Don du sang à Chambéry : un « formidable élan de générosité » qui doit s’inscrire dans la durée

Bonne nouvelle provenant de l’EFS de Chambéry, les dons du sang ont afflué en ces temps difficiles, de nouveaux donneurs et d’anciens, des jeunes notamment, tant sur les centres de dons que dans les points de collectes mobiles. Mais il ne faut surtout pas relâcher ses efforts, et continuer cet élan, nécessaire et vital. 

Rare et donc à souligner, « les stocks sont confortables » avec 12 jours de stock actuellement sur la région Auvergne Rhône-Alpes, soit à peu près dans la même moyenne que le niveau national. Une bonne nouvelle car nous aurions pu craindre l’inverse, dans un climat si anxiogène. Pourtant la générosité des donneurs a su dépasser les peurs, ce d’autant plus que toutes les précautions d’usage ont été prises.

Augmentation de plus de 10% des dons en Savoie et collectes uniquement sur rendez-vous 

A Chambéry, tout a été mis en place pour que les donneurs soient reçus dans les conditions optimales, tant pour la collecte qu’en termes de sécurité sanitaire, compte tenu des circonstances. « Le personnel porte des masques, il y a à disposition des donneurs un point d’eau et du gel hydroalcoolique et les gestes barrières sont bien sûr scrupuleusement respectés » nous précise Cécile Ardilouze, adjointe à la direction de la communication de l’établissement Chambérien. « Nous avons enregistré une augmentation de 10 à 20% de donneurs sur la période, c’est pourquoi nous avons ouvert de nouvelles plages de rendez-vous. Là où nous avions des dons sur la tranche horaire du midi, sans rendez-vous en temps normal, nous constatons que l’agenda ne désemplit pas et nous en sommes ravis », sourit-elle, « mais nous souhaitons vraiment pouvoir continuer à rester sur cette lancée, et c’est pourquoi nous espérons que les gens resteront mobilisés sur la durée, à partir de mi-avril, il faut continuer sur cette lancée. » Il y avait en effet de quoi être inquiets, car la majorité des donneurs est âgée de plus de 50 ans, en règle générale, comme nous le relevions dans notre article du 11 juin dernier, soit la tranche de la population la plus exposée à l’épidémie actuelle de Covid-19. Sur qui pouvait donc compter l’EFS, si ses donneurs réguliers ne se rendaient pas en centre ? C’est là qu’est arrivée la surprise : « De nouveaux donneurs sont apparus, beaucoup de jeunes et d’adultes de moins de 50 ans, qui peuvent continuer de se déplacer », se réjouit Cécile Ardilouze, « nous avons donc revu des personnes qui n’étaient pas venues depuis quelques années et assisté à un bon regain de dons, dans des catégories peut-être moins disponibles, mais qui se sont mobilisées. » Une situation assez inhabituelle dans ce centre, puisque très souvent, il est nécessaire de lancer des appels au don, « Cette fois, c’est nouveau pour nous, il n’a pas fallu faire d’appel, les gens sont venus d’eux-mêmes ! Nous voyons de plus en plus d’actions solidaires sortir du cadre de » chez soi «, cet élan de solidarité et de générosité est formidable. »

Les citoyens autorisés à aller donner leur sang, la Préfecture veille au bon déroulement des opérations

Lors de sa visite du 19 mars, Louis Laugier, préfet de Savoie, a insisté sur l’autorisation faite aux citoyens d’aller donner leur sang en centre de collecte, ou en points mobiles dans les communes qui les ont maintenus, toujours sur rendez-vous. Le Préfet de Savoie a pu constater non seulement les mesures mises en place mais aussi la continuité de service public, apportant son soutien au personnel collecteur, dont l’action « fait partie des services vitaux et indispensables, surtout en cette période », renchérit Cécile Ardilouze, « il souhaitait également donner son sang, durant sa visite, mais compte tenu des créneaux déjà occupés, nous le reverrons courant avril. » a-t-elle souligné.

A titre de rappel, pour aller donner son sang actuellement, il faut prendre rendez-vous par téléphone, garder précieusement la confirmation de rendez-vous sur son téléphone ou l’imprimer accompagnée de l’attestation (manuscrite ou imprimée) de déplacement, en cochant la case « venir en aide aux personnes vulnérables »  Les savoyards semblent donc prêts à transformer l’essai et à poursuivre leurs efforts, des collectes étant d’ores et déjà prévues sur Ugine et Albertville dans les jours qui viennent, celles prévues en entreprise étant rapatriées au centre de Chambéry. En raison de la durée de vie des produits, principalement des plaquettes, les dons sont donc toujours à maintenir dans la durée, c’est pourquoi il est indispensable que la mobilisation soit durable. Un défi ?