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Thermes de Brides-les-Bains : enfin un peu de répit pour les salariés

Par Laura Campisano • Publié le 04/07/19

A Brides-les-Bains, la situation économique déjà évoquée n’est pas uniquement complexe pour les commerçants de la ville. Au sein même de l’établissement thermal, une quarantaine de personnes ne savait plus à quel saint se vouer depuis que l’activité tourne au ralenti. La mobilisation de leurs délégués syndicaux a abouti à un accord de la direction sur l’ensemble de leurs revendications.
Depuis bientôt quatre mois, les salariés vivent une situation inhabituelle. La plupart, saisonniers, ne savaient plus sur quel pied danser : partir ailleurs et risquer de ne pas voir leur contrat se renouveler la saison prochaine à Brides ou continuer à attendre en espérant que la situation se débloque vraiment autour du 19 juillet comme indiqué précédemment. Aux termes d’une réunion du Comité social et économique des thermes le 3 juillet, le travail de fourmi des syndicats a porté ses fruits.

Une mobilisation syndicale efficace


Cela faisait des semaines, que le syndicat UDFO Savoie revenait à la charge sur la situation des salariés des thermes de Brides. Leurs revendications ont selon toute vraisemblance été entièrement approuvées par le Comité économique et social de l’établissement thermal, à savoir « l’évolution de la prime d’ancienneté pour tous les salariés, y compris pour les saisonniers absents cette saison, la majoration de tous les salaires de 2%, y compris pour les saisonniers absents cette saison et la garantie de la reconduction du contrat de travail pour tous, les présents et les absents de la saison 2019. »
La signature de cet accord sera une embellie, enfin, dans une situation encore suspendue à la reprise des cures conventionnées. « La détermination et la fermeté de nos élus FO face au dirigeant de l’établissement thermal, notamment lors de la dernière réunion du CSE du 3 juillet 2019, ont permis de convaincre la Direction du bien-fondé de nos attentes. Malheureusement cela ne peut garantir l’embauche pour la saison 2019, mais cela garantit les meilleures conditions pour 2020. Nous engagerons les négociations dès que possible, pour un accord ou avenant à un des accords existants, établissant une date limite d’embauche. » a précisé le syndicat dans un communiqué, ce jour.

Car encore à la mi-juin, rien n’était clair pour une quarantaine de saisonniers, de tous corps de métiers, para-médicaux, personnels de soins, dont quelques-uns entrés en février-mars. Alors que ces derniers se trouvent actuellement en chômage partiel, percevant une indemnité correspondant à 84 % de leur salaire net horaire, comme prévu par le Code du travail à l’article L 5122-1 et suivants, pour les autres, munis d’une simple offre d’embauche, ils ne pouvaient compter que sur des indemnités de chômage classiques et espéraient bien pouvoir se positionner. Une inquiétude entendue depuis le début de cette inextricable situation, par Pierre Didio, représentant l’Union départementale de FO Savoie : « Beaucoup d’entre eux voudraient partir vers les thermes de La Léchère, où les curistes se sont rabattus pour pouvoir bénéficier de leurs soins », expliquait Pierre Didio à l’issue de la réunion du 19 juin, avec le personnel, « mais la plupart hésite encore, parce que lorsqu’une saison n’est pas effectuée à un endroit, il n’y a aucune garantie de réembauche derrière, pour la saison suivante. ». Voilà qui est à présent chose faite.

Les thermes de La Léchère, solidaires de leur collègue de Brides

Avec cette épine du pied en moins, et en attendant les résultats définitifs sur l’éradication ou non de la bactérie qui empoisonne la saison,  la direction des thermes de Brides peut néanmoins compter sur l’aide des thermes de La Léchère, à une dizaine de kilomètres de là. En lien avec la municipalité et les thermes, cet établissement thermal voisin a contribué à la mise en place de bus, pour acheminer les curistes et se dit prêt à embaucher également le personnel, se retrouvant dans un surplus d’activité. « Pour le moment, seuls deux salariés de Brides sont venus intégrer nos équipes, et je peux comprendre qu’ils aient peur de perdre leur ancienneté, nous accueillons donc des personnels que nous formons sur place, mais il m’est impossible d’en demander trop à mes salariés », explique Christophe Arsant, directeur des thermes de La Léchère. « Actuellement, nous recevons 500 curistes de Brides, c’est une infime partie quand on sait qu’ils accueillaient en saison 1000 curistes par jour. On espère pour eux, que la station pourra rouvrir, en tous les cas c’est naturel pour nous de les aider, si ça nous arrivait on serait rassurés de pouvoir compter sur quelqu’un qui ne profite pas de la situation. » Ainsi la bactérie, tenace, crée-t-elle un effet boule de neige, y compris sur le personnel…et ce jusqu’au 8 juillet, au moins, où la décision de réouverture ou de fermeture sera plus ou moins connue, compte tenu des contrôles et des délais entre chaque, pour tenir la date du 19 juillet. Si l’attente se termine pour le personnel, le souffle est donc toujours en suspens, pour Brides et ses thermes.

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