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Mouvement social à Synchro Bus : grosse pagaille à prévoir pour le 1er jour du bac ?

Par Jérôme Bois • Publié le 13/06/19

La pré alerte est tombée jeudi 13 juin, elle évoque un mouvement social risquant de conduire à une grève des transports en commun lundi 17… pour le premier jour des épreuves du baccalauréat ! Et pour le moment, entre la direction de Kéolis Chambéry et la CGT, c’est un dialogue de sourds.

Synchro Bus a donc lancé une pré alerte, diffusée sur les réseaux sociaux et sur son site internet. Un message laconique : « Attention, en raison d’un mouvement social, risque de perturbations sur le réseau Synchro BUS le lundi 17 juin. Plus d’information sur le site internet le dimanche 16 juin ». Problème, avec la CGT, dépositaire du préavis de grève, les malentendus sont nombreux, anciens, et rien ne semble pouvoir amorcer la moindre accalmie dans des rapports pour le moins tendus. Si Frédéric Maillard, directeur de Kéolis Chambéry avoue « son incompréhension » , le syndicat, lui, souffre de plusieurs remontées acides, dont l’une, en particulier, pourrait conduire tout ce petit monde au tribunal.

« Nous récupérons les miettes »


Reprenons point par point : dans un premier temps, le débat porte sur le nouveau contrat de délégation de service public, signé entre Kéolis France et Grand Chambéry, l’autorité organisatrice. Pour rappel, Kéolis a en charge l’organisation de l’ancien STAC – devenu Synchro Bus – depuis le 1er janvier. La société, Kéolis Chambéry, créée à cette occasion par Kéolis France a abouti à une modification, selon Nelson Montfort, délégué syndical CGT à Synchro Bus, de la répartition des bénéfices : « Là où elle était à 50/50 entre Grand Chambéry et les salariés de Transdev, le précédent délégataire, elle est désormais de 80% pour le groupe Kéolis France et de, seulement, 20% pour nous. Or, le contrat ne prévoit rien sur ce point. Pour Grand Chambéry, c’est un problème entre Kéolis et nous, sauf que nous, nous récupérons des miettes et ce mode de fonctionnement n’est même pas écrit noir sur blanc ».  Sur ce premier point, l’issue se trouvera peut être au tribunal puisque le syndicat est prêt à aller au clash avec son employeur. Mais ce n’est pas tout.


Dans un deuxième temps, le comité d’entreprise avait pour habitude de bénéficier de deux apports supplémentaires à son budget ; l’un, de 6 000 euros pour organiser une journée festive, l’autre de 5 000, en tant « qu’aide au sport ». « L’ancienne direction ne demandait simplement de justifier chaque dépense, sauf que là, Kéolis ne veut pas nous attribuer cette somme » , gronde Nelson Montfort.
Enfin, le groupe emploie 7 à 8 médiateurs sur le réseau, qui, au bout de trois ans, peuvent passer leur permis afin d’entrer dans la boucle. Mais là encore, un point d’achoppement subsiste, « Kéolis veut rediriger ces nouveaux conducteurs vers ses sous-traitants. Ces médiateurs sont l’avenir du groupe, c’est une forme d’ascenseur social pour ces jeunes, qui peuvent, donc, au bout de trois ans, accéder à un véritable poste ». 

Un préavis de grève déjà déposé en mars


Si ces deux derniers points sont efficacement traités, d’ici samedi 15 juin, 9h, le préavis sera levé. Sans quoi, le premier jour des épreuves du bac sera fortement perturbé : « Je vois près de 70% des conducteurs faire grève. A partir de 70%, il n’y a plus de service minimum ». Forcément, le choix du jour, le 17 juin, pose question : « C’est peu responsable, ce sont les jeunes qui vont, en premier lieu, être touchés par ce mouvement » , soupire Frédéric Maillard. Cependant, M. Montfort assure avoir déposé un premier préavis en mars, avant de parvenir à une renégociation salariale. Suite à laquelle un nouveau préavis avait été fixé, pour les mêmes raisons, à chaque fois. Le directeur assure avoir déjà proposé des éléments de réponses, lors d’une entrevue, mercredi 12 juin. « Est-ce qu’on arrivera à un accord, franchement, je ne sais pas. Pour moi, c’est l’incompréhension ». 
Les utilisateurs ont tout intérêt à déjà plancher sur une solution de rechange, car si grève il y a, elle sera massive, à en juger par les perspectives de la CGT. Qui s’engage néanmoins à revenir en arrière, « même dimanche soir » , si les deuxième et troisième points sont traités. 
Pour le premier en revanche…

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