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Chambéry : qui en veut au parti communiste savoyard ?

Par Jérôme Bois • Publié le 23/12/19

Pas de trêve des confiseurs pour les casseurs et aigris de tout poil. Dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 décembre, les locaux du PCF Savoie de l’avenue Alsace-Lorraine ont été vandalisés, une plainte a été déposée lundi 23 décembre en fin de matinée. Des méthodes philistines en plein marasme social et au cœur d’une campagne forcément tendue.

Le local du PCF fédération de Savoie, avenue Alsace-Lorraine (@Google street view)
Ironiquement, on pourrait dire qu’ils ont fait les choses à moitié, usant d’un marteau seul, pour démolir une porte, un interphone et une boîte aux lettres. Ironiquement seulement. Dans la lignée d’une année 2019 durant laquelle les locaux de différents PCF français ont largement été pris pour cible, voici que Chambéry entre à son tour dans la ronde. Ainsi, dans la nuit du 21 au 22 décembre, des personnes non identifiées ont détruit porte d’entrée, donc, interphone et boîte aux lettres du local de l’avenue Alsace-Lorraine. Les vitres, elles, ont été caillassées. A 5h30, le 22 décembre, un membre du parti constate les dégâts : au-delà de la casse pure et dure, c’est le sentiment « qu’on veut nous pourrir la vie » , selon Florian Penaroyas, qui prédomine. D’après le porte-parole de la fédération de Savoie, cet acte est le symbole d’un « climat délétère » , entre grogne sociale et campagne municipale sous tension.

Des précédents cette année, à Chambéry et ailleurs

L’été dernier, une serrure avait été recouverte de glue et quelques mois auparavant, les locaux avaient déjà été pris pour cible après que le PCF ait dressé un drapeau kurde sur la façade du bâtiment. « Il y a un pas en avant » , constate Florian Penaroyas, tant il est vrai qu’un crescendo est perceptible, à mesure que les mouvements sociaux s’intensifient.  La République En Marche savoyarde a déjà manifesté son soutien, via Olivier Marmet -« j’apporte tout mon soutien au PCF de Savoie dans le cadre du respect du pluralisme politique démocratique » – , ainsi que Jean-Benoît Cerino, représentant les couleurs socialistes.  Beaugency, Gentilly avaient été ciblés, en 2015, Besançon, en 2017 mais plus proche de nous, c’est à Lyon, l’été dernier, que de faits similaires ont été constatés : dans la nuit du 27 au 28 août, rue Imbert-Colomès, trois jeunes, âgés d’une vingtaine d’années chacun, s’en étaient pris au local du PCF, treize vitres avaient été fracassées. Les trois individus, issus de milieux extrémistes, avaient été interpellés peu de temps après.  Au mois de février, à Vienne, les locaux du PCF avaient été recouverts de tags injurieux et de symboles nazis. Toujours en février, en Loire-Atlantique, c’est un cambriolage dont a été victime le parti. « C’est malheureusement commun » , regrette Florian Penaroyas, « mais on ne s’y fait pas, on ne s’y habitue pas. Nous sommes dans le dialogue, dans la rue, nous nous voyons comme des facilitateurs sociaux… Là, on veut casser pour casser ».  A Chambéry, hormis le local du Bastion Social, fermé, en début d’année, il s’agit d’une première. Tout juste nous souvenons-nous de la permanence du député Patrick Mignola, bombardée à l’œuf. « Le climat est pesant, nous subissons une forte répression en réponse au mouvement social que nous vivons » , conclut le porte-parole. Ce qui ne devrait pas s’arranger, dans les semaines à venir, puisque même la trêve de Noël ne suffit à contenir les susceptibilités…

Une plainte contre X a donc été déposée, lundi 23 décembre.

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