quarantaine de parents, à l’invitation d’une animatrice socio-professionnelle, « pas experte en chronobiologie » , certes, mais « neutre, n’étant ni de La Ravoire, ni élue, ni parent » , selon la conseillère municipale, « quelqu’un capable de mener des réunions, d’inciter les gens à la réflexion ». Des modalités qui n’ont pas permis d’attirer plus de 42% des parents vers les urnes, « mais on ne peut pas aller les chercher chez eux pour le faire » , s’agaçait Karine Poirot.

« Un climat très moyen dans les écoles »

Pour Alexandre Gennaro, adjoint délégué à la jeunesse et à la vie associative, opposant – presque – déclaré à la majorité, un an a été perdu, « ce qui a mis un climat très moyen dans les écoles et je me dis qu’heureusement, l’an dernier, le conseil a voté contre la décision de passer à 4 jours, car le choix qui était alors défendu est celui qui a le moins plu au terme de cette consultation » (les horaires aménagés n’avaient recueilli que 63 voix, NDLR). Pas de problème pour autant, Frédéric Bret soutenant être « dans les temps » pour mettre en place ces nouveaux rythmes. Par ailleurs, il rejetait totalement le déni de démocratie et avait souhaité que la consultation « soit la plus nette possible » compte tenu « du sort qui avait été réservé à la dernière, l’an passé ». L’opposition refusa, par conséquent, de prendre part au vote, l’ensemble du conseil approuva le choix des parents. A l’unanimité, donc*.  En attendant son approbation définitive par le conseil départemental de l’Education nationale (CDEM).

 

* Selon l’article L.2121-20 du Code général des collectivités territoriales, les abstentions ou refus de vote sont sans incidence sur l’adoption de la délibération, car les abstentions sont sans incidence pour déterminer l’existence ou non d’une majorité absolue des suffrages exprimés, soit plus de la moitié des suffrages. Dès lors, une délibération est acquise à l’unanimité si tous les conseillers qui se sont exprimés sont favorables à son adoption.

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