article

Savoie Technolac : quand l’Inseec U et le BTP font bon ménage

Par Jérôme Bois • Publié le 20/01/20

L’école privée de business et de management Inseec U, sise sur 10 villes (dont le Bourget-du-Lac avec Savoie Technolac) et répartie en 16 établissements (incluant Londres, Shanghai, Abidjan, Genève et San Francisco) va lancer, en septembre prochain, une nouvelle passerelle en partenariat avec le syndicat du BTP de Savoie. A travers une formation en alternance, l’enjeu sera de répondre au plus près aux besoins des entreprises de ce secteur d’activité sur le territoire de Savoie.
Dès la rentrée prochaine, l’Inseec U (institut des hautes études économiques et commerciales) de Chambéry mettra en place un projet d’intégration par la formation, moyen « d’attirer des personnes (salariés ou étudiants) titulaires d’un Bac + 2 et de les intégrer à des formations en alternance auprès d’entreprises du BTP » , secteur mal connu, peu apprécié et souffrant d’une « carence de l’emploi ». David Bouvier, le directeur de l’Inseec U de Chambéry, a noué ce partenariat avec le syndicat général du BTP de Savoie, présidé par René Chevalier*. « Les écoles proposent des formations trop académiques, trop éloignées des véritables besoins, on a donc décidé de changer les choses, de se montrer plus à l’écoute de ces besoins, spécifiques dans ce secteur d’activité ». 

Ne pas laisser les étudiants dans des carcans

Ainsi donc, en tant que centre de formation, l’Inseec U propose ce projet Bac + 3 à destination de personnes souhaitant obtenir une double compétence, dans les domaines du management, la communication, la gestion… « Dans le BTP, les entreprises en ont grandement besoin » , insiste le directeur. « Ce programme est important » , reprend René Chevalier, « c’est même la première fois en France qu’une telle chose se fait en dehors du petit monde du BTP. C’est un travail de longue haleine c’est l’avenir de nos entreprises qui en dépend ». En effet, le secteur souffre de trouver des jeunes, de les former et de développer à travers eux un intérêt pour ces métiers. Proposer une double compétence à des salariés jusqu’ici détenteurs de compétences techniques, c’est leur adresser une vraie marque de confiance, une opportunité pour les fidéliser au sein d’une entreprise« , confirme David Bouvier. » Souvent« , confirme-t-il, » les étudiants s’arrêtent sitôt leur BTS obtenu, correspondant rarement aux standards européens. Nous pouvons les accompagner pour ne pas qu’ils restent dans des carcans. On ne peut plus dire, aujourd’hui « toi, tu effectues cette tâche et tu restes pendant 40 ans ». Il faut connaître plusieurs métiers« . A titre d’exemple, dans le BTP, le management s’apprend » sur le tas« , soupire René Chevalier, » ce n’est pas suffisant«.

6 000 salariés à trouver sur le seul département dans un avenir proche

La formation traditionnelle, autant dire que le directeur de l’école y goûte peu : « Il faut écouter ce dont a besoin l’entreprise plutôt que de former à tort et à travers. En formant les gens aux métiers de demain, on ne reste pas bloqués ». C’est pourquoi les rythmes de cette formation par alternance seront adaptés aux entreprises. Peu importe la provenance des candidats, l’essentiel est de les conserver. « Nous visons entre 10 et 15 candidats, nous nous orientons vers de petites promos ». Sur un campus fort de 1 200 étudiants. « Nous sommes une école ancrée sur son territoire, formant des étudiants appelés à rester ici » , rappelle David Bouvier. Le profil recherché ? « Ceux qui veulent se bouger et avoir un travail ».
Sur le secteur du BTP, le département nécessite 2 000 salariés, « sachant que le Lyon-Turin, qui aboutira, en réclamera autant et que, parallèlement, 2 000 personnes s’apprêtent à partir en retraite, ce sont donc 6 000 personnes dont nous allons avoir besoin, 6 000 personnes à former, nous sommes en situation d’urgence » , insiste René Chevalier. En septembre 2020, une première « fournée » partira en conquête… « car 90% de nos étudiants ont un job à la sortie » , conclut David Bouvier. Vivifiant, non ?

Pour plus d’informations, rendez-vous sur la page de l’Inseec U de Chambéry.

* Alors président de la Chambre de commerce et de l’industrie de Savoie, René Chevalier avait participé à la prise de contrôle de l’école de commerce de Chambéry par Inseec, en décembre 2012. « J’avais vendu cette école à l’Inseec, j’avais alors subi un nombre incalculable d’insultes dans tout Rhône-Alpes » , en plaisante encore l’intéressé. « Désormais, c’est devenu un campus extraordinaire ».

Tous les commentaires

0 commentaire

Commenter