Le festival a des yeux

Festival incontournable, bouées licornes et flamands roses, déguisements et bon son, les occasions de faire la fête sur l’esplanade du lac du Bourget ne manquent pas. Mais pour que tout cela soit possible et se passe dans les meilleures conditions, un travail de fond est fourni par l’ensemble des services de sécurité,en coordination pour assurer la sécurité des festivaliers. Reportage.

On les voit ou on les devine, les services de secours et de sécurité sur le festival. Outre les 150 agents de sécurité déployés sur le village, aux abords et à chaque point d’accès du site, des effectifs de chaque corps de métier sont là, présents pour intervenir le plus rapidement possible, parés pour toutes les éventualités, comme ils ont pu le tester en grandeur nature l’an dernier, en pleine tempête.

Vigilance et bienveillance sont de mise

L’idée est tout de même que la fête se passe le mieux possible, c’est pourquoi les services de sécurité se tiennent prêts à intervenir, renforcés par la Croix-rouge, le Samu 73 et les pompiers pour gérer rapidement les moindres difficultés. Et pour cela, ils sont principalement aidés par les services de la ville d’Aix-les-Bains, pour la surveillance vidéo du site. En tout, ce sont 11 caméras qui gardent un œil sur la sécurité des festivaliers… qui ne s’en rendent pas toujours compte, s’en doutent peut-être, mais restent naturels (lire notre article du jour) et insouciants. « Ce qui est plutôt bon signe », sourit un des cadres des services, au PC sécurité du site, « les voir grimés, déguisés, complètement relâchés, ça nous rassure, ils oublient la présence des caméras, ne s’en soucient même pas. En revanche si on voit quelqu’un scruter le ciel pour voir s’il est observé, il peut être sûr qu’on passera une partie de la soirée avec lui, même de loin », renchérit-il sur le ton de la boutade.
Pour autant, aux briefings quotidiens, l’heure est à la concentration. Les pompiers prévoient tout, et préfèrent être « trop » prévenants, que trop confiants. L’an dernier, tout cumulé, une bourrasque avait mis fin prématurément au festival, la finale de la coupe du monde avait généré des mouvements de foule, il avait donc fallu réagir vite, pour mettre les festivaliers à l’abri. Cette année, la météo clémente est déjà un excellent paramètre. D’autre part, les 19 pompiers déployés sur le site, n’amputent pas les effectifs en ville, pour assurer la sécurité de part et d’autre, en coordination millimétrée. A leurs côtés, 40 sauveteurs de la Croix rouge, et deux équipes médicales du Samu. Des véhicules prêts au transport vers les hôpitaux, et le matériel opérationnel pour contenir les éventuels incendies.

Tout est possible sur un festival…

Une intoxication alimentaire, un feu de friteuse, un transfo qui s’emballe, les malaises dus à la chaleur et à l’alcool, des risques de noyade aussi, sans parler des échauffourées possibles, un po-go qui tourne mal, les services ont l’œil sur tout, surveillent les entrées et les abords du site, les points de rassemblement, pouvant donner l’alerte à tout moment en fonction des images, en lien radio avec chaque service sur site. « Il faut penser à tout, et encore là on reste dans les cas tranquilles, avec les événements de ces dernières années, nos services sont aussi très vigilants quant aux comportements suspicieux, un véhicule qui fonce sur les gens ou des colis suspects. On veille » , explique un autre cadre en charge des secours. « On veut pouvoir dire aux gens présents, profitez du festival, on veille sur vous. » Et côté police on n’est pas en reste. Si les organisateurs gardent un œil sur la bonne marche de leur événement phare, que le money-less a été mis en place pour éviter les vols d’espèces ou de cartes bleues (les bracelets sont rechargés via des appli ou des bornes sur place, NDLR),  le commandant Borel de l’hôtel de police d’Aix-les-Bains et ses équipiers sont aussi très vigilant à la vente de faux bracelets aux abords du festival. Certains gardent un naturel désarmant, s’affichant avec des pancartes, d’autres sont plus organisés et viennent parfois de loin pour renflouer leurs caisses. 
En attendant, police et gendarmerie se donnent la main pour surveiller l’ensemble de ces scènes où tout peut arriver, côté lac (avec les navettes de secours, deux plongeurs en plus des agents de sécurité des organisateurs) le tout sous le regard attentif de Louis Laugier, Préfet de Savoie, en lien direct avec l’ensemble des cadres, venu faire un tour de reconnaissance le 13 juillet sur le site. « Je voulais vous remercier tous, la police nationale à l’extérieur et ici, la police municipale, Sentinelle, les services de secours, la Croix-rouge, le Samu et bien entendu les pompiers. On le sait, les difficultés peuvent venir à la fois des malaises et des troubles à l’ordre public aussi, vous pouvez compter sur les renforts, vous qui êtes en première ligne. Je vous souhaite bon courage. » Du courage, ils n’en manquent pas, les femmes et les hommes qui assurent la tranquillité des festivaliers, en place de 15 h à 4h du matin, présents avant et après tout le monde. Chaque jour, en fonction des billets vendus, les organisateurs prévoient « la jauge », le nombre de spectateurs attendus, oscillant entre 15 000 et 30 000 selon la programmation. 

A mi-parcours, tout semble très bien se passer. Des malaises il y en a eu, mais peu d’incidents d’importance à déplorer. Avec une telle organisation, les festivaliers peuvent poursuivre leur cure de rock en toute quiétude, même si le risque zéro n’existe pas. Dimanche 14 juillet, dernier jour du festival, entre les feux d’artifice, bal populaire et demi-finale de la coupe d’Afrique des nations de football en ville et l’affiche exceptionnelle à Musilac, les services coordonnés auront fort à faire, mais ils sont prêts à y faire face, ensemble.