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Christelle Favetta-Sieyès : « Je ne suis pas responsable du fait que l’on parle de moi »

Par Jérôme Bois • Publié le 03/02/20

Christelle Favetta-Sieyès a été présente depuis le début de cette campagne, sans n’avoir jamais exprimé quoi que ce soit publiquement. Les absents ont toujours tort ? Peut-être. Les absents sont toujours bien présents ? C’est une certitude. La conseillère départementale rompt donc – enfin ! – le silence et a accepté de répondre à nos questions, afin de couper court à certaines rumeurs persistantes et de nous présenter son projet pour Chambéry. Que le candidat qui souhaitera s’attacher ses services devra « cocher ».
Pourquoi vous exprimez-vous maintenant ? Parce qu’au titre de l’UDI, comme tous les autres, nous avons préparé nos projets dès septembre, nous avions choisi nos candidats et chefs de file à l’issue de notre université d’été, pour les villes de +de 9 000 habitants*. J’étais cheffe de file à Chambéry**. Notre rôle a été de travailler un projet (lire ci-dessous) et de rencontrer les candidats.
Avez-vous rencontré tout le monde ? Oui, tous, sur Chambéry, Aix-les-Bains, Albertville, tous les candidats potentiels et sérieux. Pour voir avec qui nous pouvions être en concordance.
Votre nom a été cité partout, mis à toutes les sauces… J’ai été annoncée dans les trois camps, avec Christian Saint-André, Thierry Repentin et Michel Dantin. Leurs projets ne sont du reste pas tous finalisés. A ce jour, je n’ai pas d’annonce à faire. Et je ne suis pas responsable du fait que l’on parle de moi. Nous soumettrons à la commission nationale d’investiture de l’UDI les noms des candidats que nous souhaitons voir investis sur ces trois villes. Sur Aix, il n’y aura pas de grosse annonce, puisque Marie-Pierre Montoro-Sadoux figure dans la liste de Renaud Beretti et que nous avons un entrant supplémentaire.

« Nous sommes libres de choisir nos alliances »

On vous annonce surtout partante avec Thierry Repentin… Oui, sauf que l’on ne m’a pas beaucoup vue avec lui. On donne trop de crédit à la rumeur, ça ne m’intéresse pas. C’est pourquoi je n’ai rien dit.

Cela dépendait-il d’un éventuel soutien d’En Marche envers lui ?*** Il y a des sujets sur lesquels nous faisons bannière commune mais il n’y a pas de doctrine nationale qui dit qu’il doit forcément y avoir alliance avec un éventuel candidat LREM.
Le choix se fait donc au cas par cas ? Oui. Hormis Aix où nous avons déjà une personne sortante. Nous sommes en conquête ailleurs et libres de choisir nos alliances.
Être centriste, c’est aller selon le sens du vent, disent vos principaux détracteurs… Être centriste est une constance, pas une circonstance.  Nous disposons de plus d’élus de terrain que d’élus nationaux. Cette histoire d’étiquette ne préoccupe vraiment qu’un microcosme d’initiés, ça n’agite pas nos concitoyens. On politise à l’extrême, ça n’a pas de sens. Que l’UDI choisisse ses alliances est lié au projet porté pour une ville, son agglomération, ses habitants.

« J’ai assez de liberté pour ne pas y aller »

Pouviez-vous alors vous porter candidate à Chambéry ? On peut le balayer. Nous avions abordé le sujet avec Jean-Christophe Lagarde, je ne le souhaitais pas, c’est toujours le cas. Je suis conseillère départementale, le lier à un mandat municipal a du sens mais je n’ai pas cette expérience municipale. On ne s’improvise pas maire d’une ville de 60 000 habitants. Mon activité professionnelle est prenante : diriger une entreprise, être maire et conseillère départementale, ce n’est pas sérieux.
Pourriez-vous, néanmoins, ne pas y aller ? J’ai assez de liberté personnelle pour le faire. Je n’aurai pas de problème à dire que je me consacre uniquement à mon actuel mandat. Je me donne une semaine pour finaliser mon choix.
Le 29 janvier a-t-il changé quelque chose dans votre appréciation de la situation ? J’étais très contente pour Christian Saint-André, il attendait cette labellisation mais est-ce que la plus-value de l’étiquette est importante ? Son projet, c’est de nouveaux visages, de nouvelles méthodes, une nouvelle politique : si ça l’aide, tant mieux pour lui.
Mais Thierry Repentin, qui n’a donc pas eu le soutien d’En Marche, va de nouveau être assimilé à la gauche… Il ne peut pas renier son passé, je note cependant qu’il veut rassembler du PCF à l’UDI, j’imagine que c’est pour ça que mon nom a été associé à lui.
Mais vous faites partie du groupe majoritaire « J’aime la Savoie », au conseil départemental. Je suis de centre droit. Et au conseil départemental, je suis dans la majorité, composée par des gens de droite, de l’UDI, du MoDem, de LREM et d’indépendants, pour les deux tiers.

« L’injonction à Thierry Repentin ? C’est maladroit »

Que répondez-vous à ceux qui prétendent qu’il serait opportuniste d’aller aux municipales avec des gens de gauche ? Que l’opportunisme serait aussi d’aller avec Christian Saint-André maintenant qu’il a un soutien officiel. Je ne crois pas que ça intéresse réellement les citoyens. Ils veulent s’engager pour et avec quelqu’un qui incarne des projets.
Dans un communiqué d’En Marche Grand Chambéry, il est expressément demandé à Thierry Repentin de rejoindre Christian Saint-André : comment réagissez-vous ? Pour l’avoir vécu en 2017, je sais que les investitures sont données pour ne pas être, au final, respectées. Cette injonction est peut-être un peu maladroite, je mets ça sur le compte de la fraîcheur du candidat.
Ou d’une certaine euphorie… Oui, euphorie, joie, innocence, ils ont peut-être été galvanisés par tout cela. Il n’est jamais de bon ton de s’invectiver. La première fois, on pense que l’étiquette peut tout aplanir, c’est plus subtil que ça. Mais ça n’a pas grande importance. Celui qui gagnera Chambéry se sera entouré des meilleures compétences, on élit pour six ans celui qui va impulser la meilleure dynamique et le mieux incarner des projets.
* Au-dessous de 9 000 habitants, les candidats sont désignés par la fédération locale.

** Christelle Favetta-Sieyès avait été désignée cheffe de file sur Chambéry, Marie-Pierre Montoro-Sadoux, sur Aix-les-Bains, Benoît Volkoff sur La Motte-Servolex et Jérôme Robert sur Albertville.

*** Mercredi 29 janvier, Christian Saint-André avait reçu l’officialisation du soutien de la République En Marche. Il était en balance avec l’ancien ministre, Thierry Repentin. Son projet pour Chambéry

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