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Pourquoi le parking silo de La Ravoire est unique en France
Par Jérôme Bois • Publié le 07/06/19
Jeudi 6 juin, le parking de 209 places, en silo, situé en plein centre-ville, a été inauguré. Officiellement car il est accessible depuis le 16 mai, ce parking a des atouts qui le rendent unique en son genre et certains usagers en ont déjà pris possession. Aérien, en dépit de son imposant gabarit.
Drôle de mastodonte, tout de même. Situé à quelques encablures du collège Edmond-Rostand, il en impose. Par ses 209 places, accolées à un immeuble de 12 logements, il détonne autant par son apparence que par sa structure, économe en matériaux, peu énergivore grâce à la ventilation naturelle permise par ses poutres de bois. Sa particularité vient des dalles, en béton précontraint par post-tension ; autrement dit, peu de piliers doivent venir soutenir les dalles, leur épaisseur suffisant, occasionnant de facto une baisse de la quantité de béton nécessaire, de l’ordre de 25%, et des besoins en acier, de 66%. Un choix qui a séduit l’architecte Ritz, et qui offre au parking une meilleure étanchéité. « Cette performance technique innovante permet de s’affranchir des poutres qui maintiennent les dalles et donnent un aspect lisse au plafond » , soulignait l’architecte Emmanuel Ritz. Une première en France, en définitive. Deux autres structures vont être construites suivant le même modus operandi, à Lanslebourg et Oz-en-Oisans.
Un investissement de 4 millions d’euros, mais gratuit
« Un terrain de jeu pour les trafiquants »
Cependant, cette curiosité architecturale n’a pas que des sympathisants, parmi l’équipe municipale. Marc Chauvin, lors de la dernière séance du conseil, le 27 mai dernier, s’était déjà fendu d’un jeu de mot à son propos, plus particulièrement au sujet de la pose de 3 ruches sur le toit végétalisé de 500m². « Ce parking me fiche le bourdon » , devait-il déclarer, se plaçant ainsi en farouche et a priori historique opposant au projet. « Il a la mémoire défaillante » , s’amusa Frédéric Bret. Le parking avait été décidé lorsque Patrick Mignola était encore maire, il n’avait souffert, alors, d’aucune opposition.
« Il y avait sans doute d’autres priorités » , releva Alexandre Gennaro, autour de ces ruches. Un coût de, rappelons-le, quelques 3 000 euros. « 3 000 euros sur un coût total de 4 millions, ce n’est pas un sujet » , soutenait Frédéric Bret, jeudi 6 juin. « Nous voulions adresser un autre message, l’ouverture sur le développement durable, nous avons préféré végétaliser le dernier étage plutôt qu’installer une soufflerie. Ces abeilles viennent rejoindre la verdure en place », avait-il déjà insisté, en séance. Par ailleurs, le toit est un appel à l’éducation des jeunes à la biodiversité en plus d’être un délicieux panorama sur la ville. Des arguments insuffisants aux yeux de l’adjoint à la jeunesse et à la vie associative, qui avait mis l’accent sur le besoin de sécurité : « N’importe qui peut y entrer sans contrôle d’accès, ça m’inquiète ; ce parking est un super terrain de jeu, un très beau supermarché pour les trafiquants, je n’ai pas peur de le dire. Si certains sont surpris, j’espère que vous allez vous réveiller ». Une caméra avait été installée, « cela suffira-t-il, nous compléterons le dispositif au besoin » , précisait le maire. Il semble qu’il y ait eu tentative de trafic, reconnaissait-il, la gendarmerie étant rapidement intervenue. « Tous les parkings sont à risque » , concluait-il.
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