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Les opinions du Petit Reporter : la France qu’on aime

Par Jérôme Bois • Publié le 15/03/20

Voici deux jours, nous célébrions la journée mondiale de lutte contre la schizophrénie. Championne du monde de la grogne, de la révolution et de l’insoumission, la France a prouvé, une nouvelle fois, que cette maladie neurologique faisait partie intégrante de son ADN, avec tout le respect que nous devons aux victimes de ce lourd fardeau. Pour le bien de tous, ne sortez pas ! Ne visitez personne ! Pour rester en bonne santé, ne bougez pas ! Mais pour le bien de la démocratie, sortez et allez voter ! Et nous, comme de vulgaires équilibristes, nous voici pris entre deux feux : l’irresponsabilité d’aller à l’encontre de ce que préconisent les médecins et celle de ne pas nous rendre aux urnes.
Au Petit Reporter, média d’informations, nous avons dû nous contorsionner pour continuer notre travail, avec la prise en compte du risque inhérent. Ainsi, ce soir, pour cette première (et unique de ce scrutin ?) soirée électorale, in fine réduite à la portion congrue – pas d’élus, un minimum de journalistes, pas de direct – nous avons tranché et nous sommes retranchés. Nous devrons improviser, nous adapter. Comme la plupart de nos confrères.
Un changement d’organisation nécessaire qui tiendra lieu, finalement, de péripétie, puisque ces élections, largement contestées au demeurant, ne sont plus qu’un aimable divertissement quand point une menace bien plus sourde, tapie dans l’ombre.
Nous serons donc là, à récolter et cultiver les résultats, à dialoguer avec les principaux concernés, à informer, autrement et naturellement, comme ne le renieraient pas deux des quatre candidats aixois. Et par la suite, si le coronavirus reste et restera dans l’esprit de tous et dans le nôtre, nous tâcherons de le prendre à revers, de contourner sa venimosité pour montrer comment le monde continue de vivre et respirer à pleins poumons. L’économie, promise à de grands bouleversements, devra trouver de nouveaux équilibres, certains l’ont déjà fait, la chaîne de la solidarité se met en branle. Comme après un attentat terroriste, la France a peur, plie mais ne rompt pas. La France qu’on aime, en somme. Celle que nous voulons mettre en lumière dans ces heures sombres.

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