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Aix-les-Bains : Fabrice Sauzéat jette l’éponge

Par Jérôme Bois • Publié le 08/01/20

Harassé, attaqué  et finalement lessivé, le candidat-surprise sur la cité thermale a choisi de passer son chemin. Face à la vigueur des rumeurs et l’inertie politique régnante, Fabrice Sauzéat aura in fine échoué à bâtir sa liste et à rallier les foules à son panache blanc. La faute à plein de choses et aussi à lui-même.
« Je ne suis peut-être pas assez politique pour faire de la politique ». Fantasque, inattendu et convaincu, Fabrice Sauzéat pensait bien faire. Naïf, il n’a pu que reconnaître que sa méconnaissance du milieu et de la chose politique lui a coûté. Et cher. Car si le 4 novembre dernier, nous vous parlions de ce « candidat venu de nulle part » , et que ce dernier aura bien joui de sa nouvelle notoriété, il reconnaît aujourd’hui que « les dernières semaines ont été terribles ». A titre personnel, lorsque ses problèmes de santé (largement évoqués dans notre article cet automne) lui sont revenus à la figure comme un boomerang mal apprécié, A titre public, aussi, car Fabrice Sauzéat n’a pas non plus résisté aux attaques, de là à afficher ses « regrets » ; regrets de s’être déclaré, regrets d’avoir si prestement dévoilé ses faiblesses, aubaine trop aisément exploitée par ses adversaires. « Je n’y arriverai pas » , confie-t-il aujourd’hui. A bâtir une liste, à obtenir des salles, à composer avec ses errements. « Les rares personnes qui souhaitaient s’engager auprès de moi ont été dissuadées, comme si j’étais dangereux ».Il dérange, écrivions-nous, pour sûr, au point de susciter un intérêt des plus sérieux. « Ai-je été trop vindicatif dans ma façon d’exprimer les choses ? Sans doute. Il paraît que je dérangeais les commerçants, que les passants me fuyaient dans les rues ». Il paraît… 

Quatre mois de fou

A sa première (et unique) réunion de campagne, théâtre de Verdure, faute de mieux, deux personnes ont pointé le bout de leur nez. Deux seulement. « Lorsque j’ai voulu m’exprimer en réunion de quartier, début novembre, Renaud Beretti m’a refusé la parole » , affirme-t-il. « Plus généralement, j’ai dû me tromper dans ma communication et ma façon de dire les choses ». Trop virulent – « j’avais à quelques reprises, attaqué Renaud Beretti sur des sujets chauds, comme les anciens thermes » -, sans doute mais aussi, trop transparent. « Je me suis exposé, par rapport à mes problèmes de santé, ça m’a permis d’obtenir une certaine médiatisation, certes, mais je ne pense pas qu’il était nécessaire d’entrer dans les détails. Cela pose également le problème de la perception de la maladie ». En l’occurrence, celle de la spondylarthrite ankylosante, diagnostiquée en 2012. Addiction, bipolarité, diabète, le CV était certes honnête et transparent mais jalonné d’épines. Et puis cette fameuse méconnaissance du terrain. « On m’a dit que j’avais une attitude particulière, dans la rue, on a cherché à briser ma réputation… Ces quatre derniers mois ont été fous ». Et éreintants. « Au point que j’ai sérieusement songé à quitter la ville ». Comme un indésirable. « C’est tellement difficile de s’intégrer, à Aix, quand on vient de l’extérieur ».

« C’est terminé »

Désormais ? « C’est terminé. Je regrette beaucoup de choses, je pense aussi que les gens ne sont pas prêts, comme s’ils renonçaient à ce que les choses changent. Je suis triste pour la démocratie ». De là à parler d’échec… « Non, c’est très difficile à vivre mais ce n’est pas un échec, il m’a manqué la santé et de l’expérience ». Pourtant, Fabrice assure avoir affiché « un certain charisme », de celui qui prend « de la place, sur les réseaux comme au sein du club de rugby » , où il est également devenu persona non grata. « Une partie de l’animosité à mon égard est due à cela » , estime-t-il. Ses idées ont toutefois généré des débats, notamment sur les réseaux, principale source d’exposition. Son skate-park démontable, parc de Verdure, ses navettes gratuites entre le centre-ville et Grésy et Drumettaz, du jeudi soir au samedi soir… « Ces idées ont plu » , soupire l’ex candidat. « La tentative de proposer un programme basé sur des idées environnementales était trop complexe. J’ai manqué de connaissances. La politique pour moi, je pense que c’est fini ». Il pourra maintenant se tourner vers des projets aussi nobles que prétendre au fauteuil de maire d’une cité qui se refuse à lui. Et qu’il n’a pas (encore) tout à fait comprise.

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