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Un centre-bourg qui se mue en bassin de rétention, Barberaz l’a fait

Par Jérôme Bois • Publié le 01/09/19

Samedi 31 août, à grand renfort d’animation, de trompettes et de flonflons, le centre-bourg nouveau de Barberaz a été fièrement inauguré ; un grand terrain de jeu de 11 000 m², contenant logements, équipements tertiaires, aires de jeux, commerces et espaces à vivre, avec une tonalité écolo du meilleur effet et pour le moins originale…
Le faire en toute fin de mois d’août, à une encablure de la rentrée scolaire était déjà osé, le faire sous une température quasi… culaire l’était tout autant… L’inauguration d’un tel aménagement – l’un des plus gros chantiers de l’agglomération – nécessitait les grands moyens, beaucoup d’investissement et énormément de rafraîchissements. Trois personnes ont fait les frais de cette chaleur à deux pas de la buvette alors que le ruban n’était toujours pas coupé. Des malaises, heureusement. Les chemises dissimulaient mal les divines auréoles, les discours devenaient trop longs à supporter, les gens allaient chercher une part d’ombre, désertant la place centrale… Il faisait chaud pour fêter un tel ouvrage, dont les premières études ont vu le jour voici dix ans.

Une citerne de 10 000 m3 sous vos pieds

Au pied de la mairie, en cours d’extension, derrière la salle polyvalente, liftée pour l’occasion, s’étale une place toute neuve, bordée de logements (170 en tout), de stationnements (270 places en sous-sol, 110 en surface), de commerces (1 500m² leur sont consacrés) et d’espaces publics aménagés (1 500m²). Un projet au long cours qui a sans douté usé la patience des riverains – les Ravoiriens peuvent en témoigner – enfin (presque) terminé mais dont les particularités échappent même à l’œil le plus averti. « C’est aussi un centre écologique » , lançait David Dubonnet, au beau milieu de son discours inaugural, et pour cause : en-dessous de la place, une citerne de 10 000 m3 récupère les eaux pluviales sachant qu’en outre, la place dans son ensemble ferait office de bassin de rétention à grande échelle en cas de déluge. Certes, la probabilité demeure hypothétique mais comme le rappelait son maire, Barberaz est, comme l’ensemble du bassin chambérien, construite sur un marécage. Sur 4 500m² s’étend un « espace perméable » sur lequel se trouvent 4 000 arbustes, 107 arbres caduques, 1 400 plates vivaces et une allée où poussent des fruits comestibles. Trois bacs à compost ont également trouvé leur place, près de la mairie. Coût du projet, 2,6 millions d’euros (hors logements).

Un projet initial plus dense

« Nous avons voulu créer un lieu de vie agréable, nous n’avions pas pour objectif des chiffres pour des chiffres » , confiait David Dubonnet : les immeubles ont été limités à trois étages – « nous voulions éviter les tours » -, les toitures sont traditionnelles, les vues ont été au maximum préservées… Il évoquait ce « projet initial » qui prévoyait 100 logements supplémentaires… Reste à faire vivre cet espace, ce centre que Barberaz a tant cherché, et à voir si cet investissement sera porté au crédit de son maire, dans quelques mois, alors qu’un duel avec son actuelle conseillère municipale, Nathalie Laumonnier, se profile.  Désormais, la grue, symbole de la ville (réalisée par Alain Cremolini), trône, au milieu de la nouvelle fontaine de calcaire, inaugurée le même jour, et veille, aux côtés du « Pas de deux », autre perle du si prolifique et regretté Livio Benedetti… L’histoire côtoie la modernité.

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