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Aix-les-Bains : pourquoi André Gimenez va y aller…

Par Jérôme Bois • Publié le 29/11/19

Il se dit recordman du nombre de réunions suivies, il se sait proche de tous, il se pense capable d’insuffler le changement dans une cité thermale qu’il juge ensommeillée, André Gimenez va se présenter. Il veut la mairie, pas pour lui, mais pour la rendre aux Aixois.

Aujourd’hui, c’est un autre homme, que l’on dirait seul mais pas tant que ça, qui avance ses pions : André Gimenez, jusqu’ici un peu contraint sous ses oripeaux de conseiller municipal impuissant comme seul un membre d’une minorité peut l’être. Élu en 2014 sur une liste plutôt orientée à gauche (partie en ordre dispersé face à Fabrice Maucci, notamment), il avait pour lui une solide connaissance du terrain et des hommes. Ancien directeur technique national de l’athlétisme français, André Gimenez avait tout du bélier. Toujours prompt à prendre la parole en séance du conseil, il aura été constant, dans les efforts et la dépense. En bon athlète.

« Ma liste va décoiffer »

Il va donc y aller alors que rien ne l’y prédisposait : « J’ai senti une vague, elle m’a sorti de ma retraite » , se justifie-t-il. Cette vague, c’est celle de l’engouement populaire, dit-il, une vague porteuse, source d’émulation chez un élu fatigué par un travail de terrain harassant. « Ils m’ont traité avec mépris » , lâche-t-il à l’endroit de la majorité, « quand j’ai demandé au conseil de l’essence pour ma voiture. Ils ont tiré sur moi alors que j’avais fait 120 réunions, j’étais même le numéro 1 en présentiel. Je n’ai pas été traité correctement. En conseil d’agglo, j’étais même le seul n’appartenant pas à la liste de Dominique Dord à y être* ». Suffisamment maltraité, en tout cas, pour envisager ce qui, de toutes façon, le titillait depuis un moment. Ça le démangeait, le soutien des gens a fait le reste.

En campagne, en 2014…
« Ma liste sera sans parti » , promet-il, « ça n’a jamais été tenté sur Aix, ma liste va en surprendre plus d’un, elle aura fière allure, elle va décoiffer ».En matière de prophétie, on n’a jusqu’alors pas fait mieux. Elle sera prête mi-décembre. Des rumeurs l’envoyaient folâtrer avec En Marche ou Marina Ferrari ? Il balaie : « Ah non ! On m’a vu avec elle comme on m’a vu déjeuner avec Renaud Beretti, avec Dominique Dord, avec le nouveau, là, Fabrice Sauzéat… Mais je ne suis pas fusionnable, j’ai d’autres ambitions pour la ville, je veux faire autrement. Tiens, ça pourrait être le nom de ma liste, ça… » A l’entendre, il a la mine réjouie des faiseurs de miracles. Sa liste étant quasiment prête, André Gimenez ne tardera pas à la présenter et à poser son programme sur la table des débats.

Ma « binette » un peu partout ? Pas du tout !

André Gimenez se prétend antithèse « du type qui montre sa binette partout » , selon le concours lancé par le Canard Enchaîné, qui épingle chaque semaine ces édiles qui s’affichent à outrance, seuls le collectif et l’élan populaire importent : « Si je trouve quelqu’un de plus emblématique que moi, je suis tout à fait prêt à partir à ses côtés ». En attendant, s’il a été sollicité, notamment par les Aixois, c’est à sa proximité avec eux qu’il la doit : « J’ai rencontré, tout au long de mon mandat, plus de 8 000 Aixois, j’ai vu ces gens les yeux dans les yeux, sans me montrer en photo un peu partout. Je ne pratique pas Facebook (sic), ce n’est pas le maire que l’on doit voir en photo, c’est l’argent des Aixois, à travers les réalisations qui sont faites avec. Je vais au marché, en tant que client, depuis 45 ou 50 ans, pas seulement pour battre la campagne ». La gouvernance va changer, il gage : « Tout le monde sera associé à l’exécutif, la minorité aussi, aucune délibération ne doit aller à l’encontre de la volonté des habitants ». Ces Aixois qu’il sent « à bout de souffle, au niveau de la contestation » , il souhaite leur redonner « confiance et conscience ». « Je suis l’antithèse du maire qui s’affiche » , insiste l’élu, « c’est contre mes convictions ». Autre ambition, celle de calquer les indemnités d’élus sur le travail réellement effectué, « en euros réels » : « Les 8 000 euros en cumulé que touchent le maire et sa première adjointe sont une agression » , tonne-t-il. Et puis « il est important que l’on puisse recevoir les habitants tout le temps alors que là, la mairie est fermée par digicode, ça aussi, c’est contre mes convictions ». Ouverture et transparence, des mots qui aguichent…
André Gimenez convoquera la presse, début janvier, nous en saurons alors plus, sur ce programme, sur ses ambitions, pour Aix, pour les habitants, pour une gouvernance qui change. Thermalisme, tourisme, finances dépendant un peu trop des cessions des bijoux de famille, crémaillère pour le Revard, son « totem » , les sujets ne manquent pas.
Un ancien sportif garde toujours ses vieux réflexes, il ne doute jamais de lui au moment de jouer des coudes avec la concurrence. Comme un sprinter sur la ligne de départ. D’un marathon de plusieurs semaines…

* Véronique Drapeau (ex Rassemblement national) et Fabrice Maucci ont depuis quitté leurs fonctions d’élus.

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