« Mouxy, agir ensemble pour l’avenir », le discours de la méthode

La petite commune de Mouxy avait connu un après-2014 mouvementé ; à force de démissions, de nouvelles élections partielles avaient dû se tenir, conduisant à la désignation de Gabrielle Koehren en 2016. Titre en jeu, en mars prochain. Et déjà un adversaire pour la première édile, Laurent Filippi, directeur d’établissements spécialisés. Pour que « les idées rebondissent » , de même que sa commune.
Pour ne pas que se reproduisent les événements de 2014, la défiance affichée au maire tout juste élu, Salvatore Fazio, pour que ne s’enchaînent pas les démissions de conseillers, obligeant à de nouvelles élections partielles. Rien que ça. Mouxy avait été, dans l’ordinaire municipal du bassin, une sorte de point de tension comme peut l’être un nœud routier, un lieu où s’entrechoquaient les susceptibilités, les petites trahisons, un lieu qui avait involontairement attiré la lumière sur lui. Promis, 2020 ne sera pas du même tonneau. 2020 sera l’année où Gabrielle Koehren tentera de convaincre les Moussards d’entretenir le lien avec son bilan. En face, pourtant, les adversaires s’agitent.

Donner un sens à l’action publique

Parmi eux, Laurent Filippi, directeur d’établissements spécialisés pour personnes en situation de handicap. Un homme de 53 ans, rompu au pragmatisme, à l’action, se défendant d’être l’homme providentiel. D’ailleurs, il le dit, sa liste est prête, son animation sera collégiale… mais ne sera pas dévoilée tout de suite. Son programme, idem. Vous n’en saurez pas grand chose. Ce qui importe, pour lui, à cette heure, c’est la méthode. La sienne sera donc calquée sur ses années d’expérience à la tête de grosses structures. « Il n’y a pas d’ego dans notre démarche. Ce que nous voulons, c’est rendre cette commune vivante et donner un sens à l’action publique ». Animer une équipe, il connaît, « mon discours est rodé, je m’appuie sur les qualités de chacun pour que chacun ait la possibilité de s’exprimer ». A commencer par la bonne ambiance qui devra régner au sein de l’équipe, « aujourd’hui, toutes les séances du conseil municipal sont systématiquement tendues » , le rapport au pouvoir devra ainsi changer : « Je fixe le cadre, l’idée est que la meilleure proposition émerge dans un cadre. Grâce aux autres, je structure une décision, qui fait sens car elle provient des autres ». In fine, le cadre fédère et évite « l’omnipotence ». Et c’est de cette façon qui s’est bâti le programme.

« Tout se joue à Grand Lac »

Celui-ci va s’articuler autour de trois enjeux, démographique, écologique et numérique : « J’ai assisté à beaucoup de réunions et de conférences, c’est ce qui en sort le plus souvent » , estime-t-il. « Nous avons regardé d’autres campagnes, il n’y a nul besoin de projets incalculables et démesurés ». Du reste, l’une de ses remarques sur l’actuelle majorité, est qu’il ne perçoit « pas ses grands projets ». Ce sera sa deuxième sortie sur son adversaire, la première portant sur les retards ou absences répétées du maire à Grand Lac. « Il faudra y être, c’est à Grand Lac que tout se joue, les alliances, la construction territoriale. Nous voulons faire pleinement partie de cette communauté, être à l’intérieur pour changer les choses ».

Bien que très occupé par la vie active, Laurent Filippi se promet « d’être très disponible. Je délègue quand cela est nécessaire mais ce ne sera pas aux secrétaires de mairie de gérer les affaires de la mairie ». Disponibilité impliquant écoute, il se définit comme « un facilitateur » avec qui il ne sera pas possible « de se cacher derrière les règles du jeu comme les horaires ou les tracasseries administratives ». Chaque question des administrés devra avoir sa réponse et la communication vers l’extérieur sera intensifiée. « Nous communiquerons et partagerons avec eux sur les projets à fort enjeu. Je veux créer des sortes de services de proximité grâce au tissu associatif et à la participation citoyenne ». Manager dans la vie, il compte imposer sa patte sur le fonctionnement interne. « Je veux remettre du lien avec les choses simples, via des relations simplifiées entre agents, élus et habitants. Nous essaierons d’être bienveillants, sans éclats ni violence ». Dans peu de temps, le programme sera dévoilé, « nous avons identifié trois ou quatre projets phares sur le cadre de vie, la sécurité et l’éducation ».

La liste « Mouxy, agir ensemble pour l’avenir » sera apolitique, bien sûr et composée de plus de 21 noms, même si 19 sont nécessaires (annoncés prochainement). Elle proposera une réunion publique le vendredi 13 mars, en salle polyvalente. Entre temps, d’autres dates seront dévoilées au fur et à mesure, suivant une communication précise et minutée. On y verra alors encore plus clair.