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Arnaque aux matelas à #Chambéry, un couple d’octogénaires raconte
Par Jérôme Bois • Publié le 10/06/19
Ils ont 85 et 79 ans, ils ont été victimes, jeudi 6 juin, d’une tentative d’arnaque. Un individu était venu sonner à leur porte, leur proposant un matelas neuf. Le point de départ d’une fraude généralisée qui a fait réagir les autorités locales.
Souvenir du bon vieux temps
M. et Mme B. ont respectivement 85 et 79 ans. Ce jeudi 6 juin, ils affirment avoir été suivis : « Les fraudeurs sont venus chez nous, a priori de façon impromptue. Je pense que j’ai été suivi. J’étais assis sur un banc », explique le mari, « sur les boulevards, j’ai vu un type sonner à un immeuble, près de chez moi. Puis à un deuxième, à un troisième, dans lequel il a fini par entrer. J’assistais à ce petit manège ». Lorsqu’il rentre chez lui, il est sûr que l’individu l’a vu et lui a embrayé le pas. « Il s’adresse à moi et me dit venir de la part de son père, qui nous aurait vendu un matelas voici trente ans ». L’homme s’est présenté avec un drap housse en cadeau. « On en avait effectivement acheté un, il y a longtemps… Trente ou quarante ans, nous n’en savions rien. Ma femme l’a fait entrer ». Un homme de petite taille, brun, cheveux en brosse, habillé en bermuda et t-shirt, d’une bonne quarantaine d’années. Ainsi, en souvenir de cet achat, l’homme propose de leur offrir le drap et demande à voir leur matelas. « Il voulait nous faire faire une affaire. Une fois entré dans la chambre, il a dû sortir, discrètement un support de lame et a dû lacérer le matelas, pensant qu’on ne verrait rien ». De là, l’individu leur suggère l’achat d’un matelas neuf. Ô surprise, un autre homme attendait en bas de l’immeuble avec un élément de literie à disposition. « Il nous a sorti le grand jeu » , ironise M. B.
« Là, je ne l’ai pas senti »
Pas intéressé, le couple souhaite en rester là. Et l’individu sort de la mousse blanche de sa poche, faisant croire que l’intérieur du matelas était aussi bien abîmé, « rempli d’acariens, nous disait-il. Même mon chien en dormirait pas sur ce matelas, a-t-il ajouté ». Il appelle donc son acolyte, un homme plus massif, « bouffi, barbu avec le regard fixé sur ma femme. Là, je ne les ai plus senti du tout ». Pour 1 500 euros, le matelas est installé. « Nous refusons. Il propose de le faire à 1 200. Nous refusons. Il nous demande de lui donner notre prix. Toujours pas intéressés, nous lui demandons de partir, ce qu’il fait en nous insultant ». A la police, ils déposent une main courante, rien de bien efficace. « Mais les policiers nous ont dit que beaucoup de matelas abîmés avaient été retrouvés en ville, ces derniers temps ». Quelques jours après, il avoue se sentir « un peu honteux » d’avoir été à deux doigts de s’être laissé berner.
L’enquête est en cours, mais à la lumière des nombreux témoignages déposés en fin de semaine dernière, de nouveaux éléments sur ce trafic pourraient arriver prochainement.
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