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L’après confinement, quelque part entre nouveau paradigme et paradis perdu

Par Jérôme Bois • Publié le 27/04/20

A quoi va ressembler votre vie après le confinement ? Puisque tout le monde s’accorde à dire – politiques compris – que le monde d’après ne pourra pas être celui d’avant, qu’il faudra repenser sa manière de vivre, de consommer, de se déplacer, de réfléchir à sa place sur notre petite Terre, autant essayer de déterminer quelles seront vos priorités, sans jugement ni procès. Y compris pour celles et ceux qui estiment que le monde d’avant reste celui de référence. Tour d’horizon, avec espoir, cynisme et positivisme.

« Nous sommes la solution »


A défaut d’être la réponse à ce que sera l’après – et il faudrait être d’une folle arrogance pour l’imaginer une seule seconde – ce qui va suivre peut être une source de réflexion, propre à mûrir votre regard intérieur. Alors certes, « il n’est pas vraiment facile de deviner l’avenir » , sourit Margot, journaliste, mais à son échelle, « continuer à partir à pied chez le petit agriculteur du coin » pour acheter les fruits et légumes, « continuer à faire travailler notre esprit en cuisine, parce qu’on n’a jamais autant fait de tartes, de gâteaux, et d’essais culinaires aussi bons en goût que pour le corps » , ou encore « continuer à prendre du temps pour soi, pour faire du sport, pour se faire un soin du visage ou pour s’épiler les jambes » sont déjà des formes d’évolution du quotidien…

Le Duc, the Big Lebwski (@Universal Pictures)
Là où d’autres, comme Guénaëlle (33 ans, assistante de projet), prendront soin d’éduquer leurs enfants à ce qui est actuellement vécu (avec plus ou moins de sérénité) : « Mon comportement changera par rapport à mon fils. Je lui expliquerai avec plus d’enthousiasme que son avenir lui appartient. Je lui montrerai toutes les beautés de notre monde, et lui expliciterai ses travers. Je lui apprendrai à être citoyen de ce monde, car nous sommes la solution ». Marie, elle, se réjouit du temps que lui offre le fait de rester confinée. Tout comme Elena, responsable des ressources humaines de 42 ans, consciente de ses privilèges de confinée bien lotie : « J‘ai la chance d’avoir une maisonnette avec un jardin. Mais pouvoir ralentir [mon rythme], allumer mon ordi avec un thé et une tartine, ne pas être obligée d’être tirée à quatre épingles, donc consommer moins de maquillage, de vêtements, instruire et déjeuner avec mes enfants, permettre à mon bébé de faire la sieste dans son lit, ne plus être assujettie à des horaires mais à des missions (et j’ai pourtant le sentiment d’en avoir fait autant voire plus qu’au boulot vu l’actualité chargée), être virtuellement présente partout et tout le temps grâce aux outils informatiques tout en gagnant du temps sur la route, faire des économies (trajet, consommation diverse et variée et totalement inutile, garde d’enfants) » … Le confinement avait pour elle comme un goût de retour à la vie, loin de tout prosaïsme, proche de l’essentiel.  Ce qui prédomine, au regard de l’ensemble des retours qui nous ont été adressés, est une sorte d’optimisme diffus qui tranche net avec les déferlantes (médiatiques, politiques, populaires) qui nous affligent depuis plus d’un mois, ce n’est pas Chantal qui prétendra le contraire : « Je suis très optimiste pour l’avenir, je ne sais pas encore ce que je changerai dans ma vie, des opportunités s’offriront sûrement à nous. Ce que je vois de positif, c’est que ce confinement fait prendre conscience que notre façon de vivre imbécile est à changer ». C’est une certitude pour elle, faudra-t-il néanmoins s’en convaincre, une autre société est possible.

L’après, c’est « l’espoir »


Y croire et agir quand subir, bien que plus anxiogène, est autrement plus commode, un vaste défi qui se présente à nous, dès maintenant. Pas demain. La solution est effectivement entre nos mains.

Le Petit Report

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