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Municipales 2020 en Savoie : pourquoi En Marche n’a pas encore annoncé de têtes de liste
Par Jérôme Bois • Publié le 16/09/19
Sur Savoie, en dépit des effets d’annonce, le parti présidentiel n’a pour l’heure désigné aucun meneur de troupes en vue des Municipales 2020. Tout juste a-t-il pointé un chef de file, sur Chambéry, en la personne de Christian Saint-André. Sans garantie aucune que ce dernier n’obtienne l’autorisation de mener la fronde contre l’actuelle majorité. C’est à Paris que tout se décidera.
D’une alliance à choix multiples à une « échappée solitaire » , l’éventail de possibilités est large, chaque candidature se réglera « au cas par cas ». C’est la méthode En Marche, qu’Esman Ergul, référent départemental, suit à la lettre. « Les Municipales ne sont pas une élection nationale, on ne peut pas avoir de stratégie globale, nous n’auront donc pas la même attitude sur toutes les villes ». Priorité sera faite à « la discussion avec les maires sortants » , d’une part, avec d’autres partis, dans un second temps. « Nous n’allons pas vers une approche arrogante, l’idée n’est pas de déstabiliser ce qui fonctionne » , consent-il. C’est donc la commission nationale d’investiture* qui tranchera. En conséquence de quoi « tout le monde peut candidater » , tant que la décision finale n’est pas venue de Paris. Puisqu’il sera question de cas par cas, lançons-nous :
Sur Chambéry, une liste, pas de tête : « Nous soutenons un candidat » , rappelle Esman Ergul, en l’occurrence Christian Saint-André, dont les apparitions publiques se multiplient depuis la diffusion d’un communiqué, voici deux semaines, présentant cet avocat bien connu des Chambériens comme le chef de file des Marcheurs. Il a même « le soutien des instances ». Sauf que, la commission nationale n’ayant pas encore fait son choix, ce dernier pourrait bien se retrouver le bec dans l’eau.
Car comme l’indique le Dauphiné Libéré dans son édition du 14 septembre, Thierry Repentin s’est lancé dans la course. Le 6 septembre dernier, il nous soufflait déjà « entendre la colère des Chambériens » , soutenant qu’ils souhaitaient « du changement ». De là à se placer ? « Je suis sollicité. Alors, si je peux aider… » souriait-il… C’est donc fait. Avec qui ? C’est une autre histoire. En Marche ? « On n’attend personne » , clarifie Esman Ergul. « Sur Chambéry, nous avons une longueur d’avance sur les autres villes savoyardes car nous nous sommes positionnés sur la base d’une liste, ouverte. C’est notre stratégie » , confirme-t-il. Car aucune discussion n’a pu être menée avec Michel Dantin, le maire sortant. La déclaration d’intention de Repentin vise-t-elle à mettre la pression sur En Marche ? Tout est ouvert, on vous dit !
Sur Aix-les-Bains, beaucoup de monde à contenter : L’idée d’une discussion avec Renaud Beretti fait son chemin, une opportunité sans doute plus abordable qu’avec son prédécesseur, Dominique Dord. « Renaud Beretti assume son rôle de maire ; nous pouvons lancer une liste comme nous entendre avec la majorité actuelle » , suggère le référent de Savoie. Liste commune envisageable, entre autres, par la présence de Marina Ferrari aux côtés du maire. Encore faudra-t-il qu’une entente avec le MoDEM soit possible, c’est l’enjeu d’une réunion entre les Marcheurs et les responsables MoDEM, UDI et du parti radical**, ce lundi 16 septembre. Car si aucun consensus n’est possible, on vous laisse imaginer la complexité de placer des Marcheurs auprès du maire et de sa 1re adjointe, récemment désignée cheffe de file du parti (c’est une mode, ces derniers temps), dans la mesure où « là où nous pourrons placer des élus, nous le ferons, notamment auprès des maires qui ne souhaiteront pas se placer sous une bannière politique ». Y compris les placer à de hautes fonctions : « Nous sommes en position de force pour négocier des postes importants » , soutient Esman Ergul. Depuis deux ans et l’élection surprise de Typhanie Degois à la députation, un mouvement s’est enclenché, sur la cité thermale, mouvement assez critique à l’encontre de la majorité. Là encore, les calculs seront minutieux afin de contenter tout ce petit monde.
« Pas de dégagisme »
Sur Albertville, on s’oriente vers une liste indépendante et un chef de file devrait être dévoilé sous peu, faute d’entente avec le maire actuel, Frédéric Burnier-Framboret. En Maurienne, par contre, ça parlemente fort avec un élu local (Pierre-Marie Charvoz, selon toute vraisemblance) en vue d’une candidature soutenue par En Marche.
Mais une chose est sûre, à l’heure où nous écrivons ces lignes, « aucune tête de liste n’a été désignée en Savoie ». Du reste, contrairement à l’idée selon laquelle les élections municipales se jouent à la tête du client, la République en marche veut faire passer le projet avant tout, « la tête de liste devient secondaire, on a dépassé cette perception des choses » , souffle le référent.
LREM est donc en position pour faire bouger les lignes, l’une des caractéristiques de cette campagne est de constater l’absence – pour le moment – des partis. « Il existe une véritable volonté de voir la sphère politique évoluer, nous sommes sollicités, nous sommes le plus grand parti de France mais nous nous refusons à tout dégagisme, nous ne voulons pas de liste partout. Seulement travailler avec des personnes ayant de bonnes intentions ». une démarche à laquelle tout le monde ne peut pas prétendre, selon lui. « Nous sommes les seuls capables de réunir autour d’un projet commun, le clivage est révolu ». Mais, on l’a vu à Chambéry avec le rassemblement solidaire des forces de gauche, le concept de projet commun se généralise, « beaucoup vont tenter l’ouverture » , conclut Esman Ergul.
* La CNI est compétente pour proposer au Bureau Exécutif de LaREM, des investitures des têtes de liste LaREM ou des soutiens de têtes de liste partenaires, dans chaque commune de métropole et d’outre-mer. Elle sera épaulée par des Commissions Départementales d’Investitures (CDI), qui analyseront les situations et formuleront des recommandations pour les villes de moins de 9 000 habitants.
** Jean-Philippe Fages (MoDEM Savoie), Christelle Favetta-Sieyes (UDI) et Ludovic Vulliermet (Parti radical) et Esman Ergul (LREM Savoie) se rencontrent le 16 septembre pour discuter d’une entente.
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