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Musilac 2019, un démarrage en force

Par Jérôme Bois • Publié le 12/07/19

Un an d’attente, depuis le final tronqué de l’édition 2018. Un an après le sacre des Bleus de France sur écran géant alors qu’une tempête se préparait à balayer le village de Musilac, plongeant les organisateurs dans un embarras inédit. Jeudi 11 juillet, les choses sont revenues comme elles ont toujours été, Musilac a envoyé du gros ! 

Il était 16h lorsque les festivaliers ont dévalé le stabilisé de l’esplanade du lac en direction des scènes. Une image désormais ancrée dans l’imaginaire, sous un soleil largement dissimulé sous un voile non pas menaçant mais cachant mal ses intentions. Le souvenir glaçant d’une dernière journée tronquée, l’an dernier*, planait toujours, même si, ce 11 juillet, aucune tempête n’était annoncée. Mais le lac est si capricieux.
Toujours est-il que tout s’est mis en branle assez sereinement et dans le calme. Aucun d’incident à relever sur la terre ferme, les services de secours, très bien coordonnés, maillent le terrain, gèrent la sécurité en toute confidentialité, les festivaliers, pouvant sans risque s’ébrouer et  pogoter, la Croix rouge, les pompiers et le samu veillent au grain. La grande nouveauté, cette année, était précisément du côté du lac ; haro sur les bateaux. Tous les bateaux.
Pas un frêle esquif ne devra s’approcher des berges de l’esplanade sous peine d’être expulsé sans ménagement. Ces dernières années, 200 bateaux, quasiment collés les uns aux autres avaient posé de gros problèmes de sécurité aux organisateurs, selon un système bien rodés. DEs soirées y étaient même organisées. Cette année, impossible de s’approcher des berges : non seulement des navettes de la gendarmerie et des pompiers sont visibles par tous, des bouées ont été installées, mais en plus l’organisateur a mis le paquet avec des agents de sécurité sur le lac. Voilà qui est carré. 

Gagner la foule

Parler de Musilac, c’est avant tout causer « zic ». A Aix, on vient pour les cures, souvent, le festival ne fait pas exception à cette ancestrale tradition ; la cure est faite de pop, de rock, n’est pas remboursée mais qu’importe.
Côté scène, Lou Doillon, sur le Korner, « Boulevard des Aix », côté montagne, « Columbine », « Gringe »… Puis la soirée commença avec le son puissant (et inaudible) de « Garbage », émoi nostalgique d’un adolescent – l’auteur de ces lignes – encore bercé 25 ans après par le pop rock albion de sa période MTV, et l’Ecossaise Shirley Manson animée et tigresse comme jamais. Puis, le gros morceau, devant un parterre de jeunes filles transies d’amour pour Jared Leto, « 30 seconds to Mars », au show huilé, calibré pour enivrer et faire chavirer les cœurs. Ballons géants, bouées licornes, fans sur la scène… Gagner la foule, suggérait Proximo à Maximus, dans le film « Gladiator ». Leto a dû être un spectateur avisé. Enfin, avant d’amorcer la partie plus électro de la soirée, Macklemore assurait le lien avant l’électronica de Thylacine. Et c’était tout pour ce premier jour, pour des festivaliers comme de coutume grimés et colorés, le folklore habituel, celui dont on ne se lasse jamais. Allez, à toute à l’heure, Morcheeba, Clara Luciani, Dionysos, Christine & the Queens et Geroges Ezra nous attendent, d’autres émois, d’autres frissons et quelques savants délires aussi, comme seuls les festivaliers savent nous les offrir !

* Les concerts de I am, Franz Ferdinand et tant d’autres avaient été annulés après le coup de tabac essuyé par le village. Tentes arrachées, scènes ébranlées, festivaliers chahutés, les dix minutes de gros temps avaient eu raison de la soirée du 13 juillet, les gens s’étant retrouvés autour de la victoire des Bleus en fin d’après-midi.



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