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Hugo Magnin, enfant de la télé made in Chambéry

Par Laura Campisano • Publié le 28/09/19

Hugo Magnin fait partie des personnes qu’on croise à Chambéry en se disant qu’on l’a déjà vu quelque part. Ancien animateur d' «Un dîner à Chambéry » et chroniqueur sur « La place de l’info » sur la 8 Mont-Blanc jusqu’en 2017, il est aussi un des animateurs « phare » des événements de la cité des Ducs. Avant de prendre le micro au manège de Chambéry pour l’élection de Miss Pays de Savoie le 29 septembre, le jeune homme évoque son parcours, pas si commun, finalement. Rencontre.
Posé sur la table entre un café crème et un paquet de cigarettes, son portable vibre presque sans discontinuer. Entre deux questions, quelqu’un qu’il connaît, de près, de loin, vient lui dire bonjour, échanger un bon mot. Jean, t-shirt, baskets, son look a l’air simple mais il est étudié et soigné, un air malicieux dans les yeux et un sourire qui laisse deviner qu’une blague se prépare. Il semble en terrain conquis. Hugo Magnin, 23 ans, est ce qu’on peut appeler une figure locale, même si parfois il s’en défend, jamais très longtemps. Producteur et animateur de l’émission « Un dîner à Chambéry » sur 8 Mont-Blanc jusqu’en juin 2017, il poursuit ses projets audiovisuels et ne manque pas d’idées. Dans l’intervalle, il travaille comme animateur, dans la ville qui l’a vu naître et même parfois au-delà des frontières savoyardes. Son débit est rapide, il n’hésite jamais, ne cherche pas ses mots. Faussement sûr de lui, il reste parfois sur la réserve quand certaines questions risqueraient de le faire aller trop loin dans la confidence. En réalité, ce grand « enfant de la télé » est plus timide qu’il n’y paraît. « Tout le monde croit que j’ai beaucoup d’assurance, alors que je suis stressé, presque de façon maladive », confie-t-il en préambule, « ça ne se voit pas forcément à l’écran, et pourtant, je suis un grand anxieux. » 

Une ambition chambérienne

En effet, ça ne saute pas aux yeux quand on s’attarde sur d’anciennes émissions, où il mène son petit monde à la baguette tel un chef d’orchestre en culottes courtes. Car Hugo commence tôt à s’intéresser aux médias. Vers 10 ans, avec ses cousins, il joue à « Koh Lanta » et campe naturellement le rôle de Denis Brogniart, l’œil vissé vers une caméra fictive. A 15 ans, il s’adonne au théâtre, suivant les conseils de son entourage. Passe-temps favori ? La télé. « J’ai toujours rêvé de devenir animateur, mais uniquement dans ma tête, je ne le disais pas de peur qu’on me dise que c’était irréalisable, qu’on me dise que ce n’était pas un vrai métier, et puis, personne dans ma famille ne faisait de télé et encore moins ne connaissait qui que ce soit dans le milieu », souffle-t-il. « Mon rêve c’était de présenter » les Enfants de la télé «, j’adorais les émissions de divertissement pour enfant quand j’étais petit, et en grandissant j’ai continué à en être passionné. » Un métier-passion donc, voilà à quoi il se destine, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est ambitieux. 
Alors qu’il est au théâtre il est repéré par le patron d’une radio locale qui lui propose d’animer une émission le weekend, qui ensuite s’étendra au vendredi soir. Une belle expérience, certes, mais ce n’est pas encore ça. L’année de son bac, il imagine une émission en s’inspirant des programmes de Laurent Baffie et Thierry Ardisson, et contacte la 8 Mont-Blanc. Cette année-là, il a une idée et pour aller au bout, il alterne le service dans un bar le soir et au buffet du petit-déjeuner d’un hôtel, pour mettre de l’argent de côté et préparer un pilote d’émission. « Grâce à cet argent j’ai pu acheter le matériel, tourner le pilote, le proposer à la chaîne. Et ça leur a plu, on a signé pour un an, UDAC était né. » Fierté dans le regard, Hugo Magnin sait qu’il a réussi quelque chose avec ce programme qui a fait de belles audiences sur la première chaîne locale de France. 
A 19 ans, bac en poche, quelques animations par-ci par-là et surtout beaucoup d’ambition, il devient l’animateur qu’il se rêvait d’être enfant, sans sponsor, sans relations, contrairement aux bruits qui courent. « On m’a souvent fait ces sous-entendus alors que c’est absolument faux, les heures de service en bossant le bac, c’est moi qui les ai faites, on me dit que j’ai l’air d’être à l’aise financièrement, parce que j’ai un costume ou une montre au poignet, mais en fait, tout ça, c’est mon travail, rien d’autre. » Voilà qui est dit. En deux ans, sa notoriété se développe, la sauce « Magnin » prend. Jacques Gamblin, Ramzy Bedia et puis Isabelle Morini-Bosc, qui est devenue amie et marraine TV du jeune animateur, viennent y faire leur promo. L’émission plaît, il reçoit principalement des artistes du cru, des élus locaux, s’entoure de chroniqueurs, fait le show. Puis ça s’arrête. Il n’y aura pas de 3e saison d’UDAC, « On n’a pas réussi à se mettre d’accord sur la 3e saison avec la chaîne et je n’avais pas envie que ça tourne en rond, j’avais envie de faire autre chose. » Août 2017, donc, le bruit court qu’il « monte à Paris », rejoindre une autre émission très connue sur une autre 8, mais rien de tout cela n’est vrai. « Je n’ai jamais dit où que ce soit que j’allais rejoindre TPMP et pourtant on ne cesse de m’en parler. J’ai de bons contacts avec Cyril Hanouna, qui a d’ailleurs diffusé des passages de UDAC dans son émission, mais il n’y a pour l’heure aucune proposition concrète. » Été 2018, un retour rue de Boigne, sous les projecteurs pour l’opération « Éléphantesque », diffusée en direct, a permis de conforter sa place d’animateur local aux yeux des Chambériens, qui ont plébiscité le programme. Pourtant, c’était un « one-shot », et UDAC, bien que jamais très loin de lui, est bel et bien terminé.

Entre rêve de capitale et projets concrets… locaux

Quitter Chambéry ? Il ne serait pas contre, si c’est pour Paris. Peur de se brûler les ailes ? « Les étapes où on échoue forgent le caractère, je n’ai pas peur de partir à l’aventure. » En même temps à 23 ans… Heureusement. Hugo Magnin ne semble pourtant pas croire qu’il passe à côté de sa jeunesse, lui qui travaille non-stop, vit télé, mange télé, réfléchit télé et tweete télé, y compris en vacances quand il lui arrive d’en prendre. Des rêves ? « J’aime énormément mon métier, et mon rêve ultime est de monter un talk-show d’actualités nationales. J’ai la chance énorme à mon âge de gagner ma vie en faisant ce que j’aime. Aujourd’hui, je me diversifie, entre les événements que j’anime, la société de production Eternity avec laquelle j’ai un projet de documentaire et un projet de fiction, je ne m’empêche pas de voir mes amis » sourit-il.
Et la célébrité dans tout ça ? Il soupire. « Je pense qu’il ne faut pas faire ce métier pour être célèbre, sinon à un certain moment on finit par vriller. Je n’ai pas d’attirance pour la célébrité, mais bien pour le métier. Bien sûr qu’elle fait partie du métier, je suis prêt à l’accepter, mais bon… on n’en est pas encore là. » Il s’interrompt, quelqu’un vient le saluer. Son café a refroidi, son portable clignote. Il se montre disponible, plutôt avenant même, un compliment pour chacun, une blague toujours prête. 
Sur la terrasse du café de Paris, le jour décline sur Chambéry, les tables troquent les tasses contre  l’apéro. Tour à tour, Hugo Magnin sera aux commandes de l’élection de « Miss Pays de Savoie », dimanche 29 septembre, d' «Octobre Rose » et de la course des garçons de café, dans sa ville, à quelques pas d’ici. Pourquoi? « Que ce soit avec UDAC ou avec les animations locales, j’aime mettre ma ville en avant. Ce sera toujours ma ville de cœur », renchérit-il, « et si en plus je peux à travers mon métier mettre en avant des causes comme celles d’Octobre rose, ou même de Zicomatik, je n’hésite pas à le faire. » Il rêve peut-être de Paris, mais pour l’heure, pour croiser Hugo Magnin, il faut rester à Chambéry.

Tous les commentaires

3 commentaires

Unknown

28/09/2019 à 15:23

Superbe portrait ! Belle écriture, on reconnait bien là notre Hugo ! Bravo au Petit Reporter 👏👍

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Julien K

28/09/2019 à 20:34

Personnage toujours sympathique, excellent article une vraie fausse caricature !

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ZICOMATIC

30/10/2019 à 15:25

Merci Hugo
De la part de l'association zicomatic ;-)

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