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Lauren Chardon, meneuse de revue

Par Jérôme Bois • Publié le 25/02/20

A quelques jours du grand événement, « 40’s Mémories », le point culminant de sa jeune carrière, Lauren Chardon, créatrice et leader des Satin Dolls Sisters, s’est confiée sur sa vie, les choix qui ont fait d’une fille de militaire une femme engagée, à poigne et à la sensibilité à fleur de peau.
Vous ne pouvez pas manquer son incandescente chevelure rouge vif, qui attire invariablement la curiosité. Un look savamment choisi, parfaitement assumé : « Ça remonte à ma période relooking, j’ai d’abord eu le look » brune «, puis avec les Satin Dolls, je suis passée aux cheveux rouges, style qui mêle rétro et modernité. Je l’assume, je ne reçois même que des compliments dans la rue ». Un style qui lui est désormais étroitement associé. 

L’armée dans les veines

Imaginez maintenant qu’elle est fille de militaire, grande sœur de militaire, belle-fille d’une militaire et ex-femme de militaire… Un passif qu’on aurait dit envahissant pour une jeune fille, elle en a au contraire fait sa force… et sa passion. Sa mère, elle, adorait les vieux films d’époque, ces ambiances très années 40 et 50, où l’élégance et le glamour glorifiaient la femme, ces Sofia Loren, Greta Garbo, femmes fatales, icônes cinématographiques, incarnations du strass et des paillettes… Tout ce que Lauren a choyé. « J’adorais les femmes de l’époque. Même si je n’avais aucune idole, j’ai toujours aimé ce monde-là ». Ajoutant une sensibilité exacerbée à cette force de caractère – Lauren avoue « pleurer » devant tout ce qu’elle regarde – il lui fallait juste le temps de trouver sa voie. Seulement, la vie n’a pas toujours été à l’image de ses rêves d’enfant ; tantôt banquière, tantôt responsable de magasin, elle a travaillé dans les assurances, en tant que chargée de communication, curieux tortillard pour aboutir au grand changement de cap de la trentaine. « J’ai tout abandonné à 30 ans pour me lancer dans le relooking façon pin up. J’ai été formée en make up et aux coiffures d’époque ». La logique était enfin respectée. Puis, à 33 ans, « j’ai voulu monter un groupe d’harmonie vocale ». Comme elle l’assène, oui, sa carrière est bien née à 30 ans, âge où ses ambitions ont croisé ses passions. 
D’abord trio, son groupe est passé quintet « car nous étions trop nombreuses sur le marché. En passant à cinq membres, nous avions enfin notre patte. Evidemment, il a fallu réécrire tout notre répertoire. Mais nous sommes devenues leaders sur ce terrain ». 

« Je pense » Satin Dolls « tout le temps »

La France, la Belgique, l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne, elle écume les salles, lorgne sur les meetings aériens, les rassemblements de l’armée. Le style rétro fait des ravages. Problème, passer les frontières coûte cher. « Nous sommes cinq, habitons plus loin, forcément, nous sommes plus chères. Heureusement que nous avons l’intermittence, c’est une vraie chance que les pays voisins n’ont pas ». Les Satin Dolls ont la cote, au-delà des frontières de la Savoie, pas tout à fait à l’intérieur, « 40’s Memories » remettra peut-être les pendules à l’heure. En attendant, Lauren fait ce qu’elle aime. « Tout ce que j’ai fait auparavant m’a servi, aujourd’hui, je fonctionne comme une commerciale, mon mari est mon associé, je cherche les idées, les mets en musique… je suis dédiée à tout gérer, je pense Satin Dolls Sisters, tout le temps ». Après viendra le temps du recul. « Lorsque j’arrêterai le chant, je continuerai à produire car si tu n’as pas une voix démentielle, tu ne peux pas durer. Placer les groupes, ça, je sais faire ». Bourreau de travail, Lauren a deux autres groupes dans la poche, le Satin Glam Show, piano-voix au répertoire des années 30, et les Scopitones (pour 2021), reprenant les musiques des films des années 50 et 60, « mes respirations » , souffle-t-elle. Insatiable, elle confie avoir « encore des choses à prouver, j’ai besoin de savoir quelle est ma place. Objectivement, toutes les filles évoluant dans la Satin Dolls sont meilleures que moi, je n’ai pas fait d’école de musique ni eu de cours de chant tout en ayant chanté dans des harmonies vocales. C’est un défi ». C’est aussi un trait de caractère, elle a su s’entourer des meilleures « pour ne pas végéter ». Son Everest est programmé le 1er mars. Dimanche, à Aix-les-Bains, à domicile, le spectacle « 40’s Memories » consacrera son travail de l’ombre. Cette « rom’danse » sur fond de seconde guerre mondiale rassemblera pas moins de 15 personnes sur la scène du centre des Congrès. Sa vaste entreprise, son oeuvre-somme, largement déclinée dans notre article du 31 janvier. Pour voir la guerre autrement.
Pour patienter avant le grand jour, lundi 24 février est sorti le dernier clip du groupe, intitulé « WASP ». A savourer sans modération.

Le samedi 1er mars, au centre des Congrès, à 17 heures. Durée : 2 heures. Tarifs :de 35 à 45 euros. Réservation au centre des Congrès Aix-les-Bains, auprès de l’Office du tourisme, sur ticket master, surwww.satindollsisters.fr ou au 06 26 40 56 25. 

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