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Spontané, humain, simple, « Jacques Chirac ne créait pas de distance avec les gens »

Par Jérôme Bois • Publié le 26/09/19

Pluie d’hommages, de circonstance, jeudi 26 septembre, suite à l’annonce du décès de l’ancien président de la République, Jacques Chirac. Nombreux sont ceux qui ont de lui l’image d’un homme abordable et ouvert, plus rares sont ceux qui l’ont côtoyé. Mais personne n’est indifférent à la mort d’un homme qui a, durant un demi siècle, incarné le paysage politique français.

Proche, simple, spontané, comme ici à Albertville (Crédit Photo R.Beretti)

« Il était une voix, une allure, une force. Infatigable. » Ah, les hommages… Combien en ont profité pour redonner du brillant à un lustre élimé… Les hommes se bonifient avec l’âge ? Possible. On n’en garde que le bon à leur départ ? C’est une certitude. Seulement, Jacques Chirac était de la trempe des grands parce que son image aujourd’hui est peu ou prou la même que ce qu’elle fut jadis, du temps de ses misères, de sa splendeur, de ses pommes et de sa marionnette. Une voix, une force, une allure… Renaud Beretti ne s’y trompe pas. Jacques Chirac avait de l’allure, usait d’un charme suranné auprès de ses gens comme des femmes qu’il rencontrait au gré de ses périples. Il était ouvert, simple, à des lieues de l’animal politique qu’il pouvait devenir lorsque la situation l’imposait, comme le confirme la députée Emilie Bonnivard : « C‘était un vrai animal poilitique, un modèle impressionnant, il n’a jamais lâché, même s’il n’a pas toujours gagné. Son engagement n’a jamais failli, et il avait un vrai courage, au-delà du côté bon vivant que les français adoraient » . « C’est un profil que l’on ne retrouvera plus » , ajoute Louis Besson, à la fois contemporain du Jacques premier ministre de François Mitterand puis du président de la République Chirac. « Il ne créait pas de distance avec les gens » , tout bonnement.

Rassembleur


L’itinéraire du grand Jacques a été limpide : député, secrétaire d’Etat, ministre, premier ministre, président de la République, non sans avoir été maire de Paris… Linéaire et limpide. « Je suis conscient de ce qu’il a été, présent durant un demi siècle. Il laisse derrière lui l’empreinte d’un homme qui n’a pas manqué de courage, notamment face à Georges Bush Senior, lors de la première guerre en Iraq » , concède Louis Besson. Il a été « jusqu’à incarner » un « chef d’Etat rassembleur, à l’autorité naturelle, empreinte de cordialité et de jovialité » , se souvient le maire aixois. 
Son prédécesseur, Dominique Dord, avait connu l’ancien leader de feu le RPR, à ses débuts de tout jeune député : « J’ai fait mes premiers pas de parlementaire sous l’autorité politique bienveillante de Jacques Chirac. Je retiendrai de lui son extraordinaire sens des autres, et sa capacité inégalée d’empathie », rappelle le président de Grand Lac, « la diplomatie conduite sous son autorité nous a conduit à éviter les pièges de conflits dramatiques injustes dont chacun a encore le souvenir ». Evidemment, son refus de céder face à l’impérialisme outrancier de Georges W Bush, à l’orée des années 2000 est resté dans les mémoires.

Un attachement sincère à la paix


« Dévouement à la cause publique, proximité avec tous, véritable homme de terrain pour être au milieu de la population et pouvoir ainsi mieux connaître les difficultés et les problèmes qu’elle peut vivre, c’était cela Jacques Chirac ». C’était aussi cela, et Claude Giroud, maire de la commune déléguée d’Albens, conseiller départemental, le résume bien. Même Marina Ferrari, pourtant centriste, se souvient avoir « gardé un certain attachement » à la personnalité d’un homme adoré des Français, attachement que la marionnette aux Guignols a contribué à exacerber.

Slogan de campagne, en 1988… 

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