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Chambéry : Christian Saint-André appelle a un rassemblement républicain en vue du second tour et compte bien avoir un rôle à jouer

Par Jérôme Bois • Publié le 23/05/20

« Dans ce contexte pour le moins exceptionnel, la liste Chambéry Ensemble lance un appel à toutes les listes présentes au second tour, pour un rassemblement républicain d’intérêt général. » Comment l’appel du 23 mai lancé par Christian Saint-André et son équipe sera-t-il perçu ? Qu’entend-il dire en parlant de « rassemblement républicain » ? A un peu plus d’une semaine du dépôt des listes en Préfecture, le candidat défait au 1er tour compte bien rester « hyperactif » durant cette nouvelle campagne. Et tirer son épingle du jeu.
Celles et ceux qui suivent l’avocat chambérien n’ont pas manqué son intervention du 8 mai, sur les réseaux sociaux : une vidéo dans laquelle, déjà, Christian Saint-André rappelait qu’il avait été « impossible d’analyser et de discuter autour de tous les sujets qui nous ont animé pendant les semaines de campagne » , ajoutant qu’un « silence évident s’était imposé à tous » , d’où la nécessité, pour lui, de prendre du recul durant cette période. Et puis il réapparut.

Rassembleur


« Je ferai partie de ceux qui ne jugeront pas ce qui a été fait avec les moyens du bord, je suis certain que toutes les décisions qui ont été prises l’ont été avec la volonté de bien faire ». L’ex-candidat se voulait déjà, début mai, rassembleur, prêt à ne pas ferrailler comme pour mieux ménager les susceptibilités, choisissant ses mots à l’adresse des Chambériens comme le ferait un père protecteur. Nous nous doutions bien, à cet instant, que ce premier appel allait en réalité en amener un autre, plus direct, cette fois : oui, Christian Saint-André appelle à la discussion, à la négociation, même, entre les trois candidats encore en lice pour le second tour et sa propre équipe, précisant au passage que les 6% de suffrages obtenus au premier tour « pouvaient représenter beaucoup » dans une élection qu’il voit clairement « serrée ». Pas de doute, Christian Saint-André n’en a pas fini avec les affaires municipales et se place volontiers en entremetteur, ce qu’il a clairement exprimé samedi 23 mai*.
« Je ne fais que lancer l’idée d’une union sacrée » , nuance cependant Christian Saint-André, « pour qui sera intéressé ». Motif de cet appel, sa neutralité : « Je suis issu de la société civile alors que l’on m’avait attribué à tort l’étiquette En Marche et MoDEM. J’étais soutenu, mais pas étiqueté. L’ADN de la société civile est justement de pouvoir lancer de telles propositions. Nous verrons alors bien comment cela sera accueilli ». Défait dans les grandes largeurs au premier tour, affublé d’un très modeste 6,05%, le candidat de Chambéry Ensemble, capital(e) pour l’avenir se dit victime « d’un climat national de rejet de l’équipe gouvernementale. J’avais été assimilé à un candidat de Macron, ce que je ne suis absolument pas. J’ai donc réalisé ce score, similaire à celui réalisé par les candidats En Marche dans les grandes villes ».

« Mon nom n’a pas d’importance »


Malgré cet écueil, pas question de lâcher : « Je compte bien être hyperactif et dire ce que je pense ». A la question, fatale, de savoir s’il cherche à intégrer une équipe potentiellement victorieuse, il tempère : « Mon nom est-il important ? J’ai 45 colistiers avec moi, toutes les personnes qui ont contribué à ce projet peuvent y aller. Je sais juste que nous représentons quelque chose et je ne suis pas là pour dire mes conditions ». Son idée est avant tout motivée par les nuages qui s’amoncellent à l’horizon, prenant la forme d’une crise « sociale, économique et financière » , ce qu’il prophétisait déjà dans sa vidéo. « Je suis inquiet pour l’avenir alors, à un moment donné, il faut être dans le dialogue et la concertation. Mon nom n’a pas d’importance, l’important, c’est que cette union fonctionne ». Il ne manque pas de mettre en garde le repli de chacun des candidats dans leurs « chapelles » et de pointer le risque d’un retour de « l’ancien monde » aux manettes, cette politique « menée depuis six ans ». « On voit bien qu’au conseil, il y a beaucoup de crispations, la démocratie ne fonctionne pas très bien, il faut donc que l’on parvienne à surpasser tout cela ». Depuis le début du confinement, Christian Saint-André a beaucoup échangé, « j’ai discuté avec tout le monde. Jusqu’à présent, ces échanges n’étaient pas de nature à être concrets, vu que nous étions encore en pleine incertitude. Une fois les incertitudes levées, tout s’est enfin accélèré ». Il se laisse donc jusqu’au dépôt officiel des listes, le 2 juin au plus tard, pour voir venir un signe d’un ou de plusieurs candidats**, « ça doit se faire rapidement et je compte bien avoir un rôle là-dedans » , un rôle qui ira au-delà de cette date butoir, du reste. Dans une élection qu’il annonce « serrée » , ses 6% pèseront dans la balance, il en est convaincu. « Si des dynamiques se créent, il faudra négocier et nous participerons à ce boulot » , promet-il.

Hier, 22 mai, le Premier Ministre a décidé que les élections municipales se tiendraient le 28 juin prochain. La liste « Chambery Ensemble » prend acte de cette décision qui dorénavant s’impose à tous. La crise sanitaire que nous traversons, les perspectives de crise économique sociale et financière qui se profilent, nous imposent de modifier fondamentalement l’approche de la campagne électorale. Afin de définir solidairement les nouvelles priorités pour notre ville les oppositions partisanes doivent être dépassées. Cette situation impose à tous une obligation de dialogue, de concertation et d’écoute afin que collégialement les meilleures décisions soient prises pour Chambéry afin d’éviter les tensions. Dans ce contexte pour le moins exceptionnel, la liste Chambéry Ensemble lance un appel à toutes les listes présentes au second tour, pour un rassemblement républicain d’intérêt général.« 

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