La présence de l’ex-première adjointe, Marina Ferrari, démissionnaire puisque candidate aux élections municipales de 2020, à cette dernière séance du conseil de l’année était sujette à caution. Et pourtant, non seulement elle n’aurait manqué cela pour rien au monde mais ce fut, pour elle, l’occasion de déclencher les hostilités, sur fond de budget. Après la rupture, nous voici en plein affrontement.
Un avertissement… napoléonien
Pour mémoire, la candidate rappelait qu’en 2015, l’investissement programmé s’élevait à 10,2 millions d’euros, il était à 9 millions en 2017, il effleure les 16 millions aujourd’hui. A quoi est-ce lié ? A des taux d’imposition inchangés depuis 2001 et à la maîtrise des charges de fonctionnement. A cela s’ajoutant une baisse infime des dotations de l’Etat (culminant à 4 164 000 euros) et l’apport du casino à travers le prélèvement sur le produit des jeux, modestement estimé à 3,5 millions d’euros. La ville s’est donc octroyée la possibilité de dépenser, ce qui n’a pas convaincu Marin Ferrari, loin s’en faut. « Dans une démarche de vérité et de responsabilité, j’ai alerté l’ensemble des élus municipaux sur des dérives budgétaires de nature à nuire à la santé financière de notre municipalité : des recettes de fonctionnement insuffisantes au remboursement de la dette de la ville et une épargne nette négative ; une explosion des dépenses de communication** (plus de 1 million d’euros en réalisé en 2019 contre 450 000 euros en moyenne dans les budgets précédents) qui entrave d’autres secteurs plus prioritaires pour la qualité de vie des Aixois » , disait-elle en substance. En gros, « on dépense sans compter sur certains postes » …
« Je suis consterné… »
Thibaut Guigue, adjoint délégué aux services de proximité à la population, aux ressources humaines et à la modernisation des services, fut le premier à réagir : « Je vous avoue mon étonnement et me vient une question : lors de la dernière séance, vous n’étiez pas présente, vous aviez laissé un pouvoir, ce pouvoir qui a voté le budget simplifié. A quoi bon, alors, se rendre compte de toutes ces dérives budgétaires lors du dernier conseil municipal ? Si effectivement la ville court à sa faillite, comme vous le prétendez en venant faire le spectacle ici-même, je vois deux possibilités : ou bien vous avez laissé l’équipe courir à cette faillite ou vous faites de la politique politicienne ». Puis Dominique Dord prit part au débat : « Nous ne sommes pas en danger, c’est très facile de l’affirmer dans ce contexte électoral. Nous en sommes à 31 millions d’euros de dettes, j’avais dit, en 2014, que je souhaitais atteindre les 32 millions à la fin de ce mandat. Qui d’autre que nous a pu réaliser ce travail en 15 ans ? » « Je ne vous ai pas entendu dire qu’atteindre ces niveaux d’investissement était irréalisable, lors de notre dernière réunion d’arbitrages budgétaires » , conclut Marie-Pierre Montoro, désormais adjointe aux finances****.
*Le budget primitif constitue le premier acte obligatoire ducycle budgétaire annuel de la collectivité. Il doit être voté avant le 15 avrilde l’année à laquelle il se rapporte et transmis au représentant de l’Etatdans les 15 jours qui suivent son approbation. Il fait suite à débat d’orientation budgétaire et peut être, en cours d’exercice, soumis à diverses modifications (par le vote de décisions modificatives ou de budgets supplémentaires).
** A l’occasion de sa conférence de presse de candidature (à lire ici), Marina Ferrari avait souligné, non sans malice, qu’à « la communication, elle préférait l’action ». Une pique à l’endroit d’un maire très prompt à user de communication pour « faire savoir ce que nous faisons » , ainsi qu’il s’en est défendu.
*** La période des 100 jours fait ici référence au courrier adressé par 22 membres de la majorité aixoise pour signifier leur soutien à Renaud Beretti (lire notre article du 10 décembre), courrier intitulé « l’appel des 100 jours ».
**** En début de séance a été validée la suppression d’un poste d’adjoint (l’exécutif passant alors de 9 à 8 membres) suite à la démission de Marina Ferrari de son poste de première adjointe. C’est Georges Buisson qui, dans l’ordre protocolaire, devient premier adjoint. A Marie-Pierre Montoro, les finances. La candidate, elle, a pris place près des minorités.
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