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Barberaz : Arthur Boix-Neveu est prêt à assurer le rebond de sa commune

Par Laura Campisano • Publié le 07/11/19

Barberaz, quelques 4900 habitants, un centre-bourg flambant neuf et une campagne qui s’installe. Le deuxième à se déclarer candidat – après Nathalie Laumonnier – est jeune, investi et passionné : c’est Arthur Boix-Neveu, 25 ans. Son ambition ? Un projet construit avec les habitants autour de deux axes majeurs, l’un éco-responsable, l’autre démocratique. Aucune étiquette, mais néanmoins candidat d’opposition, il est bien décidé à offrir un rebond à la commune de son enfance. 
Issu d’une famille de Barberaz où il a grandi et fait ses premiers pas dans la politique au conseil municipal des jeunes, Arthur Boix-Neveu a toujours voulu être au cœur de la vie démocratique. Diplômé de Sciences Po Grenoble, il est depuis cadre A à la préfecture de Haute-Savoie, en charge des analyses de la performances des services de l’institution. « Mon plan de carrière est exactement comme je l’avais tracé et ça me va », sourit le jeune homme, qui se décrit comme déterminé, voire têtu, « comme un savoyard ». « J’ai toujours souhaité être fonctionnaire, au service de l’intérêt général. », précise cet enfant du cru, qui s’installe à Barberaz, dans le quartier de la Madeleine, après avoir grandi « en haut » de la commune. « Travailler pour les autres, pas forcément pour soi, ça m’a toujours animé depuis petit », précise Arthur Boix-Neveu.

« Je me sens les épaules assez larges pour être maire, j’en ai les capacités »

Élu tête de liste par l’association « Barberaz Avenir », regroupant une grande partie de l’opposition barberazienne, Arthur Boix-Neveu ne craint pas qu’on lui parle de son âge. Au contraire : « le maire sortant a lui-même été élu presque au même âge que moi avec 55% des voix (David Dubonnet NDLR) ce n’est pas une question d’âge mais une question de programme, il me semble. » expose-t-il avec décontraction, « je pense que j’ai les connaissances et les capacités pour être maire, je me sens les épaules assez larges oui complètement » sourit le candidat. Sa liste est en cours d’élaboration, il souhaite pour la consolider, y inclure des habitants, des trois parties de sa ville, « haut, bas et centre » , et notamment de son quartier de La Madeleine, où la plupart du temps, les habitants se sentent oubliés de la vie politique locale, depuis longtemps. Pour cela, outre les réunions publiques qu’il organisera après les vœux de janvier, le candidat s’apprête à faire du porte à porte, et à rencontrer les habitants pour leur exposer son projet et celui de ses co-listiers. « Ce qui m’intéresse avant tout, ce n’est pas de tout diriger mais plutôt de pouvoir compter sur une équipe avec laquelle construire un projet solide pour notre commune », expose-t-il, « des jeunes actifs, des retraités, de toutes les catégories sociales et de tous les quartiers, pour représenter la population de Barberaz, dans toute sa diversité, y compris les plus modestes »  Présent, il le sera, prêt à se mettre en disponibilité ou à mi-temps pour répondre aux demandes des habitants et les recevoir. La pression que ressentent les maires, parfois premiers responsables aux yeux des habitants de l’ensemble de leurs maux ? Il ne la craint pas, parce qu’il connaît les dossiers de la ville, pour assister aux conseils municipaux depuis six ans. « Le maire est responsable de la commune et des habitants de la commune », soutient-il, « la gestion de la commune dépend beaucoup de la façon dont on respecte les habitants, donc les choses vont rouler tranquillement, je ne suis pas tout seul, il y a des gens avec moi, connus sur la commune et qui ont été une opposition constructive sur la commune. Je n’arrive pas comme une fleur. Je sais que les barberaziens ont envie d’élire des gens en qui ils ont confiance. » Déterminé, donc.

Sans étiquette, Arthur Boix-Neveu veut rassembler 

Son projet a des sonorités écologiques. Et pour cause, c’est un enjeu majeur non seulement des municipales mais du monde actuel. On l’a vu lors du dernier scrutin européen, où en Savoie et à Barberaz notamment, le vote « vert » a remporté près de 22% des suffrages. « Il faudra nécessairement travailler sur notre empreinte carbone, notre rapport à l’écologie, travailler sur l’isolation thermique des bâtiments, municipaux entre autres, replanter des arbres, mettre en place des fermes agricoles sur des terrains de la commune, apprendre aux enfants des écoles la biodiversité, la culture des fruits et légumes de saison, et pourquoi pas les servir à la cantine municipale? » Arthur Boix-Neveu a des idées pour une écologie concrète et sociale, et articule son projet pour Barberaz autour de deux axes majeurs : assumer pleinement les responsabilités face aux exigences écologiques comme aux enjeux de démocratie locale, en tenant compte l’avis des habitants, tout autant que celui de l’opposition. « Il est plus que nécessaire de remettre en place des conseils de quartiers, de prévoir un temps en début ou en fin de conseil municipal, pour donner la parole aux habitants sur des thématiques pas forcément à l’ordre du jour, pour que le maire ou ses adjoints puissent répondre. Le dialogue, les échanges, les moments de débats sont indispensables, » insiste-t-il.  Chacun est donc appelé à s’impliquer dans un projet qui se veut rassembleur. Pas obligatoire d’être encarté chez les uns ou les autres, si lui est engagé politiquement (Génération-s, le parti fondé par Benoît Hamon, NDLR) il n’attend pas de ses colistiers qu’ils en fassent de même. Parce que l’avenir de la commune et le vivre ensemble est l’affaire de tous, selon ce publiciste averti. Les écoles, alors que de nombreuses familles viennent s’installer sur sa commune du fait d’une hausse de construction de logements, les commerces qu’il convient de soutenir « au lieu de leur imposer des changements sans concertation » , la santé, pour que médecins et pharmaciens puissent travailler dans des locaux adaptés à leur patientèle et en accueillir de nouvelles, le problème du foncier, important en raison des zones d’inondation (lire notre article du 1er septembre)…

Crédit Mairie de Barberaz
Mais il n’y a pas que ça, des thématiques arriveront en cours de campagne pour étoffer ce projet déjà plein d’ambition. Un point semble l’importer, la part de l’opposition dans les décisions de la commune. Une part qu’il voit aujourd’hui comme quasi-inexistante et qui pourtant lui apparaît incontournable pour le débat démocratique. « L’opposition a souvent des idées intéressantes et une bonne connaissance des dossiers et qu’on soit dans la majorité ou dans la minorité on peut avoir de bonnes idées pour la commune », précise le candidat, « c’est indispensable de pouvoir écouter l’opposition, qu’elle ne participe pas à la prise de position finale cela peut se comprendre, en revanche qu’elle soit présente dans les commissions, qu’on l’invite correctement et qu’on y fasse un vrai travail de fond, c’est indispensable et c’est exactement ce qui manque à Barberaz, parce qu’il n’y a pas de dialogue entre minorité et majorité, tout l’inverse de ce qu’on souhaite. » Voilà qui est dit. Et bien entendu, il compte peser sur l’agglomération Grand Chambéry, dont Barberaz est la 5°ville, principalement sur la question des transports publics, à l’heure des déclarations d’urgence climatique. Arthur Boix-Neveu apparaît serein, confiant même, ne se départit ni de son sourire ni de son calme. Rassembler, co-construire, faire la part belle à la culture – en rénovant la salle polyvalente inadaptée à l’heure actuelle – il a six ans, pour réaliser cette « nouvelle façon de penser et de gérer la commune, de considérer les gens, un nouveau rebond. »

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