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Au Maroc, « une situation à nulle équivalente dans l’histoire contemporaine du pays »
Par Jérôme Bois • Publié le 20/03/20
Et ailleurs, c’est comment ? Confinés et (sur) informés de ce qu’il se passe au sein de nos frontières hexagonales, nous avons vite tendance à oublier qu’ailleurs, et non loin de chez nous, la crise du coronavirus se vit aussi, à des degrés divers. Ainsi, au Maroc, on se prépare à la catastrophe. D’où de nombreuses mesures déjà limitatives afin de se prémunir et d’éviter que le pays ne sombre dans la même cacophonie qu’en France, pays insoumis par excellence.
De l’autre côté de la Méditerranée, le bilan semble léger : le 20 mars au matin, 66 cas de contamination au coronavirus étaient recensés, pour 3 morts. Nous sommes loin, à des kilomètres, même, de l’état de pandémie gangrenant l’Europe. Seulement, les moyens n’étant pas les mêmes, le Maroc s’attend au pire. Karim, notre témoin, résidant à Casablanca, marié, père de deux filles, consultant médias nous raconte : « Nous ne sommes pas sur les mêmes chiffres que chez vous, le bulletin officiel annonce une cinquantaine de contaminations. Sauf que nous sommes un pays ouvert par nature, accueillant de nombreux binationaux » , notamment français. La compagnie Easy Jet, rapporte le site Article 19, aurait ainsi affrété 32 vols afin de rapatrier les ressortissants français coincés au Maroc. Face à la crise et à la baisse de fréquentation des trains, l’office national des chemins de fer (ONCF) a été contraint de modifier sa programmation. Le pays s’apprête à vivre au ralenti et attend non sans une pointe d’anxiété l’explosion du nombre de cas. Et c’est peu dire que la capacité d’accueil en réanimation est plus que limitée, jugez plutôt : 1 640 lits en réanimation sur l’ensemble du territoire (dont 684 en CHU et hôpitaux publics, 504 dans le secteur privé et 70 dans le secteur de la santé militaire), autant dire trop peu pour juguler un nombre de malades qui va croissant. Pour mémoire, en France en 2018, selon le rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la France disposait en 2018 de 3,1 lits d’hôpitaux en soins intensifs pour 1 000 habitants, la classant au 19e rang mondial.
L’état d’urgence sanitaire décrété
« La situation est dramatique en termes d’accueil » , commente Karim, « c’est pourquoi nous allons très vite dans les mesures limitatives sur les mobilités et la vie sociale. Chaque jour, de nouvelles tombent même si l’on ne parle pas encore de confinement ». Des vidéos circulent, néanmoins, montrant les forces de l’ordre demander aux gens de rentrer chez eux le soir.
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