Aix-les-Bains : on se risque sur le bizarre ?

Vendredi 15 novembre s’ouvre la seconde (et dernière) édition du salon cabinet des curiosités, au casino Grand-Cercle. Incontournable pour les amateurs de belles choses. Irrésistible pour les apôtres de l’extraordinaire. Intrigant pour les profanes. Ça dure jusqu’au 17 novembre, alors soyez prêts, soyez curieux !


Les cinéphiles se souviendront peut-être du fameux poisson velu du « Pacte des Loups », de Christophe Gans. Sans doute vous est-il arrivé de croiser d’autres animaux fantastiques empaillés, une langue de dragon, une « vraie dent de requin en résine » , chère à Brice de Nice. Qui douterait sérieusement, de nos jours, de l’existence des licornes ? Les incongruités de la nature et l’imagination du cerveau humain s’entrechoquent depuis toujours. Les objets qui résultent de ce curieux mélange des genres faisaient l’objet d’expositions plus ou moins confidentielles, souvent réservées à des élites, à la fin du Moyen Âge : les cabinets de curiosités. Ancêtres des musées tels que nous les connaissons, ils n’étaient souvent qu’une seule pièce. 

Insolite, effrayant, toujours curieux

Apparus à la Renaissance, au cours du XVIe siècle, les cabinets de curiosités visaient à défaire l’ordre naturel des choses, à réinterpréter ce que l’on croyait être immuable. De là, découlaient des variations un peu fantaisistes de ce que l’on croyait figé. « Les gens de la Renaissance s’aperçoivent que la nature est imparfaite, pleine de choses monstrueuses, bizarres… On va donc chercher à réconcilier cette observation du bizarre, et l’amélioration des techniques » , écrit Thierry Beauchamp dans « la Conversation scientifique ». Déconstruire, comprendre, observer tout ce qui est végétal, minéral, animal… Margaux L’Hostié, assistante commerciale au casino Grand-Cercle, s’est emparée de cette antique conception du muséum d’histoires naturelles pour mieux se l’approprier et proposer son propre cabinet de curiosités, dans le salon Raphaël. 

Harry qui ?

Durant trois jours, nous y croiserons les objets les plus insolites, les plus effrayants parfois. Qui se souvient de la tête de chien plongée dans une bouteille plein de formol ? C’était l’année dernière, lors de la première édition, cette « expérience » avait été reçue avec une belle circonspection, pour rester poli. « Nous sommes dans une ville qui n’est pas habituée à ce type d’exposition mais, contre toute attente, la première édition avait bien marché » , confie Margaux L’Hostié. 3 760 visiteurs s’y étaient rendus. Durant trois jours, cette année, on découvrira « des choses généralement étonnantes, dans un ton décalé » , tirant sur le gothique, souvent, le macabre, parfois, le beau, régulièrement, l’original, tout le temps. C’est pourquoi ce cabinet ne fait l’objet d’aucune thématique, il se suffit à lui-même, en quelques sortes. Herboristes, taxidermistes, créateurs de terrariums, adorateurs de crânes et d’insectes se disputeront la palme du curieux et du bizarre. Ils seront 26 créateurs à vous accueillir dans le salon Raphaël du casino, à partir du 15 novembre, à 20h, pour la soirée inaugurale (5 euros l’entrée) et à partir de 10h samedi 16 et dimanche 17 novembre (2 euros l’entrée). A noter tout de même que le salon fera un clin d’oeîl à l’univers d’Harry Potter, grâce à la présence d’un fabriquant de baguettes magiques, d’un artisan du bois et d’une ambiance dédiée.  Courez-y, c’est la dernière !

Crédit photos : @Antoinette Praizelin