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Drumettaz-Clarafond : « Me représenter, c’est me remettre en question »

Par Jérôme Bois • Publié le 28/01/20

Maire de 2014 à 2020, Nicolas Jacquier se présente face aux électeurs une seconde (et dernière ?) fois. Désireux, en 2008, lorsqu’il partit avec Jean-Pierre Sarzier en qualité d’adjoint aux finances, « d’apporter sa pierre à l’édifice » , sans chercher à « durer » , le voici aux portes d’un nouveau mandat, avec un programme clair, une liste d’ores et déjà bâtie, et le désir de mettre son précédent mandat face au jugement des électeurs.

Un maire engagé dans la quête d’un second mandat.
Nicolas Jacquier, maire sortant, a pris la décision de battre la campagne, estimant « normal de se représenter une fois ». Avec ses 22 colistiers et deux mandats en poche (dont un d’adjoint aux finances entre 2008 et 2014), le voici parti pour un second tour de piste. « Cela permet aux gens de s’exprimer sur les six ans qui viennent de s’écouler » , affirme-t-il avec humilité. « Six ans de plus, ça ferait 18 ans de politique locale. Je voulais, à l’époque, apporter ma pierre à l’édifice mais je n’ai pas vocation à durer ». Même si la politique donne faim : « Je n’en vis pas, ça met de la distance avec cette appétence » , précise ce directeur financier. Il y aura donc, peut-être, un 2020 – 2026 et même s’il ne faut jamais dire jamais, Nicolas Jacquier ne voit pas au-delà : « un nouveau mandat, c’est l’occasion de se reposer toutes les questions qui restent en tension » , suggère-t-il. Une chose est sûre, « nos engagements devront avoir été tenus en 2026 ».

Axe structurant

La liste « Agir en chœur » , constituée pour moitié par des conseillers municipaux, « est avant tout sans étiquette politique, compétente, ambitieuse dans ses idées et consciente de la rigueur financière qui s’impose » , écrit-il dans sa lettre aux habitants. 23 noms, dont 10 sortants, et une suppléante, Véronique Schotkoski, professeure des écoles, « qui ne siégera pas au conseil mais qui nous apportera une véritable valeur ajoutée dans nos réflexions sur l’avenir du groupe scolaire ». Cette liste se veut représentative des divers secteurs de la commune, chacun d’entre eux devant avoir son ou ses référents. Voilà pour les présentations. La suite, c’est un programme décliné en trois grands axes que l’on dirait structurants pour la commune : la réhabilitation de la route du Biolay, qui relie la place de l’Europe à l’entrée de Mouxy, jugée « obsolète ». « Une priorité » pour Nicolas Jacquier. « Elle n’a pas bougé depuis que je suis petit, elle subit de plus en plus de circulation, c’est un dossier qui va lourdement impacter la ville » puisqu’il s’agit d’une voirie d’1,6 kilomètre, la plus longue de Drumettaz. « Il faudra certainement le phaser, l’agglomération sera appelée à y entrer, pour tout ce qui concerne les réseaux ». Le coût d’un tel chantier pourrait aller de 4 à 5 millions d’euros « selon l’état du marché ». Après la réfection et la sécurisation de la montée du Mollard, en fin de mandat, ainsi que le lifting subi par la salle polyvalente, voici donc un nouveau chantier d’envergure à venir, si les planètes venaient à s’aligner en mars.

Absorber, construire, arbitrer

Le Plan local d’urbanisme intercommunal, approuvé en octobre dernier, va également jouer un rôle majeur dans le devenir de la commune. Classée en sentinelle jardin* (soit la ceinture périurbaine d’Aix-les-Bains), elle devra se confronter à une densification maîtrisée tout en respectant les espaces verts. Les orientations d’aménagement et de programmations prévoient, à l’horizon 2030, un nombre de logements nouveaux allant de 155 à 193. Une population nouvelle qu’il faudra absorber, notamment sur le plan scolaire, le deuxième axe. « C’est pourquoi nous mènerons une double réflexion, à court terme, avec une modernisation de notre groupe scolaire et une amélioration de ses équipements, et à long terme, avec l’éventuelle création d’un deuxième groupe. Notre question aux habitants est celle-ci : quelle école voulez-vous ? Ce mandat va nous permettre de faire les acquisitions foncières nécessaires et de construire le projet en concertation en vue du mandat 2026 – 2032 ». C’est dans ce cadre également que la maison Moggi va changer de destination et devenir une crèche, dont les travaux démarrent cet hiver. Il s’agit du seul chantier à cheval sur les deux mandats. Mais l’accroissement de la population va grandement dépendre du fameux pôle préférentiel des Terraillers, inscrit au Schéma de cohérence territorial (SCoT) en 2005, notre troisième grand axe de campagne. « Nous avons réussi à remettre de la perspective dans ce projet. Parler de 1 500 logements supplémentaires**, ce n’est certainement pas d’actualité. Je rappelle que depuis 2005, il y a zéro logement ! Seuls 2 ou 3 hectares sont à construire sur le temps du PLUi pour 2030 ». Et Nicolas Jacquier d’ajouter que « les 40 autres hectares ont été classés par nous-mêmes en zone agricole protégée. Le sens de notre action ne va pas vers l’urbanisation du pôle préférentiel » , nuançant ainsi les prédictions les plus alarmistes. « A l’échelle de Drumettaz-Clarafond, le chiffre de 1 500 logements est totalement disproportionné voire stratosphérique. Il faut donc que le sujet s’écrive autrement ». D’ici 10 ans, une zone à construire sera ouverte, si besoin, incluant entre 100 et 150 logements. Habitué à déléguer – le 1er adjoint préside au moins une fois par an le conseil municipal – il promet « un conseil un et indivisible » avec la ou les minorités, s’il y a. « Le conseil sera souverain, ce ne doit pas être une organisation politique et doctrinale ». Il n’y aura pas « de passage en force » sur les sujets, avec un maire seul à décider. « Me représenter, c’est me remettre en question, comme je le fais déjà tous les matins, » conclut un Nicolas Jacquier qui espère ne pas être seul à candidater, comme en 2014.  
Une réunion publique est programmée le 12 mars à 19h, en salle polyvalente. Deux temps de rencontre sont organisés le 18 février, salle du Moulin, le 5 mars, salle Didelle.
* Les communes sentinelles jardins s’inscrivent comme rempart au développement urbain et doivent préserver un cadre résidentiel privilégié accueillant les formes d’agricultures périurbaines. Elles doivent conforter l’usage agricole périurbain, inscrire l’armature environnementale comme rempart intangible à l’urbanisation, préserver et retrouver les cônes de vue vers le lac depuis l’espace public et permettre une densification douce des espaces bâtis et organiser les centralités autour d’espaces verts ouverts fédérateurs.
** L’association « Osons Drumettaz-Clarafond » avait grandement évoqué ce sujet dans son ébauche de programme (lire notre article du 22 janvier), affirmant que ce pôle allait « changer à coup sûr la physionomie de la commune ».

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