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Aix-les-Bains : Renaud Beretti, maire certifié, engagé dans « un mandat d’action et tourné vers l’avenir »

Par Jérôme Bois • Publié le 28/05/20

Jeudi 28 mai, le nouveau conseil municipal a désigné Renaud Beretti comme maire de la commune. Un résultat attendu. Ses dix adjoints ont par ailleurs été désignés. Il a évoqué un mandat tourné vers l’avenir, l’action et le travail, pour faire face, notamment, aux conséquences de la crise sanitaire et de celle à venir, économique et sociale. Face à lui, les trois minorités se sont déclarées prêtes à être « force de proposition ».
Le nouveau maire d’Aix-les-Bains, le 24e, est connu, il s’agit ni plus ni moins de l’ancien maire, élu par ce conseil suite au retrait de Dominique Dord, le 17 octobre 2018, Renaud Beretti. D’une écrasante majorité. Aucun autre nom n’a été désigné, durant le vote à bulletin secret, 28 votes allant vers Renaud Beretti contre 7 bulletins blancs. Une cérémonie qui pour la première fois s’est tenue en dehors du salon d’honneur de la mairie, au centre de congrès André-Grosjean. Il a profité de l’occasion pour remercier tous les corps de métiers et toutes les personnes de l’ombre, engagés dans la lutte contre le coronavirus, jusqu’à la chaîne de solidarité qui s’est mise en marche dès l’entrée dans cette crise sanitaire, « une véritable aventure humaine » , a témoigné le maire. 

« La politique n’est passionnante que dans l’opposition »

Un hommage à Henry Lapierre, ancien coureur et président de l’Athlétique sport aixois (ASA), a part ailleurs été rendu. Il est décédé dans la nuit du 15 au 16 mai.  « Je suis heureux d’être élu maire et avant tout fier d’être Aixois, fier des Aixoises et des Aixois » , a-t-il déclaré. « Ce sera un mandat d’action, plein d’espoir, car nos habitants ont besoin d’espoir. Avec une équipe municipale soudée, unie et loyale ». Un mandat de « travail et d’action, tourné vers l’avenir ». La commune devra rester « active, dynamique, proche de ses habitants, de ses commerces, des activités diverses » a-t-il conclu.  Avant l’élection des adjoints, Marina Ferrari, tête de liste d' «Aix Naturellement », a pris la parole, pour remercier les efforts réalisés pendant la période de confinement, dans un premier temps. Elle a également félicité les nouveaux entrants, « vous allez vivre une expérience prenante, passionnante » , a-t-elle ajouté. Elle a pris « acte (du) résultat » du premier tour, lui conférant 22,88% des voix et 4 sièges au conseil, assumant pleinement son nouveau « rôle de conseillère municipale d’opposition ». « Nous serons force de proposition, nous veillerons à la bonne utilisation de l’argent public, d’engager notre ville dans une démarche de développement durable ». L’ancienne première adjointe a conclu son laïus en citant une phrase de Georges Conchon, homme de lettres, « la politique n’est passionnante que dans l’opposition ». 

Le centre de congrès, un cadre inhabituel pour une réunion du conseil municipal.
Dominique Fié, de la liste « L’Alternative ! Aix écologique et solidaire » (11,53% et 2 sièges), a enchaîné, admettant qu’elle n’avait convaincu que « peu de concitoyens, trop peu à s’être déplacés ». Il a rappelé que le confinement avait « amplifié » les inégalités sociales, et demandé que le budget destiné au CCAS et aux aides soit « revu à la hausse ». « Il ne suffit pas de faire voter des vœux qui restent sans suite, la ville doit se doter d’instances participatives, des référendums locaux doivent pouvoir être initiés par les citoyens ». Il a évoqué un conseil fragilisé par la faible participation au 1er tour (38,26%), il s’est voulu acteur d’une stratégie allant « vers l’intérêt général » , se défendant ainsi d’être systématiquement tourné vers une opposition de fait. Enfin, dernier conseiller minoritaire à prendre la parole, André Gimenez (10,89%, 1 siège), s’est dit « content de représenter la liste » Aix autrement « et ses 930 votants ». Ce mandat sera un mandat de « propositions ». Il s’est déclaré candidat au poste d’adjoint « afin de défendre les intérêts de la ville en matière de sport ». 

L’augmentation des indemnités des élus fait déjà débat

Marie-Pierre Montoro (1ere adjointe, en charge de l’économie et des finances), Michel Frugier (tourisme, thermalisme), Isabelle Moreaux-Jouannet (culture et patrimoine), Thibaut Guigue (développement durable, citoyenneté), Sophie Petitguillaume (vie associative et ressources humaines), Jean-Marc Vial (affaires sociales, administration  générale et sécurité/tranquillité publique), Christelle Anciaux (affaires scolaires), Nicolas Vayrio (urbanisme), Karine Dubouchet (sport) et Nicolas Poilleux (numérique et vie des quartiers) ont été, dans l’ordre, élus adjoints, les autres conseillers municipaux n’ayant pas retenu, lors du vote, la suggestion d’André Gimenez (27 votes pour, 6 blancs, un nul, un vote pour M. Gimenez).

Lucie Dal Palu, durant le dépouillement.
Le premier point à l’ordre du jour, sur les indemnités des élus, a fait réagir les oppositions, Christian Pelletier (Aix Naturellement) en tête, ce dernier regrettant « une augmentation de ces indemnités ». Chiffres à l’appui : « +17%, soit 4 900 euros pour le maire, les adjoints passant à 1 415 euros chacun. L’enveloppe totale grimpe donc de 11% ». Un acte « malvenu » dans une période où « des personnes craignent pour leur emploi, nous trouvons cette démarche inappropriée ». De leur côté, Dominique Fié et André Gimenez ont réclamé plus de transparence de la part des élus au sujet de leurs indemnités diverses, d’une part, et d’attribuer des indemnités aux élus des minorités, de l’autre. Thibaut Guigue a appelé « à la décence et non à la manipulation des chiffres ». « Nous ne sommes aux purges de Moscou, des collègues ont des indemnités qu’ils ne volent pas, au département ou à Grand Lac » , a tranché Renaud Beretti. Délibération approuvée néanmoins par le conseil.  Les fauves sont désormais lâchés, le représentant de l’Alternative ! ne manquant pas de craindre une « omnipotence » de la part du maire suite au (dernier) vote portant sur un certain nombre de délégations que s’octroie la municipalité, arguant qu' «il n’y aura donc pas de débats sur chacune d’elles ». Sur ce point, le maire s’est dit, assez ironiquement, « trop vieux pour devenir dictateur ». On change les hommes mais l’esprit, lui, devrait demeurer, au moins encore six ans.

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