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Chambéry : attendre de rencontrer les Chambériens pour lancer sa campagne, la méthode Repentin

Par Laura Campisano • Publié le 09/11/19

Un samedi matin, jour de marché dans la cité des Ducs. Une file d’attente se forme devant la salle Grenette et déborde un peu des trottoirs. Devant l’entrée latérale un grand panneau l’affiche, on attend bien Thierry Repentin, dans le cadre des élections municipales 2020. Et on ne joue plus sur les mots. Badges, slogan de campagne, on est bien là pour parler d’avenir avec l’élu chambérien, son équipe, et les habitants, venus en nombre ce jour.

Ce premier rendez-vous avec les Chambériens, on peut dire que l’ancien ministre Thierry Repentin l’avait préparé. Candidat pressenti, presque déclaré en septembre, clairement entré en campagne ce jour mais sans l’annoncer avec des mots, l’homme est pourtant entouré d’une équipe, et s’active à co-construire avec les habitants. 

De la théorie à la pratique : une matinée d’échanges autour d’ateliers d’idées

Et ces mots, devenus presque un « marronnier » en cette période de campagne débutante ne sont pas théoriques, salle Grenette, ce samedi 9 novembre. Quatre ateliers sont mis en place : l’un autour de débats d’idées avec des intervenants puis un recueil des suggestions entendues, un atelier « fraternité » où les habitants sont invités à créer un mur d’idées pour faire naître un lien entre eux et la municipalité, un atelier « campagne », pour s’informer, recueillir inscriptions et engagements des participants et enfin un atelier « idées pour la ville ».  Et la formule est gagnante, sur les quelques 150 personnes massées dans la salle presque trop petite pour les contenir toutes, des dizaines de concepts émergent des murs et tapissent les différents points de réflexion. Les gens semblent séduits par la « méthode Repentin ». Qui sont-ils ? Pour la plupart de sensibilité de gauche, les Chambériens présents dans la salle sont de toutes origines sociales et de tous les quartiers de la ville. Ils sont soit totalement acquis à la cause de Thierry Repentin, soit curieux de connaître son programme et ses lignes directrices.  Mais le candidat n’est pas dans la précipitation, on l’avait compris depuis l’annonce de sa « présence » (sans n’avoir jamais prononcé le mot « candidature ») du mois de septembre dernier. Il est dans le projet collaboratif, comme d’autres dans diverses communes de l’agglomération. Bref, on démarre fort, mais dans le calme et on progresse crescendo.  C’est en tout cas, ce qui nous était exposé, au gré de nos rencontres.

Des sujets d’envergure mis sur la table ronde des débats d’idées

Les débats étaient menés par la journaliste Nathalie Grynspan, qui a, d’une main de maître géré les temps de parole des uns et des autres. Et dans l’arène, on a pu entendre un représentant du collectif Ravet et une des participantes au Grand Chambéry Solidaire 2020, entre autres. Dès lors, les sujets d’envergure étaient lancés, notamment la transition énergétique et les transports, auxquels Thierry Repentin a brièvement apporté un éclairage, que d’aucuns pourraient interpréter comme des lignes de programme: « La transition écologique s’est imposée comme une urgence dans la société, une prise de conscience que les gens de ma génération n’avaient pas mais c’est un sujet central qui est très porté par les générations montantes et qui doit être mis en place à tous les niveaux » a commencé le candidat. « J’ai la conviction concernant les transports, qu’il faut tout remettre à plat. Pour les plus anciens d’entre nous, lorsque le plan de déplacement urbain a été mis en place en 2004, il a fallu 3 ans d’élaboration et ça a bien fonctionné parce qu’on a pris du temps à l’époque avec les collectivités territoriales, les associations d’usagers et les conseils de quartiers, pour faire quelque chose de très très simple. En 2014, on a entièrement changé de logique et on change en dix mois ce qui avait marché pendant 10 ans. Et ça, ça ne peut pas marcher. »  Pour Thierry Repentin, il est important de développer tous les moyens de transports collectifs que l’agglo doit prendre en charge, y compris le covoiturage, et faire en sorte que les lignes de bus puissent traverser les frontières territoriales. Dans le registre de l’environnement, la question de l’aide à la conversion des terrains biologiques ou des circuits courts de qualité ont également été abordés par l’élu savoyard.
S’agissant de démocratie participative, c’est autour des débats du très controversé « parking Ravet » que le désormais candidat a été invité à donner un avis, et surtout sur la concertation des habitants, qui a longtemps alimenté le débat. « Quand on est élu, après un scrutin, on peut considérer qu’on a un blanc-seing pour gouverner durant la durée du mandat. » Sourires dans la salle. « C’est une méthode qui était courante par le passé, il faut changer de méthode. C’est plus facile de gouverner sans concerter » a plaidé Thierry Repentin, « Consulter les habitants, c’est plus » sollicitant « mais c’est davantage partagé par la suite, donc c’est gagnant. Il faut aussi reprendre les outils de démocratie participative, comme les conseils de quartiers, qui marchaient bien avant, il faut aussi se dire comment, si un nombre conséquent de Chambériens souhaite qu’une question arrive en débat au conseil municipal, mettre en place le circuit pour que cette question arrive et ce y compris à l’échelle de l’agglomération. » Applaudissements nourris, renouvelés à chaque intervention. Le message passe.  Aucune étiquette annoncée, aucune liste dévoilée et encore moins d’alliances, la prudence est de mise pour tenir sur la durée. Près de 70 inscriptions pour participer à la suite de la campagne ont été annoncées au stand « campagne ». Un dessin, pour illustrer le stand « fraternité », montre un orchestre, où chacun apporte sa pierre et c’est comme ça que l’artiste l’a défini. Reste à savoir qui composera l’orchestre dirigé par Thierry Repentin dans cette campagne… qui ne fait que commencer pour lui.

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