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Annecy : la mairie renaîtra tel le phénix… dans deux ans

Par Laura Campisano • Publié le 16/11/19

D’abord un simple départ d’incendie sur un tableau électrique, l’alarme sonne vers 12h30 jeudi 14 novembre dans l’enceinte de la mairie d’Annecy. Le personnel est évacué, puis les combles s’embrasent, les 4 et 3e étages sont touchés, la toiture dévastée. Les annéciens impuissants assistent à cette scène incroyable. Totalement vidé, le bâtiment classé sera fermé au public pendant deux ans, pour le reconstruire, a annoncé Jean-Luc Rigaut à la presse. Récit.


La tristesse sur les visages se lit à l’intérieur du bâtiment

L’immeuble vide, sans lumière, donne cette impression fantomatique qu’ont les paquebots les soirs de tempête. On pense au Titanic, quand on voit les belles tapisseries, les ornements, les lustres dans les débris et la poussière. Tristesse et désolation. La verrière elle, a tenu bon. Au travers on voit maintenant le ciel ouvert, par la plaie béante de la toiture dévastée. Difficile de ne pas penser aux incendies qui ont dévoré la Fenice, à Venise, par deux fois, en 1836 et 1996, mais qui fut reconstruite « Dov’era, com’era » (où elle était, comme elle était) Bien sûr, le temps de la reconstruction viendra, le temps de l’organisation des services est au premier plan. Et le plus heureux, qu’il n’y ait aucune victime à déplorer.

On repense aux hommes et aux femmes croisées juste avant cette visite, qui seront dispatchés par service, dans les mairies déléguées, et dans les autres bâtiments mis à disposition par les institutions. On repense aux agents municipaux qui ont pensé à sauver des documents, des tableaux, des symboles historiques des flammes, dont le maire, il faut le souligner. En arpentant ces couloirs sombres et vidés de leur agitation habituelle, un vendredi après-midi, on repense aux mariés qui auraient dû faire des photos devant la façade de cet édifice imposant, symbole du patrimoine Savoyard, mais qui grâce à la réactivité des services pourront les faire dans les salons du conservatoire d’Annecy.

La solidarité, carburant de la remise en route des services après la stupeur

Si pour l’heure, aucun chiffre n’est sorti en termes d’évaluation des dégâts et du coût total de la reconstruction de la toiture et des étages du bâtiment, Jean-Luc Rigaut a été assuré du soutien du ministère de la Culture, et de l’ensemble des institutions. Mais il pense surtout aux Annéciens, en leur adressant un message de remerciements et de solidarité « ça nous donne de la force pour tenir bon, les Annéciens ne sont pas seuls, qu’ils le sachent. »

Devant l’hôtel de ville d’Annecy, alors que le ciel se colorait déjà et que le marché de Noël se mettait doucement en place, le dispositif de sécurité pompiers est toujours présent et visible. L’ensemble des moyens de communication des services est figé, à Bonlieu, à la bibliothèque, le téléphone ne sonne plus: il faudra être patient. « Les nuits sont courtes, nous glisse un membre du cabinet du maire,  » mais on est porté par l’élan de solidarité venu de partout, donc on tient et dès lundi la grande majorité des services sera en fonction. « 
Depuis jeudi 14 novembre, après avoir sorti les serveurs informatiques, les documents d’état civil, les effets personnels des agents, les équipements multimédias, ce sont également les dossiers du personnel des ressources humaines qui ont été récupérés ce samedi. Tout le monde est à pied d’oeuvre et s’active, une vraie chaîne de solidarité s’est mise en marche dès les premières heures du sinistre et malgré la stupeur.

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