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Frédéric Bret candidat à sa succession « Qu’a-t-on fait de bien ? Comment rectifier le tir? » Le maire de La Ravoire dévoile son plan

Par Laura Campisano • Publié le 25/10/19

La Ravoire, c’est une commune de 9 000 habitants, qui a vu tripler sa population sur les dernières années et qui, dès lors a dû s’adapter aux défis qui se présentaient à elle. C’est un petit village devenu ville, que le maire actuel, Frédéric Bret, a récupéré au sortir du scrutin législatif de 2017. A ce moment-là, déjà, il déclarait déjà ne pas vouloir être un simple remplaçant de Patrick Mignola, mais s’engager pour sa commune et ses habitants. Il est, depuis le 22 octobre, candidat à sa succession. 
S’il a souhaité faire son annonce de campagne ailleurs qu’à la mairie c’est d’abord pour dissocier « son mandat de gestion de son mandat politique. » Et s’il l’a fait dans l’unique bar-brasserie de sa commune, c’est aussi pour mettre en avant l’activité commerciale de La Ravoire.
Frédéric Bret, 47 ans, chef d’entreprise et à la tête d’une famille recomposée, sait bien ce que signifie faire des concessions. Il faut dire que les deux ans de ce mandat express n’ont pas été de tout repos. Élu depuis 2008, conseiller départemental depuis 2015 et maire depuis 2017,  succéder à un personnage comme Patrick Mignola, dont il faisait partie de l’équipe municipale, n’a rien d’une sinécure. Au contraire, serions-nous tentés de dire, quand on voit les passions qui se déchaînent depuis plusieurs mois, et dont nous rendons régulièrement compte dans nos colonnes. Déchirements au sein de la majorité, cristallisés autour de gros dossiers mis en place avant son arrivée aux responsabilités, tels que la ZAC Valmar ou le Roc Noir, la plaine des sports et le parking Silo, il a fallu garder le cap. Et c’est ce que Frédéric Bret compte faire, avec une nouvelle équipe, « au risque de devenir un chef d’équipe non choisi » si les électeurs lui accordent leur confiance lors du scrutin. 

Assurer une continuité des projets, mais pas seulement

Pour lui, c’est clair, « on doit être à l’écoute des habitants, leur offrir un cadre de vie agréable c’est un service que l’on doit rendre ». détaille-t-il, « on peut bien vivre à La Ravoire, s’y sentir bien, y trouver un équilibre de vie. Personnellement j’ai le souci de ce détail-là, et de dire que j’ai plaisir à être ici. » C’est qu’il y a du monde, ici. Pas un mètre carré de libre, tant la densification, « voulue par l’Etat » souligne-t-il, est une réalité. Passer de 3 000 à 9 000 habitants, oui, c’est un défi. Mais Frédéric Bret ne souhaite pas qu’on y voit là un problème, « On peut très bien être nombreux et que ça se passe bien ». Hors de question en revanche, que l’on prenne sa commune pour une cité-dortoir. Il en a les échos, mais assure que ce n’est pas le cas. « Nous sommes aux portes de l’Europe sur énormément de thématiques, le rayonnement du territoire est bien plus large que notre seule petite commune en tant que telle ». Sans filtre, c’est à ça que Frédéric Bret souhaite que ressemble son nouveau mandat de maire élu, s’il l’est. Sans étiquette politique, non encarté, il se retrouve dans la ligne d’Hervé Gaymard, fervent défenseur de l’action départementale, il assure « avoir naturellement des réflexions politiques de droite » sans pour autant répondre à un dogme particulier. Libre donc.
Son credo : accompagner, écouter, épauler, comprendre. Faire preuve de pédagogie. Et responsabiliser les habitants, pour que nul ne soit consommateur de l’espace public, mais co-acteur de la citoyenneté communale. « Je souhaite davantage d’implication des gens dans leur cité, en faisant des appels à projets, en leur donnant les moyens d’agir au quotidien, chacun doit trouver sa place dans la collectivité. ».  Pas question non plus de dire oui à tout, mais expliquer c’est déjà une façon, pour lui, de désamorcer les difficultés qui se posent, habitant par habitant. Voilà qui est dit. Et force est de constater qu’il veut que La Ravoire sorte son épingle du jeu, face à la puissance de ses voisines, Chambéry et Annecy. « Ce n’est pas Chambéry qui doit décider de tout. Certes nous avons 4 délégués sur 80 à Grand Chambéry, mais nous avons toute notre place à l’agglo! On a une voix, elle mérite d’être entendue » Motivé, donc, pour des échanges constructifs, lui qui sur sa commune compte 4 500 emplois pour 4 600 logements. 
Pour réussir le développement de La Ravoire, il conviendra selon le maire actuel, d’offrir à tous la possibilité essentielle de pouvoir se déplacer, aller et venir comme bon lui semble, ce qui est en réalité très attaché à une question de santé publique, et donc, découle de sa responsabilité d’élu. « Vivre tranquille dans sa commune, avoir la liberté de se déplacer, La Ravoire doit pouvoir le permettre. Nous avons déjà des résultats positifs, et même s’il faut encore améliorer le réseau de bus, nous avons rappelons-le, une ligne chrono qui traverse la commune et qui est la plus fréquentée! » Mais il ne veut pas se limiter à cela, pour Frédéric Bret, il est nécessaire de réfléchir à des déplacements différents, en fonction de la structure de la commune et donc, adapter la collectivité aux nouvelles habitudes de déplacements des personnes. « C’est une réflexion à avoir dans le PLU, sécuriser les parkings à vélo, et donc les vélos, éduquer aux moyens doux de déplacement, s’occuper des tronçons oubliés qui font peur à tout le monde. »

Un candidat qui ne fait pas l’impasse sur son – court – bilan de maire

« Sans lien, on ne prend pas de décision, pour bien décider, il faut écouter et être ouvert » Frédéric Bret souhaite donc de nouveaux visages dans son équipe, et en appelle aux bonnes volontés. Si 2/3 de sa future équipe sont déjà constitués, il souhaite aussi pouvoir « rassembler des gens qui s’attachent au cadre de vie et sont acteurs de cela. »  Pour autant, il ne recule pas devant la situation de sa commune aujourd’hui. Un taux d’endettement en hausse, qu’il explique par l’achat du parking Silo, qui pour autant ne coûte rien aujourd’hui et préserve les capacités de la commune. Les longs chantiers ? Il reconnaît que le périmètre initial de la ZAC Valmar était trop grand, qu’il faut faire preuve de vigilance et surtout s’accorder des moments de respiration, voire de « revoyure », pour revenir sur le projet et rectifier le tir quand les aléas rendaient les choses difficiles. « En termes de dynamisme de la commune, il est vrai que nous connaissons un moment de flottement actuellement, mais il y a plusieurs inconnues, comme la réalité de fiscalité du logement. Prenez la taxe d’habitation, elle devait être supprimée, aujourd’hui qui sait ce qu’elle va devenir ? Sera-t-elle revalorisée ? On ne sait pas. Mais quand on construit, il y a des conséquences derrière, comment encadrer les recettes du foncier bâti ? Faut-il augmenter la taxe d’aménagement pour brider autour ?Il faut faire des calculs, des hypothèses, » explique l’édile, sans jamais se départir de son calme. Face aux remous de son équipe municipale (lire nos articles des 23 et 24 octobre) Frédéric Bret veut croire que tout est possible, possible de construire un projet solide pour sa commune. « Il y a un principe objectif on en est là, qu’est-ce qui a changé ? Dix ans sont passés, ça oblige à réfléchir autrement pour répondre aux attentes des habitants. Qu’a-t-on fait de bien ? Comment rectifier le tir ? Sur la Zac Valmar, on a construit la moitié, et maintenant ? On ne peut pas engager la suite, ce serait irrespectueux pour celui qui reprendra le flambeau ». Sa candidature lancée officiellement, Frédéric Bret devra toutefois poursuivre son mandat jusqu’en mars 2020, dans une équipe qui ne ressemble plus trop à celle dont il a fait partie initialement. Conscient qu’il ne s’agit pas d’un long fleuve tranquille, l’élu se dit souvent interrogé par des habitants inquiets et que c’est ce qui l’a poussé à se déclarer si vite dans la course. Le soutiendront-ils, seul le secret des urnes pourra le révéler…

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2 commentaires

Unknown

27/10/2019 à 06:38

trait bien monsieur le maire

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Daniel

07/11/2019 à 11:52

Courage Monsieur Bret !

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