Elections municipales : faut-il encore organiser les vœux du maire pendant une campagne électorale ?

Au moment où s’enchaînent les réunions de campagne, thématiques ou d’appartement, voici que janvier arrive, charriant avec lui son lot de cérémonies, aussi incontournables qu’une page de pub sur une chaîne tv privée. Les vœux du maire déboulent dès le 6 janvier, et c’est à se demander s’ils ont encore un sens, voire s’ils ne se peuvent pas se transformer en réunion de propagande pour un maire encore en exercice. Des garde-fous existent, preuve que le risque est réel…

Lorsque nous avions posé la question à Renaud Beretti, début décembre, alors qu’il nous présentait son projet pour Aix, le maire aixois nous avait rappelé la « force des traditions » sur la cité thermale, l’attachement des gens pour ces grand-messes ; chaque mois de janvier, la cérémonie des vœux du maire rassemble tellement de personnes qu’atteindre le banquet après le discours est un défi en soi. Mais en pleine période de campagne, n’y a-t-il pas télescopage avec les multiples réunions dont nous abreuvent les candidats, parmi lesquels des maires en exercice ? Existe-il des règles à respecter afin de ne pas se servir de ces cérémonies pour alimenter une campagne sur le dos du contribuable ? « Oui, il faut les faire, ces vœux » , tranche Jean-Claude Croze. 

Le maire de Brison Saint-Innocent présentera les siens le 17 janvier, salle Despine*, comme si de rien n’était. Bien sûr, lui ne s’est pas positionné mais il en convient, « on ne peut pas faire n’importe quoi. La loi nous contraint, elle encadre ces cérémonies qui ne doivent contenir ni propagande, ni bilan ». Pas simple alors. « Il faut mettre en valeur le travail effectué sans trop le valoriser et surtout, il ne faut pas en faire plus que d’habitude » , appuie Nathalie Laumonnier, toujours membre de la majorité barberazienne. « On ne donne que des information factuelles » , reprend Jean-Claude Croze, « on remercie les gens, les associations, on ne fait pas de projection. A la limite, il faudrait que la cérémonie soit, cette année, plus discrète. Si j’ai l’habitude de proposer du mousseux et du pâté pour l’apéritif, je vais donc éviter de mettre champagne et foie gras cette année ». Au Bourget-du-Lac, Marie-Pierre François, maire et candidate à sa succession, ne saurait faire sans : « Les vœux aux habitants sont un temps fort incontournable, il faut éviter que ça tombe dans le bilan mais on doit les faire, c’est un temps d’échange avec eux, attendu, ils ne comprendraient pas qu’on ne le fasse pas ».