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Classes supprimées, manque de moyens: rentrée classique ou catastrophique dans le bassin Chambérien?

Par Laura Campisano • Publié le 03/07/19

Suppressions de postes, manque de moyens, impression de ne pas être entendus, les enseignants chambériens ont un goût amer, après la divulgation de la carte scolaire, pour la rentrée 2019. Lors d’une manifestation devant la Préfecture de Chambéry le 27 juin dernier, ils ont pu compter sur quelques parents d’élèves, venus pour les soutenir tandis que du côté de l’Académie, on justifie ces suppressions par une baisse des effectifs, comme dans tout le département: 360 élèves inscrits en moins pour la rentrée 2019-2020. Une rentrée classique, vraiment?
Avec des classes primaires et élémentaires comptant environ 27 élèves par classe et de maternelle, comptant 30,5 (précision importante) élèves par classe, les professeurs des écoles étaient déjà plus que de simples enseignants. « Sauf que si on n’a que 30,3 élèves pour une classe, eh bien on ne peut pas en ouvrir une supplémentaire, parce qu’il n’y a pas assez de postes. » regrette Natacha Mateo-Thibault, enseignante et co-secrétaire de la section SNUipp-FSU à Chambéry, Un constat qui ne va pas s’améliorer, à la lecture de la carte scolaire prévue pour la rentrée.

Une carte scolaire qui réduit le nombre de classes 

et les effectifs « plus de maîtres que d’élèves »

Les fermetures sont donc bien réelles, pour la rentrée 2019-2020, à Chambéry et dans les villes voisines, comme l’a décidé le Conseil départemental de l’Education nationale, ce 27 juin.  Ainsi, la Motte-Servolex perd une classe de maternelle à l «école Le Picolet, Bassens également, à l’école La Plaine. Dans les Hauts de Chambéry, l’école du Vert-Bois perd une classe de CP, passant de 4 classes à 3, dont les effectifs vont impacter la charge du directeur de l’école à 50%.  » Ce qui, concrètement, alors que les élèves de maternelle étaient dans des classes à 12, va contraindre le directeur à dispatcher les effectifs et à être la moitié de son temps en enseignement, en plus des tâches administratives qui lui incombent. « précise Sarah Hamoudi-Wilkowsky, enseignante à l’école du Vert-Bois et déléguée des personnels. Les écoles Pasteur et du Biollay de Chambéry sont également concernées, et perdent principalement le bénéfice de la mesure » plus de maîtres que d’élèves », largement plébiscitée par les enseignants et totalement arrêté par le CDEN. « C’était génial, ça bénéficiait à l’ensemble de l’école, un maître ou une maîtresse supplémentaire, qui prenait des petits groupes d’élèves en atelier, pendant une demi-heure ou trois-quart d’heure, en co-intervention, on était donc deux professeurs dans la classe, ça permettait une respiration. « regrettent Sarah et Natacha. En tout, sur la Savoie, quinze postes seront supprimés à la rentrée. Un calcul qui se fait chaque année en tenant compte des prévisions d’effectifs, selon Eric Lavis, Inspecteur d’Académie » Les maires et les directeurs d’école nous fournissent les prévisions d’effectifs, notre calcul est fait en fonction du nombre de classes et du nombre prévisionnel d’élèves. Cela donne une valeur repère et c’est à partir de cette valeur que se décident les ouvertures et les fermetures de classe, explique-t-il, ce calcul est appliqué à l’ensemble des 387 écoles du département, équitablement. Et c’est un calcul que nous renouvelons chaque année, il ne faut donc pas céder au catastrophisme. « Calcul mathématique, implacable: 360 élèves de moins, 15 classes supprimées dans le département. Bien que ce soit une règle habituelle, les enseignants ressentent une impression de profond gâchis, d’autant que si l’on compte les 15 démissions relevées au cours de l’année écoulée, plus les journées non remplacées, il semble que l’école en Savoie se trouve au bord de l’explosion. 

Les enseignants gérés par l’Education Nationale, 

les locaux par les municipalités

Lors de la rencontre, symbolique, du 27 juin 2019 devant la Préfecture de la Savoie, le jour de l’annonce définitive de la carte scolaire, les enseignants ont donc pu compter sur quelques parents d’élèves, conscients de la réalité de la situation des classes aujourd’hui. « On voulait montrer qu’on ne se résigne pas, qu’on est conscient de ce qui se délite peu à peu. Et les parents sont nos partenaires au quotidien, on a le droit de les informer, on est ravis que les parents s’emparent de ça. On est attaché à la notion de service public accessible à tous, il faut que nous continuions ensemble à défendre ce service public éducatif. L’école, ça concerne tout le monde! » explique Sarah Hamoudi-Wilkowsky.

Des moyens plus proches du système D que du service public 



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