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Le Bourget-du-Lac : Marie-Pierre François garde le cap

Par Laura Campisano • Publié le 27/11/19

Dans cette commune de 5 000 habitants au bord du Lac du Bourget, la campagne municipale est désormais lancée. Le 30 août dernier, Marie-Pierre François, actuellement maire de la commune, a été parmi les premières du territoire à avoir annoncé qu’elle souhaitait « repartir ». Une raison à cela, non seulement une envie de poursuivre le travail entrepris, mais aussi, la surprise, alors que la majorité s’est divisée, d’être soutenue par de nombreux habitants. 

C’est dans son bureau de la mairie du Bourget-du-Lac, que Marie-Pierre François expose son envie de repartir pour un deuxième mandat au service des Bourgetains. Sur le territoire aixois, elle a été parmi les premiers à avoir déclaré sa candidature. « Je n’avais pas l’intention de me déclarer si tôt, mais comme certaines personnes de mon équipe ont souhaité partir… » Le décor est planté.

« Quand on est le maire d’une commune, il faut s’affirmer »

Certains en effet, ont souhaité quitter la majorité municipale, Franck Guissant, notamment, qui lance sa propre liste pour l’échéance à venir. Ce à l’encontre de quoi la maire sortante n’a pas de difficultés. Ce qui l’a plutôt surprise, « c’est d’avoir lu que mon bilan est bon, mais que c’est bien ma personne qui est en cause », explique-t-elle, « j’ai toujours été pour le débat d’idées, mais je ne comprends pas qu’on s’attaque aux gens comme ça ». Amère ? Non. Surprise plutôt. « Je n’ai pas observé que certains de mes élus avaient souffert pendant cinq ans, pourquoi dans ce cas ne pas avoir démissionné ? Je lis que je serais autoritaire ? Quand on est le maire d’une commune, il faut s’affirmer, mais pas pour que certains l’utilisent à nos dépens, comme une critique. » Est-ce la, toute la difficulté d’être une femme en politique ? On ne peut contourner le problème. « C’est beaucoup plus difficile, indéniablement », regrette-t-elle, « si on souhaite être entendue, il faut forcément rebondir, argumenter, on se heurte au jugement des autres. »
Marie-Pierre François indique avoir toujours été « claire et nette » et souhaiter rester maire à plein temps, « jusqu’au bout, parce que dans une commune, il y a toujours énormément de choses à faire, et beaucoup de choses déjà en action, c’est pour cela que c’était compliqué de se déclarer si vite. » Mère de quatre filles et jeune grand-mère, à 61 ans, cette ancienne élève de Sciences-Po Paris est non seulement maire de la commune de Bourget-du-Lac, mais aussi 2e vice-présidente de la communauté d’agglomération Grand Lac, vice-présidente de l’Office de tourisme intercommunal et de Chambéry Grand Lac économie. « Ma casquette de maire passera avant tout, mon projet s’inscrit dans la continuité. Le Bourget-du-Lac est une commune qui compte dans l’agglo, dans laquelle il y a encore de nombreuses choses à mettre en place », expose Marie-Pierre François dans un sourire, « j’aime énormément cette commune. »

« Je repars pour la commune avec une équipe renouvelée »

Sereine, l’édile souhaite pouvoir proposer un nouvel éclairage aux habitants « en repartant pour la commune avec une équipe renouvelée » mais néanmoins garder une méthode qui a fait ses preuves: « écouter tout le monde, sans être fermée. Je suis quelqu’un de conviction, pourtant j’ai pris des décisions au conseil, adoptées par la majorité que je n’approuvais pas personnellement ».
Comme en 2014, elle souhaite partir sans étiquette, bien que cette possibilité ne lui ait pas été offerte à l’époque lors du dépôt des candidatures. « En réalité, dans la vie locale, on ne voit pas l’étiquette. Nous sommes aux côtés de nos concitoyens, qui nous ont élu, et nous représentons tout le monde, pas uniquement nos fans… » En pleine construction de son programme, elle admet qu’elle apprécie beaucoup ce rôle de « touche-à-tout » que lui confère la fonction de maire. Surprise, aussi, devant le soutien de certains de ses concitoyens qui lui expriment leur reconnaissance, face « à ma réactivité sur les dossiers » quand elle les croise à vélo, alors qu’elle sillonne la commune ou quand elle les reçoit dans son bureau. « Quand on est dans des postes comme ça, c’est passionnant, il ne faut pas se déconnecter des gens. Je suis » pour « la formation des élus*, ça ne s’improvise pas de devenir maire, la tâche se complexifie énormément mais j’ai toujours eu cette sensibilité-là, et cela m’aide beaucoup. »
En tous cas, Marie-Pierre François n’exprime pas de regret quant à la partie de son équipe qui a décidé de faire cavalier seul. « Une autre partie de mon équipe me suit, je suis quelqu’un qui aime travailler, exigeante envers moi-même et envers les autres », reconnaît-elle, « sans doute en ai-je trop attendu, en disant que je comptais être maire à plein temps ce que je suis par ailleurs, j’ai pensé que l’ensemble de mon équipe en ferait autant. Mais après avoir commencé à travaillé, ceux qui sont partis ont levé le pied. J’ai lu que j’avais une gouvernance de type pyramidal ? Je remarque que les dissidents les plus virulents sont ceux qui ne sont jamais venus aux réunions mensuelles de listes. Il se sont peut-être trompés en venant ? » Franche, Marie-Pierre François ne mâche pas ses mots. Déterminée, elle se dit ouverte au débat, s’il va dans le sens de l’intérêt collectif. Pour le reste, il faudra attendre janvier, pour connaître les grands thèmes de campagne de la candidate. D’ici là, le maire poursuit son mandat. « Ce qu’on attend d’un maire, c’est qu’il ait un projet. Ce sont les Bourgetains qui décideront lequel de ces projets les convainc le mieux. Je ne suis pas encore entrée en campagne, je suis encore très prise par les affaires de la commune. » Mais la campagne elle, a bel et bien démarré.

Un projet de loi a été adopté en 1ere lecture au Sénat le 22 octobre dernier. Intitulé « Engagement dans la vie locale et à la proximité dans la vie publique » il a vocation a mieux protéger les élus locaux et à encourager les citoyens à s’engager dans la vie de leur commune, en proposant notamment des formations. 

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