Depuis 8 jours, l’équipe du téléfilm retraçant la vie de Grégory Lemarchal, « Pourquoi je vis », a pris ses quartiers à Chambéry, au château de Buisson Rond, plus précisément. L’édifice a donc accueilli, le temps de quelques minutes, journalistes et élus, afin de rencontrer le réalisateur, Laurent Tuel, et l’acteur principal, Mickaël Lumière.
Il y avait quelque ironie, au sortir du château, mardi 14 janvier, à entendre le poste de radio diffuser « Écris l’histoire », le plus gros tube de Grégory Lemarchal. Bien joué, le hasard, puisque quelques minutes auparavant, nous devisions encore avec l’acteur qui s’apprête à interpréter le plus Savoyard des chanteurs français, Grégory Lemarchal, disparu le 30 avril 2007. Un destin hors normes, un parcours de vie exemplaire, un long-métrage attendu. Le château niché au cœur du parc de Buisson Rond, sert donc d’écrin pour héberger les participants à la Star Academy, l’émission-phare de TF1 au mitan des années 2000. Le film, lui, doit retracer « 25 ans de la vie de Grégory Lemarchal en un peu moins de deux heures » , rappelait le réalisateur de « Jean-Philippe », Laurent Tuel, qui venait tout juste de terminer les dernières prises de la journée. Le tournage, d’une durée de 21 jours (au mieux), doit conduire l’équipe du film à Chambéry, donc, à La Ravoire, salle Jean-Blanc, tenue de faire office de backstage du château de la Star Ac’, et au théâtre Charles-Dullin, tenant lieu d’Olympia, rien que ça. Sur l’intégralité du tournage, seule une journée se déroulera à Paris, le reste demeurant ici-même, là où tout a commencé pour Grégory Lemarchal.
Dans le rôle principal, Mickaël Lumière, aperçu en 2019 dans le léger et émouvant « Mon bébé », avec Sandrine Kiberlain, et dans le préquel de « La vérité si je mens », « Les débuts », passé sous les radars, cet automne. Un défi pour ce jeune acteur de 23 ans, natif de Nice, et casté pour son invraisemblable ressemblance avec le chanteur, outre son talent, bien sûr. « On m’a beaucoup dit qu’effectivement, je lui ressemble » , reconnaît-il, « j’avais très envie de faire ce film, ça ne se refuse pas ». Malgré la pression liée à la dimension iconique de l’artiste. « J’ai conscience de l’attente, de par le nombre de fans que je croise depuis que nous sommes à Chambéry. Je sens néanmoins que ce film est une forme d’hommage et je désire toucher la vérité ». Rien qui ne puisse l’effrayer, « j’essaie de ne pas me paralyser avec le poids de ce rôle, j’ai emmagasiné le plus d’infos possible ». Avec la famille Lemarchal, très impliquée sur le film, les relations « sont professionnelles » , des relations « de travail » et l’acteur souligne à quel point Pierre, le père de Grégory, l’a « aiguillé ».
A Chambéry, il a été régulièrement, depuis son arrivée, arrêté dans la rue, signe que la pression des fans est forte… D’ailleurs, comment appréhender un tel défi quand l’acteur avoue « ne pas connaître beaucoup de choses sur lui » ? « J’ai travaillé, je me suis mis dedans, j’ai découvert ses relations avec sa famille, son combat avec la maladie ». Le chant ? Mickaël Lumière n’y sera pas contraint mais devra maîtriser les tics du chanteur. « J’ai observé ses postures, j’ai travaillé avec un coach vocal pour que les playbacks soient impeccables. Oui, le chant a été abordé d’entrée de jeu ». S’il est difficile d’imaginer un tel film sans la part d’émotion qui sied au destin de cet artiste majuscule, Mickaël promet cependant un film « joyeux, avec beaucoup d’amour et de joie de vivre, au-delà de l’émotion ». Un parti pris heureux, dans l’air du temps, allant de pair avec la mode du biopic qui a vu Freddy Mercury, Johnny Cash ou Elton John élevés au statut de légendes auprès du plus jeune public. Sûr que « Pourquoi je vis » saura rassembler les fans de la première heure et le public moins averti sur le parcours d’un talent rare, malheureusement trop éphémère. Qui a eu le temps d’écrire l’histoire…
« Pourquoi je vis », réalisé par Laurent Tuel, produit par TF 1. Avec Mickaël Lumière, Odile Vuillemin et Arnaud Ducret. En tournage actuellement.
Retrouvez, samedi, l’entretien que Laurent Tuel nous a accordé.
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