article

La Ravoire : Alexandre Gennaro se lance dans la bataille des municipales 2020

Par Jérôme Bois • Publié le 06/11/19

Depuis mercredi 6 novembre, le maire, Frédéric Bret, et le mouvement Ecoexistons à La Ravoire ne sont plus seuls, sur le sentier de la guerre politique et locale : Alexandre Gennaro, toujours adjoint en attendant l’avis du préfet suite à sa démission, se lance dans la bataille. La mairie en ligne de mire. 

Elus, famille et soutiens… Alexandre Gennaro compte en tout une cinquantaine de personnes l’appuyant dans son projet.

Dans les locaux de CATM, route d’Apremont, Alexandre Gennaro a convié son monde, quelques soutiens et fidèles, la famille, des colistiers, pour annoncer son intention de briguer un fauteuil désormais bien convoité, celui de maire de La Ravoire. Celui qui est encore pour quelques temps adjoint délégué à la jeunesse (lire notre article du 24 octobre) s’est enfin positionné : « Je serai candidat. J’ai l’esprit CATM et CATM a l’esprit Alexandre Gennaro » , entamait-il. CATM ? Cette entreprise, créée par Samy Yacoubi, qui s’emploie à insérer des personnes en souffrance, dans les domaines du bâtiment et de l’industrie, afin de les remettre dans la vie active. Une visite des lieux s’imposait pour donner le ton de la séance, pour profiter « de la présence du futur maire » , entonnait le chef d’entreprise, visiblement séduit par le candidat. 

Un enfant de La Ravoire

Tout relie la société née en 2007 avec Alexandre Gennaro, également chef de l’entreprise familiale, qu’il gère désormais depuis 10 ans. « J’ai un métier compliqué, on démonte des voitures en fin de vie. Mais on a toujours mis l’humain en avant. Comme ici ». Comme il compte faire à La Ravoire. L’humain d’abord, en rendant à la commune « ce que la commune [m’a] apporté » et en transmettant son « amour des autres à travers le mandat municipal ». 

Avec Samy Yacoubi, patron de CATM.
Élu depuis 2011, il dit s’être « pris au jeu » à une époque où le règne de Patrick Mignola vivait ses meilleures années. En 2014, c’est tout naturellement que ce dernier le désigne à la jeunesse et la vie associative. Né à La Ravoire, scolarisé à La Ravoire, travaillant à La Ravoire, impliqué dans la vie locale, conseiller municipal des jeunes, difficile de ne pas voir une certaine parenté entre le candidat  et le député MoDEM, à ceci près qu’Alexandre Gennaro s’est mis bien plus tardivement en tête la possibilité de devenir maire*. « Nous avons des points de convergences » , sourit-il. 

Le tournant de septembre 2017

Le cap donné en 2014 n’a pas été, selon lui,respecté après le départ de Patrick Mignola, en septembre 2017 : « La ligne n’a pas été respectée, alors si on veut aujourd’hui mieux vivre à La Ravoire, il faut surtout ne pas faire ce qui a été fait depuis deux ans : à savoir ne plus privilégier l’humain au détriment des investissements. Je me suis dit que ça ne pouvait plus durer ». Les conflits ont largement émaillé la vie municipale ravoirienne, ce que nous avons largement constaté dans ces colonnes, s’offraient alors à lui trois échappatoires : « Soit je rentrais dans le moule en entrant dans la complaisance et en reniant mes idées, soit je m’arrêtais, soit je trouvais des solutions pour faire bouger la commune. J’ai effectivement pensé m’arrêter, mais pas longtemps ». Les semaines passant, « les gens m’interrogeaient, où était passée la réactivité dont ils bénéficiaient auparavant ? Des anciens sont venus me dire qu’ils ne voulaient plus finir leurs jours ici » , faute d’ambiance, de salles associatives, d’une vie de village, en somme. « Ces deux dernières années, on est revenu au niveau de 2008 et même avant » , dit-il en évoquant ces troubles de personnes. Le maire Frédéric Bret n’échappe forcément pas à la critique : « Il n’écoute pas les gens, il n’écoute même pas ses élus. Voyez le nombre de personnes absentes lors de la dernière séance du conseil**, il en manquait 12 ». 
Alors, il lui faudra réunir, écouter, pacifier, à commencer par les Ravoiriens, qu’il rencontrera à l’occasion des quatre réunions participatives organisées d’ici Noël*** et d’une réunion publique le 19, salle Henri-Salvador (19h). 

Il se dit prêt

Le programme n’est pas prêt****, sinon dans les grandes lignes puisqu’Alexandre Gennaro entend le bâtir avec le concours des habitants. « J’ai des axes », à savoir recréer du lien entre les quartiers, rendre de l’attractivité en « dynamisant la vie économique locale » , étudier les projets d’aménagement, veiller à assurer la transition énergétique, gérer scrupuleusement les finances et se prémunir de voir la commune devenir « une cité dortoir ». En jeu, le maintien d’un équilibre précaire et cher à La Ravoire, l’équilibre des territoires partagés en tiers ; « un tiers d’espaces naturels, un tiers d’espaces économiques et un tiers d’habitat. Aucune autre commune n’est composée comme la nôtre ». Sa liste est à 85% bâtie, « je n’exclus pas de faire encore la connaissance de belles personnes » , prophétise-t-il. Coupable idéal en toutes circonstances, un maire doit composer, coincé entre l’Etat, qui verrouille ses finances, et les nouvelles grandes institutions qui récupèrent toutes les compétences. Cela, il ne le craint pas, se dit « prêt ». « On a moins de moyens, c’est vrai, il faut faire avec, on a pourtant tendance à toujours vouloir investir. J’ai souvent entendu Jean Blanc et Patrick Mignola dire qu’ils préféraient voir l’argent mis dans l’humain plutôt que dans des routes ou des trottoirs ». Sa relation avec Grand Chambéry ? « Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas quelqu’un d’opposition. Je suis quelqu’un qui veille à l’intérêt général. On doit travailler avec toutes ces instances ». Utile lorsque le sujet du Roc Noir reviendra sur le tapis. Libre, « sans ambition politique » , sans étiquette, Alexandre Gennaro avance décomplexé vers une joute finale devant clôturer 18 mois d’invectives et de parasitages en haut-lieu. 
* Patrick Mignola a toujours reconnu avoir voulu, dès ses 7 ans, devenir maire de La Ravoire, objectif atteint en 2008. ** Lire notre article du 23 octobre, qui narrait l’invraisemblable séance du conseil municipal du 21 octobre, au cours de laquelle les attaques s’étaient multipliées et où manquaient de nombreux élus. *** Les 28 novembre et 19 décembre, en salle Saint-Etienne, les 5 et 12 décembre en salle Mélusine à Féjaz. **** Son site de campagne, https://www.laravoireaucoeur.fr/

Tous les commentaires

1 commentaire

Daniel

07/11/2019 à 09:51

Un candidat qui est prêt mais dont le programme n'est pas prêt ?
Ambition quand tu nous tient ...

Répondre

Commenter