Les opinions du Petit Reporter : Ainsi bat la campagne…

Le scrutin municipal approche à grands pas et prendre un peu de hauteur sur cette campagne n’est pas superflu. Elle fut belle par endroits, vertueuse en certains lieux, sale en d’autres. Dans l’hexagone, quelques-uns n’ont pas intégré qu’un changement de gouvernance devait nécessairement avoir lieu et ont poursuivi leur travail de manigances, d’images volées et de petits accords entre ennemis. D’autres, au contraire, ont compris que c’était leur moment, et qu’il était possible d’agir ensemble, pour le bien de la collectivité. Deux mondes, deux salles, deux ambiances.  Près de 1 000 listes « citoyennes » ont émergé en France, ce qui démontre que les gens ont – enfin- compris que le pouvoir des urnes n’était pas limité à y mettre un bulletin, mais qu’avoir un projet était aussi une option qui leur était offerte.  Sur notre département, les listes émanant de la « société civile » sont nombreuses, tant dans de petites communes rurales que dans de grandes villes. S’il s’agit d’éléments de langage pour les uns, c’est une conviction chez d’autres.

A une semaine du premier tour, voici venu le temps des sondages, là où quelques pronostics donnent des maires sortants grands favoris, que les peaux de bananes commencent à joncher les trottoirs et que le combat des affiches bat son plein, l’observatrice que je suis ne peut que constater une chose : on dit que les gens n’aiment pas la politique, qu’ils en ont marre, qu’ils s’en désintéressent, en France comme ailleurs. Mais c’est loin d’être une vérité absolue. Les lecteurs du Petit Reporter ont pu découvrir les débats ouverts par la publication d’articles sur les conseils municipaux, sur les candidatures, sur les rififis en coulisses, et le seul marqueur objectif est le nombre de visites qui monte à une vitesse exponentielle. Tout le monde en parle, et pour cause : la politique locale est la plus proche du quotidien des habitants, ils sont directement visés, et c’est heureux qu’ils s’emparent du débat démocratique qui se joue au travers de la campagne et des élections municipales.

Sur fond de lutte sociale, qui dure depuis environ le 17 novembre 2018, sur fond d’épidémie d’un virus mal maîtrisé à travers la planète, et présent à minima sur les deux Savoie, ces élections, à condition de savoir prendre le recul vital et nécessaire, sont le lieu des passions, de l’investissement, de la volonté commune, pour beaucoup, de faire bien, de faire mieux, pour que chacun vive ensemble la ville qui les rassemble. Nous nous souviendrons de ces municipales, les premières du Petit Reporter. Nous nous souviendrons de l’engagement et des « sagas », et au soir des résultats, j’espère que l’énergie déployée ne s’éteindra pas à cause d’un chiffre. Cette énergie-là, c’est ce qui fait battre la citoyenneté.

L.C.