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Municipales 2020 : à Pugny-Chatenod, Valérie Thuillier veut créer du lien entre les habitants et être un maire à l’écoute

Par Laura Campisano • Publié le 15/01/20

C’est une candidature qui a déjà fait son petit effet dans le bassin aixois : Valérie Thuillier a décidé de briguer le poste de maire pour « agir dans l’intérêt de sa commune » et il y a fort à faire à Pugny-Chatenod. Connue pour son activité professionnelle de lotisseur et pour présider « Femmes d’Aixception », la candidate n’a jamais occupé de mandat électif, ne pense pas qu’être élu « donne des compétences » et connaît sa ville et ses sujets. Nous l’avons rencontrée.
Originaire de l’Alpe d’Huez, Valérie Thuillier connaît bien la vie dans les petites communes. Mariée et mère de deux grands enfants, elle habite Pugny-Chatenod depuis bientôt 10 ans et souhaite s’investir dans la vie de cette commune qu’elle voudrait voir vibrer, compter, s’ouvrir. Des projets elle en a, pour cette commune de 959 habitants, et ils tiennent en 10 chapitres qu’elle continue de peaufiner, avec ardeur et enthousiasme. « Préparer l’avenir, je le prends comme un devoir », explique-t-elle, « je veux être utile à ma commune ». Engagée dans la campagne depuis quelques jours, Valérie Thuillier a la ferme intention d’aller jusqu’au bout. 

« Un élu est un gestionnaire temporaire, les actions, elles, sont durables et engagent la vie des gens »


Qui a dit qu’il fallait avoir fait carrière en politique pour connaître les préoccupations des gens ? Valérie Thuillier n’a peut-être aucun mandat électif à son actif, elle n’en connaît pas moins ses sujets, et sait pertinemment que la campagne dans laquelle elle s’est engagée est un tournant pour sa commune, comme pour l’ensemble de ses concitoyens. Sujet principal : le cadre de vie, donc l’environnement et l’urbanisme, car sur cela, elle en connaît un rayon. Lotisseur, elle côtoie maires et communauté de communes depuis de nombreuses années, et sait bien que la densification n’est pas la solution « Nous sommes à un moment extrêmement important, avec de nouvelles règles d’urbanisme », souligne-t-elle, « ce que les maires décideront maintenant jouera sur l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants. Il ne faut pas oublier qu’un élu est un gestionnaire temporaire, les actions, elles, sont durables et engagent la vie des gens, c’est pourquoi il est de son devoir d’agir pour le bien commun. » Et la candidate annonce la couleur pour son territoire : « je ne veux pas qu’on densifie comme c’est prévu actuellement. L’urbanisation est nécessaire pour une commune mais il faut savoir préserver l’art de vivre, donc oui l’urbanisation doit exister mais elle doit être raisonnée et s’adapter à la situation géographique de la commune. » 
Opposée à ce qu’on continue de prévoir pour des petites villes les mêmes programmes de constructions que pour de grandes agglomérations « pour ne pas gâcher de terrains » , Valérie Thuillier souhaite, si elle est élue, défendre son territoire. Car au-delà de ce domaine qu’elle connaît parce qu’il occupe sa vie professionnelle, c’est bel et bien la qualité de vie et la richesse des sols, qui sont au centre de son programme et de ses préoccupations, et c’est en cela qu’elle pense pouvoir apporter son expertise et son savoir-faire au service de ses voisins. « Je serai la même, je suis humble et ne me place au-dessus de personne », précise-t-elle, « je me présente comme tête de liste mais je ne veux pas qu’on oublie qu’on peut tous se retrouver à la place des uns et des autres, il faut s’écouter, expliquer, surtout aux gens dont ce n’est pas le métier. »

« Le problème de Pugny, c’est qu’on ne se connaît pas »

Pas très encline au traditionnel « porte-à-porte », car soucieuse de ne pas déranger les gens, elle invite en revanche chacun à venir la rencontrer, lors des réunions qu’elle organisera à l’Auberge de Pugny-Chatenod, dès février. Car, contrairement aux idées reçues, quoique petite, la commune de Pugny-Chatenod n’est pas un lieu où tout le monde connaît tout le monde. Au contraire, peu de commerces, un seul restaurant (l’auberge de Pugny-Chatenod NDLR), ce qui fait peu de lieux pour se retrouver et créer des liens entre habitants. « Pour la dernière fête des voisins, avec un voisin et mon mari, nous avons décidé de tenter de réunir les habitants du quartier, nous ne savions pas si ça marcherait mais tout le monde est venu, chacun a ramené quelque chose. Les gens étaient contents », s’enthousiasme Valérie Thuillier, « ça a créé des liens, et c’est exactement ça que je veux créer à l’échelle de Pugny » . 
Remettre de la vie au milieu de la commune, la rendre dynamique, mettre en avant le patrimoine de Pugny, permettre aux habitants de se retrouver, voilà qui est loin d’être anodin. Car si la seule occasion de faire connaissance avec les autres habitants est l’annuelle cérémonie des vœux du maire, il risque fort de ne rester pour Pugny que le triste titre de « ville-dortoir » ce que veut absolument éviter la candidate qui, au contraire,souhaite « faire de belles choses tout en conservant l’art de vivre en privilégiant l’humain. » Et c’est aussi pourquoi elle a l’intention, si elle est élue, d’impliquer la minorité dans les décisions pour la commune. « Quand on est à la tête d’une commune, on doit s’écouter, être complémentaire, se diviser n’est pas dans l’intérêt général des habitants. » souligne-t-elle « j’évolue dans un monde d’hommes, je ne suis pas naïve, mais je reste convaincue que la bonté reste une richesse, je sais dire non, avec respect bien sûr, mais j’ai du métier derrière moi. Je suis sereine dans la campagne, je n’ai pas peur des attaques, des questions, c’est légitime, je suis là pour répondre. »  Quoiqu’il en soit, Valérie Thuillier sait qu’elle aura face à elle une autre liste conduite par un adjoint de l’actuelle majorité, qui a déclaré sa candidature quelques semaines plus tôt. « Je n’ai ni adversaire ni ennemi, nous sommes en démocratie, nous allons avoir des manières différentes de voir les choses, il y aura des débats d’idées. Je n’aime pas les gens qui ont des certitudes, j’aime les gens qui ont des convictions. »  Au travail depuis plusieurs mois déjà, enchaînant les réunions chaque semaine, elle souhaite une liste cohérente, avec des profils variés, des compétences diverses. « On ne s’improvise pas candidat, on travaille, on prend ça au sérieux, cela fait très peu de temps que j’ai déclaré ma candidature, mais tout cela est réfléchi. Ce qui va m’intéresser chez un colistier ? C’est sa motivation. »  La sienne apparaît en tous cas évidente, transparaît dans son positionnement et sa démarche résolument tournée vers Pugny-Chatenod, avant tout : interviewée par Femme Actuelle, elle se dit heureuse « qu’on mette [ma] commune à l’honneur ». 
Voilà une campagne prometteuse.

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