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La Ravoire : collégiens vs sportifs de haut niveau, la confrontation à Jean-Blanc !

Par Jérôme Bois • Publié le 04/06/19

Initiative originale que celle de Noé Gennaro, conseiller départemental des jeunes (promotion 2017/2018), qui a souhaité confronter des sportifs de haut niveau aux questions de ses camarades du collège Edmond-Rostand de La Ravoire durant près de deux heures. Un appel auquel ils ont répondu sans détour, se prêtant sans mal au jeu des révélations.

Queido Traoré au micro.

Il a été question de parcours, de salaire, de formation, de perspectives d’après-carrière, de journées type et de toutes ces petites choses qui rendent la vie des sportifs plus complexe qu’elle ne l’est déjà Ne serait-ce parce que chaque parcours n’est pas aussi balisé que celui d’un footballeur ou d’un handballeur, comme ont pu témoigner Queido Traoré et Kenny Fidji, deux produits « made in Chambéry handball » (accompagnés par leur entraîneur adjoint, Laurent Busselier) Il a été question d’expériences, de souvenirs, bons ou mauvais, chacun ayant sous le manteau une anecdote à livrer. Une après-midi ravoirienne riche (à revivre ici en vidéo) à Jean-Blanc.

Nouvelles stars, anciennes gloires

Marion Rolland, son titre mondial et ses genoux de fortune, Stéphanie Perreault, la boxe, les titres, les entraînements avec son père et la confidentialité de son sport, Samuel Dumoulin et les difficultés à passer pro dans un milieu exigeant comme le cyclisme et Fabrice Descombes, médecin du sport, aujourd’hui à AG2R la Mondiale et qui a vu passer bon nombre de traumas et de gueules cassées. Le sport, c’est un peu tout ça, pas seulement la gloire, la notoriété, la carrière sous les projecteurs… La fugacité d’un itinéraire au plus haut niveau est un concept qui échappe encore sans doute aux quelques 150 collégiens massés dans l’enceinte de Jean-Blanc, habitués qu’ils sont à célébrer leurs champions, des étoiles plein les yeux.

Les collégiens d’Edmond-Rostand attentifs.

Aux handballeurs, nouvelles stars fraîchement auréolées d’une victoire en coupe de France, il a été demandé s’ils pensaient déjà à leur fin de carrière. « Il n’y a pas d’âge pour cela, ça dépend de votre envie, des blessures, du rythme d’entraînement, des déplacements » , souriait Laurent Busselier, lui, le jeune retraité. Mais Queido et Kenny envisagent-ils « faire toute leur carrière à Chambéry » , interrogeait un jeune ? « Il y a des journalistes, ici » , avançait prudemment Queido Traoré, avant de distiller un « je suis super bien, en Savoie » digne d’un Normand.
Marion Rolland souligna, le temps d’un aperçu des bons et mauvais souvenirs de chacun, le rôle qu’avaient joué les réseaux sociaux, durant sa carrière, lorsqu’elle se vautra au départ de la descente des Jeux de Vancouver en 2010. « J’avais subi un véritable bashing » , se souvint-elle, en dépit de la riche carrière qu’elle se tricotait à cette époque*. Une piqûre à l’adresse d’une génération mordue d’internet. « Moi aussi je joue à Fortnite » , révélait, amusé, Samuel Dumoulin, dont c’est la dernière saison, à bientôt 39 ans, « mais seulement après avoir fait 4h de vélo » , rappelant à la jeune assistance que « la vie, c’est le mouvement ». Stéphanie se remémorait qu’elle, dans le strict anonymat de sa discipline, n’avait pas droit, comme les handballeurs ou les cyclistes, « aux massages, aux balnéothérapies et à tout l’encadrement médical ».

Le sport de haut niveau « abîme »

Et puis il y avait Fabrice Descombes, médecin du sport à Saint-Baldoph, ayant exercé dans le milieu du rugby (Bourgoin, Grenoble, St-Etienne), dans l’aviron, le hockey sur glace et le cyclisme. « Je n’ai jamais été un champion, j’ai très vite opté pour les études plutôt que le sport ». Pas les moindres, la médecine obligeant à plusieurs années de sueur suivies d’une capacité pour obtenir l’agrément sport. Le sport, c’est la vie, mais le haut niveau « abîme » , souligna Stéphanie, reconnaissant avoir connu un grand nombre de blessures… après sa carrière de boxeuse pieds-poings. In fine, toutes les interrogations que les élèves pouvaient se poser sur une carrière ont trouvé réponse, nul doute que parmi ces collégiens, quelques uns se heurteront aux exigences du très haut niveau, avec succès, pourquoi pas. Autant que celui qui enveloppe ces artistes d’aujourd’hui et d’hier. Pour Noé, le maître de cérémonie, l’après-midi a été « une réussite » malgré ses « premières appréhensions » , il a trouvé ses camarades « intéressés » et les athlètes disponibles.

Noé Gennaro en maître de cérémonie.

 

* Elle remporta notamment le titre de championne du monde de descente, en 2013.

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