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Interdiction des marchés : le gouvernement était-il allé trop vite ?
Par Jérôme Bois • Publié le 09/04/20
Lorsque le 23 mars, Edouard Philippe avait annoncé la fermeture des marchés ouverts, il ajoutait à cette mesure un principe d’exception, « sur avis des maires » et à l’appréciation des Préfets. Cette décision, brute, prise parce que les gens se tenaient trop près les uns des autres sur les étals, avait fait jaser dans les chaumières, tandis que les supermarchés, eux, restaient ouverts et sans restriction aucune. Depuis, dans l’ensemble, la grande majorité des marchés de plein vent ont bénéficié d’une dérogation dans la semaine a qui a suivi.
« Ils ont tapé trop vite et trop fort »
« Les fermetures ont montré que certains ne pouvaient pas se rendre en supermarché »
Ainsi, en quelques jours, l’ensemble des marchés de plein air des bassins chambérien et aixois ont pu rouvrir, à quelques exceptions près : « Dans l’ordre, nous avons d’abord interdit les marchés puis, au fur et à mesure et au cas par cas, nous avons étudié les demandes de dérogations. On en a satisfait un grand nombre parce que les maires ont su mettre en avant le besoin avéré » , rembobine Pierre Molager, secrétaire général de la Préfecture de Savoie. « En effet, les premières fermetures ont démontré que les gens n’avaient pas tous les moyens de se rendre en supermarché, que certains produits n’étaient pas disponibles facilement ». Si cette condition ainsi que la bonne mise en place des gestes barrières étaient réunies, alors les interdictions étaient levées, assure-t-il. « Ceux qui n’ont pas été capables d’assurer ces deux conditions n’ont pas rouvert. Du reste, je crois savoir que les maires concernés n’ont même pas fait de demande. Dans tous les cas, tout s’est fait de façon très saine, il n’y a pas eu de flou autour de cette mesure du gouvernement » , conclut Pierre Molager.
Le 30 mars, soit une semaine après l’interdiction formulée par le premier ministre, La Motte-Servolex, Saint-Alban-Leysse, Chindrieux, Novalaise, Les Marches, Les Échelles, Lescheraines, Saint-Jean-d’Arvey et La Bridoire avaient été les premières communes à obtenir une dérogation. Dès le lendemain, Cognin, Entrelacs, La Ravoire et Aiguebelle ont suivi et le 1er avril, se sont ajoutées les communes de Nances, Barberaz, Barby, Challes et Saint-Ours.
Par ailleurs, les halles d’Aix-les-Bains avaient pu rouvrir leurs portes assez vite, dès le samedi 28 mars alors que celles de Chambéry avaient été autorisées à demeurer ouvertes au public, non sans de grosses restrictions d’accès.
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