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Chambéry : Christian Saint-André, un premier coup « dans le 1 000 »

Par Jérôme Bois • Publié le 16/01/20

Mercredi 15 janvier, Christian Saint-André s’est étalonné face à une centaine de personnes, salle Grenette, lors de sa toute première réunion publique. Une étape traditionnellement délicate, qui permet souvent de mesurer l’impact populaire d’un candidat. Sans trop se dévoiler, il a sobrement rempli son contrat.
Jour particulier que ce 15 janvier, à la fois anniversaire de son principal concurrent, Michel Dantin*, et date à laquelle la commission nationale d’investiture En Marche devait (enfin) livrer son chouchou pour Chambéry. Un coup pour rien, puisque la CNI s’est tue, au sujet de la cité des Ducs, laissant à la fois Christian Saint-André et Thierry Repentin dans un relatif embarras.

Un contexte tendu

Cela n’a pas empêché le premier nommé de se présenter face au feu, ce soir-là, en salle Grenette. Non sans avoir eu à subir un sérieux accroc, au moment de la conférence de presse effectuée en amont, lorsqu’un groupe de manifestants de l’intersyndicale, en pleine mobilisation contre la réforme des retraites, mercredi soir, a tenté de pénétrer de force dans l’enceinte. Il a fallu bagarrer pour les contraindre à quitter les lieux, nul doute que Christian Saint-André se serait allègrement passé de cette tentative de coup de force. « Le contexte était crispé, avant que la plupart d’entre vous n’arrivent dans la salle, du fait des enjeux nationaux » , disait le candidat en guise d’introduction. Un mot, ensuite, pour signaler l’absence – remarquée – de Patrick Mignola, retenu à Paris pour tenter de résoudre ces mêmes enjeux, un autre pour expliquer que Typhanie Degois était coincée par le manque de trains…

« Chambéry Ensemble »

Le projet de « Chambéry Ensemble » allait donc être dévoilé dans les grandes lignes, les équipes restant, à ce jour, encore un mystère : la liste s’autorise encore quelques arrivées avant d’être expédiée en Préfecture, « des gens réfléchissent encore ». Le plan de route est simple, refaire de Chambéry une capitale à la fois plus citoyenne, plus verte, plus culturelle, plus humaine, plus économique et plus sportive. Une curieuse allitération de 1000 allait en être la déclinaison : « 1000 arbres seront plantés, alors que notre ville s’est largement minéralisée » , 1 000 places de crèche vont être créées, ainsi qu’un plan Marshall pour rénover les 1000 mètres d’allées et de traboules dans Chambéry et la promesse de 1 000 emplois créés, chaque année. Nulle autre annonce tapageuse n’est venue contrarier la quiétude ambiante, le candidat répondant doctement aux questions les plus diverses. Non, le plan de circulation ne sera pas revu, sinon « sur les points noirs » , sur le plan financier, « on ne s’épuisera pas à chercher à réduire à tout prix la dette, nous la contrôlerons ». Quant à faire des économies, « je ne suis pas magicien, les frais de personnel représentent 64% du budget de la ville » , il attendra les départs en retraite pour voir ce taux baisser. Les bus seront gratuits en temps de pics de pollution mais pas en général, « car on ne peut pas se priver de cette manne qui nous permettra de financer d’autres pistes cyclables » et bien évidemment, la démocratie à la sauce participative aura la part belle.

Questions-réponses 

Au jeu des questions-réponses, Christian Saint-André n’a pas été soumis à un feu nourri. Une question sur les quartiers, un terme qui lui « fait horreur car le quartier est une fracture ; ici, on voit le centre-ville contre le reste de Chambéry » , une autre sur quoi faire des adolescents en situation d’errance, « une question assez vague » selon le candidat, qui compte sur le riche tissu associatif pour « occuper nos jeunes ». Il table aussi sur la création d’un comité regroupant les grandes religions et sur des référendums autour des questions épineuses du communautarisme et des lieux de culte. A cette personne qui l’interrogea sur l’agglomération et les relations qu’il compte entretenir avec elle, il rappelle qu’il ne cumulera pas les fonctions de maire et de président d’agglo. « Je suis également stupéfait par ce que j’ai lu, dans la presse, les mots de Xavier Dullin, qui a expliqué qu’il n’y aurait plus, pour la mandature à venir, d’argent dans les caisses du fait des gros investissements déjà enclenchés. C’est incroyable, on s’adaptera ». Plutôt « réfractaire » aux délégations de service public, il n’envisage pas de se servir de ce levier, notamment pour affronter les nombreux départs en retraite des personnels municipaux et souhaite étudier les contrats longue durée liant la ville à certains délégataires, comme Q Park, pour la gestion des parkings. « En sortir nous coûtera très cher, nous sommes liés avec eux pour les trente prochaines années, mais s’il y a une faille, nous la trouverons ». Enfin, sur le plan urbanistique, Christian Saint-André entend préserver les zones agricoles et rebâtir la ville sur elle-même. Sans tours, ni immeubles de bureaux qu’il a en horreur..  C’en était fini de cette première levée, après 75 minutes de discours et d’échanges qui en appelleront d’autres. A l’aise, fidèle à la ligne de conduite qu’il imprime depuis début septembre, Christian Saint-André a surmonté sans accroc cet exercice, toujours délicat, de la réunion-débat.
* Michel Dantin, qui fêtait, le 15 janvier, ses 60 ans, venait, juste avant la réunion publique, d’annoncer les 5 premiers noms qui allaient constituer sa liste. Sa numéro 2 sera Alexandra Turnar, tandis que Guy-Pierre Martin, Laïla Karoui, Pierre-Antoine Davanne et Marie-Hélène Fivel complètent cette première « fournée ».

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