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Canicule: les écoles du bassin chambérien doivent s’adapter sans tarder
Par Laura Campisano • Publié le 27/06/19
Les bulletins météo l’avaient prédit depuis quelques semaines, jeudi 27 et vendredi 28 juin allaient être les jours les plus brûlants de l’épisode caniculaire à venir, avec des températures avoisinant les 40°C. Dans ces conditions, alors que le brevet des collèges était repoussé par le Ministère de l’éducation, la fermeture éventuelle des écoles était quant à elle décidée au cas par cas… et dans le Bassin Chambérien, elles sont restées ouvertes.
Certains ont été stupéfaits d’apprendre que les écoles primaires resteraient ouvertes, au plus fort de la canicule attendue à Chambéry comme dans tout le département, ainsi que la région AURA, placée en alerte orange. Tout autant que les enseignants qui ont découvert par voie de presse, l’annonce du report des épreuves du brevet des collèges par leur ministre, Jean-Michel Blanquer. Par un communiqué de presse, les services municipaux ont précisé garder les écoles ouvertes et tout mettre en place pour maintenir les enfants dans les meilleures conditions, en accord avec l’inspection d’académie de Chambéry.
Seulement trois écoles fermées en Savoie,
des dispositifs municipaux vigilants
Eric Lavis, Inspecteur d’Académie à Chambéry l’assure, la situation est suivie à la loupe depuis plusieurs semaines maintenant. Les écoles de Chambéry et d’Aix-les-Bains seront ouvertes, durant les épisodes de forte chaleur avec des mesures préconisées pour protéger les enfants. De manière générale, ce sera le cas dans tout le département, seules trois écoles savoyardes fermeront leurs portes en accord avec les municipalités, qui ont estimé que les capacités d’accueil de ces établissements n’étaient pas adaptées aux fortes chaleurs (La Bridoire, Saint-Albens et Saint-Genix, NDLR)
Car les municipalités veillent. A titre d’exemple, la commune de La Ravoire a conseillé aux parents des élèves de l’école de Féjaz, de garder les enfants chez eux dans la mesure du possible, compte tenu de son orientation très forte au soleil et dans le cas contraire, s’est engagée à les prendre en charge au centre culturel Jean Blanc.« Nous faisons preuve de souplesse au vu des circonstances, il n’y a pas de niveau de stress ou d’urgence, comme on peut l’imaginer chez les candidats au brevet des collèges », précise Eric Lavis, « avec l’élue en charge des affaires scolaires, le tour des écoles a été fait pour être sûr que les enfants seraient accueillis dans de bonnes conditions. Nous sommes en étroite collaboration avec la mairie de Chambéry et le Département, chaque mairie du département va gérer sa prise en charge et fera ce qu’il faut en cas de difficulté pour mettre les écoliers à l’abri. »a-t-il ajouté. Du côté de la mairie de Chambéry, on précise en effet que des bouteilles d’eau seront distribuées dans les écoles, et que les enfants seront installés autant que faire se peut dans des salles fraîches de leur école. Et c’est là, que le bât blesse, pour le personnel enseignant.
Des structures inadaptées aux épisodes de canicule…
qui seront de plus en plus fréquents
« Nous avons bien reçu des consignes de l’Education nationale, mais dans certaines écoles, elles sont impossibles à appliquer » souligne Sarah Hamoudi-Wilkowsky, enseignante depuis 15 ans, actuellement en classe de CE2 à l’école du Vert-Bois, dans les Hauts-de-Chambéry. « Rien que pour trouver des salles fraîches dans nos écoles, ça ne va pas être simple pour tout le monde, dans les cours, il n’y a pas toujours de zones ombragées, les conditions ne sont pas optimum pour recevoir nos élèves, » renchérit-elle. Chaque directeur d’école a fait un relevé de température dans les classes, et bien qu’il n’existe pas de seuil thermique auquel on puisse se référer, l’INRS a tout de même avancé un indice qui demeure une référence imposant la vigilance au-delà de 30°C. La concertation, qui a bien eu lieu à Chambéry, doit passer du directeur d’établissement à l’inspecteur de circonscription puis à l’inspecteur d’académie qui donne son avis au maire, à qui revient la décision finale. Si pour le moment, la situation n’est pas de même ampleur, qu’en 2003, la réalité du réchauffement climatique va forcément devoir remettre la conception des écoles, et leur organisation en perspective. « On s’est posé la question avec nos collègues, et le syndicat SNUipp-FSU (dont Sarah Hamoudi-Wilkowsky est une élue pour le personnel, NDLR) s’il n’aurait pas fallu demander un droit de retrait, y compris pour le personnel enseignant. On va devoir se préparer pour les prochains épisodes de canicule, il va falloir être capable de faire face, et les travaux à venir devront tenir compte de ces nouveaux paramètres. Prévoir des stores pour isoler les baies vitrées, des points d’eau supplémentaires aux sanitaires, rarement proches des salles de classes, des brumisateurs peut-être? »
Un avis que partage Eric Lavis : « Il va forcément falloir s’organiser pour le futur, dans les rénovations d’école, installer des ventilateurs au plafond peut-être qu’on y sera amené un jour, végétaliser davantage les espaces, pour gagner de la fraîcheur. Oui c’est sûr qu’il va falloir s’y préparer. »
Reste que les 200 enfants de l’école du Vert-Bois, comme dans les 36 autres écoles de Chambéry, vont devoir lutter contre l’excitation et/ou la fatigue durant les deux jours qui viennent sans être trop exposés au soleil. Heureusement pour eux, ils pourront s’abriter sous leur préau intérieur, mais il faudra bien prévoir une solution de repli, voire déjà, une solution d’avenir. Le réchauffement climatique est plus que jamais une réalité, et ne frappera plus forcément uniquement en été…
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