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Aix-les-Bains : Christophe Madrolle, président de l’UDE et soutien de Marina Ferrari, au cœur d’un curieux imbroglio politique

Par Jérôme Bois • Publié le 16/01/20

Ceux qui suivent de près la campagne municipale aixoise ne peuvent ignorer que le président de l’Union des démocrates et écologistes (UDE), Christophe Madrolle, s’était rendu à Aix-les-Bains, le vendredi 10 janvier, afin de soutenir la candidate Marina Ferrari et lui apporter le soutien du parti tout entier Sauf que ce dernier avait été, semble-t-il et selon ceux qui se présentent comme dirigeants du parti, viré de l’UDE en mai dernier…

Marina Ferrari (au centre) accompagnée de Christophe Madrolle (à droite), le 10 janvier dernier, lors de la visite de l’entreprise Bauer Compresseurs. (Photo M.F)
C’est incroyable mais c’est pourtant une réalité, l’UDE (Union des Démocrates et Ecologistes) vit une situation complexe au point qu’un ancien secrétaire général (depuis 2015), qui se prétend encore (et malgré tout) magister, parade toujours, à travers la France, apportant son soutien aux candidats LREM et LR. L’information est tombée ce jeudi 16 janvier. Christophe Madrolle, puisque c’est de lui dont il s’agit, est aujourd’hui au cœur d’un conflit avec une partie du mouvement né en 2015. « Christophe Madrolle, ancien secrétaire général de l’UDE, a usurpé le titre de président du parti, il a organisé une fausse assemblée générale, en usant de méthodes frauduleuses, alors même qu’il avait été exclu du parti en mai dernier » , indique un communiqué officiel de l’UDE (à lire en fin d’article). Un mois après que Madrolle ait pris la présidence par intérim de l’UDE*. Il est par ailleurs indiqué qu’une plainte pour faux et usage de faux, escroquerie et abus de confiance avait été déposée.

Il a apporté le soutien de l’UDE à Marina Ferrari

Une histoire qui atteint jusqu’à nos contrées puisque Madrolle s’était rendu à Aix-les-Bains rencontrer Marina Ferrari, vendredi 10 janvier, à l’occasion de la visite des locaux de l’entreprise Bauer Compresseurs. Afin de lui apporter le soutien de l’UDE. Comme il l’a fait, selon lui, « avec plus de 700 candidats à travers la France ». « Nous nous sommes connus au MoDEM pour faire avancer l’écologie au sein du parti, il m’a apporté son soutien en tant qu’ami » , confesse la candidate. « Je suis très surprise par tout cela ». Marina Ferrari indique avoir aussitôt contacté Christophe Madrolle. Rassurée, elle se dit aujourd’hui « sereine » , croyant « en sa bonne foi ». « Ce sont des querelles internes qui ne me regardent pas » , conclut-elle. « Le mouvement soutient Marina Ferrari » , abonde Matthieu Cuip, secrétaire général (de l’autre UDE, celui de Madrolle…), « elle a le soutien du national et du régional ». « Nous tombons des nues » , soupire Christophe Rossignol, secrétaire général des contestataires. « Monsieur Madrolle a été viré du parti et malgré tout, avec un affront remarquable, il continue de se promener avec le logo de l’UDE. Cela fait un moment qu’on nous alerte sur ses agissements, il a réussi à se procurer les comptes de nos réseaux et sites internet, il se balade avec un peu partout ». Ces derniers communiquent désormais via un blog (avec un nouveau logo) quand l’autre UDE le fait via le site internet officiel.

Les statuts déposés en Préfecture par les opposants à Christophe Madrolle en septembre 2019.
Selon le communiqué et d’après le document officiel émanant de la Préfecture de Paris (qui n’a qu’un rôle déclaratif), les co-présidents sont bel et bien François-Michel Lambert, député écologiste des Bouches-du-Rhône (soutenu par En Marche), et Marie-Pierre Bresson, adjointe au maire de Martine Aubry à Lille. « Il prétend » , insiste Christophe Rossignol, « que cette dernière n’a jamais été présidente. Il me nie la qualité de secrétaire général ».

« Je m’en fous un peu »

Incompréhensible si l’on en croit le Marseillais Christophe Madrolle. « C’est une minorité qui met le bazar, j’ai effectivement eu vent de tout cela, sauf qu’en fin décembre 2019, j’ai été élu à 90% par les adhérents, avec un taux de participation de 70% (mais sur combien d’adhérents ?) » lors d’une assemblée générale contrôlée par un huissier de justice. Il se dit toujours président de l’UDE et Matthieu Cuip, secrétaire général, selon les statuts originels. Il va même plus loin, « je m’en fous un peu, à vrai dire ». Confiant, Christophe Madrolle, par ailleurs candidat aux élections municipales à Marseille, persiste : « Eux contestent la présidence du parti, pas de l’association de financement de l’UDE que je préside depuis 2015. Ce n’est pas un sujet. Le logo UDE est une propriété déposée auprès de l’INPI (Institut national de la propriété industrielle, NDLR) par notre secrétaire général. Nos statuts ont été déposés en Préfecture ». Pas d’inquiétude, donc, pour celui qui avait soutenu le mouvement Renaissance (impulsé par LREM) lors des dernières élections européennes. Quant aux fameuses plantes déposées par ses opposants, il affirme qu’elle est « bidon, leur avocat s’en est dessaisi devant mon avocat et le juge ». Tout le monde attend désormais l’audience de la procédure en référé du 28 janvier.
Afin de déterminer quel UDE est plus légitime que l’autre… Rien que ça ! Mais cela, Marina, ça ne la regarde pas.

Et les statuts de l’UDE de Christophe Madrolle d’avril 2019…

* Pour comprendre cet imbroglio, il faut revenir à l’origine du parti. Il s’agit d’une confédération créée en 2015 comprenant le Front démocrate (de Christophe Madrolle et Jean-Luc Benhamias) et les Ecologistes menés par François De Rugy. Ce dernier parti au gouvernement et vers En Marche, la confédération se retrouvait alors avec un seul parti dedans, il avait fallu procéder à une modification statutaire. Le 25 janvier, de nouveaux statuts devraient être adoptés. Ce parti, d’abord présidé par Jean-Vincent Placé de 2015 à 2018, verra Marie-Pierre Bresson en prendre a présidence après la démission de Placé suite à son arrestation pour état d’ivresse en 2018. Avant que Madrolle prétende l’avoir récupérée. Une présidence par intérim actée par AG en avril 2019, « la fausse AG » condamnée par Lambert et Bresson dans le communiqué. « Avec le départ de De Rugy pour En Marche, les Ecologistes ne sont alors statutairement plus membres de l’UDE ». Écologistes dont font partie Lambert et Bresson.

Tous les commentaires

1 commentaire

gerard Blanc

20/01/2020 à 00:38

Les masques tombent, après "homard m'a tué" de Rugy, naufrage dans la marina de l'Union des Démoniaques et des Escrologiques (UDE)?
Avec de pareils soutiens et amis, elle est bien Placé pour sombrer
Ma drole de conclusion, l'ultra Modem solitude...

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