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Après l’incendie de la mairie d’Annecy, comment est assurée la sécurité des bâtiments municipaux de Chambéry ?
Par Laura Campisano • Publié le 25/11/19
Tous ont encore dans les yeux les images de la mairie du chef-lieu du département de la Haute-Savoie en prise aux flammes, jeudi 14 novembre. La question se pose dans un autre chef-lieu, celui du département de la Savoie : quelles mesures sont prises en amont, comment sont organisés les services ? Autant de questions qui se posent, alors que les services municipaux de Chambéry prêtent main forte à leurs voisins annéciens pour remettre sur pied le système informatique de la ville, qui a dû totalement se réorganiser après le sinistre. Reportage.
Les Savoie ont une histoire commune, liée au royaume d’Italie dont elles ont hérité une bonne partie de leur architecture. Ce qui rend les choses plus complexes en cas de sinistres, non seulement en raison de leur configuration, mais aussi de leurs accès. Dès lors, ce qui a frappé la ville d’Annecy peut-il être prémuni à Chambéry ?
Une organisation des services dans différents bâtiments et quartiers de la ville
A Annecy, comme nous l’avons constaté, les serveurs du système informatique, les différents services et les registres étaient tous concentrés dans le seul bâtiment de l’hôtel de ville. Grâce à la dextérité des agents municipaux et du maire, présent sur les lieux, les serveurs ainsi que de nombreux objets et documents ont pu être sortis du bâtiment avant que les étages soient rendus inaccessibles. A Chambéry, certains des services sont d’ores et déjà délocalisés au Carré Curial mais également dans d’autres sites de la commune, répartissant les agents municipaux dans chacun d’eux, ce qui ramène à 80 le nombre d’agents évoluant au sein même du bâtiment du centre ville. Le cabinet du maire, le secrétariat des élus et des adjoints ainsi que la direction générale des services, le service des finances, les services protocole, fêtes et événements, y sont hébergés. La direction de la communication est, quant à elle, délocalisée à Grand Chambéry, tandis que la direction des événements culturels et congrès est située au Manège, le service des archives et du patrimoine, rue Ronde. Au Carré Curial se situent la direction des bibliothèques et la direction de l’éducation et de l’enfance, alors que la direction de la jeunesse est à la Dynamo, sur les Hauts. Cette organisation des services, dispatchés en plusieurs lieux permet des solutions de repli rapides et effectives, pour permettre la continuité du service public. Les services informatiques et téléphoniques ne sont pas non plus dans l’enceinte du bâtiment de l’hôtel de ville.
Les événements d’Annecy ont bousculé la Cité des Ducs: « Ce qui s’est passé à Annecy est un choc pour tout le monde, nous explique-t-on à la mairie de Chambéry, » c’est une piqûre de rappel pour tous, de ne pas laisser traîner les choses en matière de sécurité, dont certaines sont revenues à l’ordre du jour. « Contrairement au bâtiment de l’hôtel de ville d’Annecy, ni celui qui abrite actuellement la mairie de Chambéry ni le Carré curial ne figure sur la liste des bâtiments classés du service départemental de l’architecture et du patrimoine de la Savoie, à la différence de certains monuments et quartiers anciens de la ville. Toutefois, ils sont sous surveillance des Architectes des Bâtiments de France, non seulement de par leur ancienneté mais aussi par leur structure. » La réglementation sur les établissements recevant du public (ERP) a évolué depuis la construction de l’hôtel de ville, des choses sont faites mais il y a encore du travail. « nous explique le service prévention des risques de la ville, » Les services municipaux continueraient à fonctionner au Carré Curial et rue Paul-Bert, il y a de la place. De même, la salle des mariages est ailleurs. Ce qui est sûr, c’est que nous sommes prêts sur la phase de secours pur et pour la prise en charge population dans les 24h /48h. En revanche, pour un retour à la normale rapide ça demanderait de l’organisation. Mais le service public pourrait continuer à fonctionner normalement. « Un plan de sauvegarde communal a d’ailleurs été mis en place, en raison de la configuration de certaines rues très étroites et des bâtiments parfois difficiles d’accès du vieux Chambéry. En 2015 a été édité un document d’information communal sur les risques majeurs de la ville, à destination des habitants et des spots ont été diffusés sur les réflexes à adopter en cas d’incendie.
Des exercices incendie et de la prévention, à intervalles réguliers
Depuis 2017, des agents ont été désignés chefs d’établissement dans chacun des bâtiments municipaux de la commune de Chambéry. Des formations sont mises en place auprès du personnel municipal, pour la sécurité des bâtiments recevant du public. Il en est de même pour les écoles, notamment pour l’accueil périscolaire où des formations sont organisées, pour coordonner les exercices d’évacuation des établissements. « On axe sur la prévention, et le principe de détection précoce », explique le lieutenant colonel Bojuc, du SDIS 73. « Il y a un processus opérationnel conjoint avec les services municipaux de la ville de Chambéry, mais l’idée est aussi que les alarmes permettent l’évacuation rapide des bâtiments. » Le 16 novembre 2017, un exercice grandeur nature d’évacuation des bureaux du Carré Curial a été organisé, conjointement avec les services de la ville, des services de sécurité, ENEDIS et le SDIS 73, simulant un incendie dans l’aile des services municipaux. « L’objectif était de vérifier la réactivité des services en cas de propagation très rapide de l’incendie, et a permis des réajustements. » nous indique la mairie de Chambéry. Depuis, bien que le diagnostic des tableaux électriques soit réalisé chaque année à l’hôtel de ville, c’est au château des Ducs de Savoie qu’a eu lieu le même type d’exercice, cette année, le 7 novembre 2019. « Ce n’est pas prévu en mairie d’ici la fin de l’année, mais une référente sécurité est missionnée pour préparer un exercice d’évacuation. » nous est-il précisé. Au service prévention des risques et accessibilité, situé au Carré Curial, la sécurité des populations et des bâtiments accueillant du public est une priorité, depuis un incendie qui a coûté la vie à deux jeunes gens en 2002. « Le service a été créé en réaction en 2005, et depuis on n’a de cesse que de sensibiliser les élus qui arrivent à ce risque de sécurité », nous est-il indiqué, « des exercices sont faits chaque année minimum, chaque bâtiment a sa procédure d’évacuation. »
Si le risque zéro n’existe pas, comme nous l’avons constaté lors de l’incendie accidentel de la mairie d’Annecy, gageons que les précautions prises à Chambéry permettent de sauvegarder à la fois les biens patrimoniaux, les données et l’histoire des habitants, par la prévention et la responsabilisation de tous. Lundi 18 novembre, en toute fin de conseil municipal, Michel Dantin a assuré son homologue haut-savoyard du soutien logistique de sa commune. Une solidarité qu’il est bon de souligner et qui persiste entre les Savoie.
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