Faites votre Brenter et laissez donc le Brexit aux seuls insulaires. Entrez dans une année teintée de scones, de thé à la bonne heure, de royalisme, de couronne, de Commonwealth… Les influences d’outre Manche ont été à ce point fortes, dans la cité thermale, qu’elles méritaient bien qu’on leur dédie une année entière de festivités. De Victoria à la Chambotte aux appellations plus qu’explicites de nombreux établissements hôteliers, voici venir 2020, so british !
Dans une période électorale enveloppée de barbelés, un souffle culturel ne peut pas faire de mal, son parfum est même vivifiant tant les tensions et les liens toniques entre candidats laissent entrevoir des lendemains moins ravigotants.
2020 ne sera pas seulement celle de la transmission (possible) du sceptre, ce sera une année de commémorations. Elle sera aussi, au passage, « celle du chat » – avec la livraison d’une sculpture géante de Michel Bassompière, sculpteur animalier, intitulée « le chat » en référence à la dent éponyme, qui toise la cité du haut de ses 1 390m – ainsi que « celle du dragon » avec l’événement sportif de cet été, les championnats du monde de Dragon Boat, où, pendant 8 jours, vont s’affronter pas moins de 7 000 participants sur le lac du Bourget devant au moins autant de spectateurs du monde entier.
Les scones de la Chambotte
Mais forte de ses influences albionnes, dispersées çà et là, la cité thermale s’enorgueillit de célébrer les 130 ans de la (dernière) venue de la reine Victoria en ces lieux, et les 150 ans de la construction de l’église anglicane Saint-Swithun. Malgré le départ du couple Meghan – Harry, malgré le Brexit, actualité fort peu réjouissante au pays du flegme et de la bonne mesure, ces anniversaires devaient être fêtés comme il se doit, « il faut honorer cette présence britannique » , soufflait Renaud Beretti, nostalgique des scones qu’il allait déguster « à la Chambotte, une tradition qu’il serait bon de relancer, du reste ». Un petit retour sur notre article du 3 août vous (ré)éclairera sur les habitudes de la régente, sur les hauteurs de Saint-Germain… Cet hiver, le fog, qui avait contraint de nombreux « naufragés » de l’aéroport de Chambéry à être accueillis d’urgence à Aix, avait ajouté à cette influence, décidément sur tous les fronts, même les plus malencontreux. Oui, les Anglais ont laissé à Aix de nombreux noms de rues (outre le boulevard des Anglais, signalons les rues Haldimann, Geroges 1er, l’avenue Victoria ou le boulevard Pierpont-Morgan, américain, lui, mais administrateur de la White star line qui avait miraculeusement échappé au voyage inaugural et fatal du RMS Titanic, le 10 avril 1912 en demeurant ici-même… Oui, la reine Victoria a effectué trois séjours à Aix-les-Bains en 1885, 1887 et 1890. Oui les hôtels Windsor, Bristol, Cottage et des Îles Britanniques ont existé et n’ont pas dû leur nom au hasard. Oui, l’influence britannique est grande, l’association Grapevine de Joy Lorcery est là pour le rappeler.
Une fois posé le cadre, voyons un peu le programme puisque l’ensemble des forces vives de la ville s’est mobilisé : des concerts, le 7 février, autour du Cluedo (auditorium Maurice-Adam), les 13 et 14 mars, « Ballad Opera » (auditorium Maurice-Adam), le 7 mai, « le Roi Arthur » (théâtre du Casino)… Une conférence, sur la reine Victoria, le 7 mars (bibliothèque Lamartine), des expositions de la peintre anglaise Estella Canziani, du 6 juillet au 20 septembre (église Saint-Swithun), sur la présence britannique à Aix du 19 septembre au 3 janvier 2021 (musée Faure) et sur le « bel esprit », du 6 juin au 3 janvier 2021 (musée Faure), des initiations au golf, d’avril à juin, un escape game sur le thème du polar anglais le 3 octobre (bibliothèque Lamartine), le salon « Livres en fête » sur la Savoie à l’heure anglaise, du 6 au 8 novembre (à Brison Saint-Innocent), du théâtre avec le « Bon gros géant », le 26 mai (auditorium Maurice-Adam)… Evidemment, des visites guidées intitulées « sur les pas des Anglais à Aix » jalonneront l’année et les scolaires se verront proposer un projet pédagogique sur l’accent british de la ville, projet partagé entre patrimoine et numérique..
Pour plus d’informations, rendez-vous sur la page culture du site internet de la ville. Pour télécharger le flyer de ces commémorations, c’est ici.
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