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De la primaire à la fac, les élèves face à la crise sanitaire : « Ils ont conscience de vivre un moment historique »

Par Jérôme Bois • Publié le 07/04/20

Nous vivons une situation à nulle autre pareille, un moment « unique », que nous ne connaîtrons pas de sitôt. Un moment extraordinaire, au sens premier du terme qui bouleversera sans doute nos certitudes les plus ancrées. Qu’en ferons-nous ? Allons-nous en tirer des leçons ? De nouveaux comportements ? Cet enjeu, alors que le confinement est loin (très loin) d’être levé, doit être dans toutes les têtes. Les enfants, dès leur plus jeune âge jusqu’aux adolescents, subissent aussi cet enfermement, différemment, peut-être intérieurement, mais ils auront, à n’en pas douter, besoin d’en parler. Les professeurs, instituteurs, directeurs d’établissement sont-ils armés pour répondre à leurs interrogations ? Panorama de ce qui est d’ores et déjà mis en place, focus sur les bonnes façons de lever les doutes et d’aider les jeunes à comprendre et digérer ce passage.

« C’est à la fois flippant et excitant, ce qui est sûr, c’est qu’il s’agit d’un moment extraordinaire, au sens littéral ». Flippant et excitant de se lever, chaque matin, en sachant qu’une menace rôde, qu’elle nous condamne à beaucoup de précautions pour s’en prémunir. Oui, « il sera nécessaire de débriefer ». Jean-Benoît Cerino, professeur d’histoire au collège Jules-Ferry et au lycée Monge, sur Chambéry, il n’imagine pas que ce sujet soit éludé une fois le confinement levé et le cours des choses repris. « Oui, il faudra mettre des choses en place, même si rien encore de concret » , assure Flavie Rosset, directrice de l’école du Pré Hibou, à La Ravoire. « Quoi qu’il arrive, quelque chose sera fait ». De son côté, le professeur d’éducation civique et morale au lycée Marlioz, Fabrice Maucci, prendra les choses en main : « Il y a deux hypothèses, soit ils seront saturés et ne voudront pas en parler, soit ils auront besoin d’y revenir, en particulier sur des points polémiques ». Dans ce cas précis, il appartiendra au professeur « d’ouvrir la porte » pour que les élèves délient leur langue. « Les points polémiques seront leur porte d’entrée » , prophétise-t-il. « Ils m’ont demandé si ça fera partie des cours d’histoire, je leur ai dit oui : c’est une crise planétaire. Il y a eu 1929, 1973, 79 et 2020 ».

« Dégorger les escargots »

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